Frédéric MARCHESANI, 2013

Le château féodal

La Roche est sous l’Ancien Régime la capitale d’un comté qui porte son nom. La ville est installée dans une boucle de l’Ourthe, dans une vallée encaissée surplombée par un éperon rocheux sur lequel les comtes érigent leur château fort. Affranchie dans les premières années du XIIIe siècle, la ville obtient en 1332 de Jean l’Aveugle le droit d’ériger des remparts dont ne subsistent aujourd’hui que des maçonneries et une tour presque complète derrière l’église. En contrebas du château, une petite agglomération se développe à partir du XIIe siècle et devient le siège de ce comté s’étendant de Marche à Bastogne et comprenant quatre pairies (Houffalize, Beauraing, Han-sur-Lesse et Humain). À la fin du XIVe siècle, ce grand domaine va se fragmenter en trois prévôtés distinctes : Marche, La Roche et Bastogne. Le comté de La Roche se compose dès lors de la ville et de la franchise de La Roche, de quatre hautes cours de justice, de neufs pleins fiefs et d’une centaine de communs fiefs et de petites cours foncières. Dix seigneuries hautaines ressortent de ce comté.

Les vestiges de la forteresse de La Roche témoignent aujourd’hui de l’importance du complexe castral à l’époque médiévale. Naturellement défendu, le site est occupé dès le Haut Moyen Âge et même antérieurement. Le château est construit entre le XIe et le XIIe siècle et entre en 1046 dans les possessions de l’empereur Henri III du Saint-Empire qui l’échange avec Frédéric de Luxembourg (†1065), duc de Basse-Lotharingie. Il passe ensuite entre les mains du comte Albert III de Namur (1064-1106) dont sont issus les premiers comtes de La Roche. En 1102, Henri Ier de La Roche s’installe à cet endroit. En 1153, le château passe dans l’apanage d’Henri l’Aveugle et, en 1199, définitivement dans le patrimoine de Thibaud de Bar, époux de la comtesse Ermesinde Ire de Luxembourg. Le comté et son château fort entrent dans les possessions des comtes de Luxembourg et assument dès lors un rôle stratégique dans la défense du lieu. Avec l’essor urbain des XIIIe et XIVe siècles, le château est agrandi et continue de protéger le chef-lieu du comté. Avec l’intégration du duché de Luxembourg dans les terres d’Empire en 1549, La Roche se retrouve sur la ligne de défense du sud des Pays-Bas espagnols. Le château médiéval est adapté à l’artillerie à poudre et une grande terrasse bastionnée est érigée à l’est de l’entrée. Devenus maîtres de la place à la fin du XVIIe siècle, les Français adaptent le château à l’art de la guerre de siège. Il est pourtant laissé à l’abandon après leur départ et il faut attendre son rachat au milieu du XIXe siècle pour qu’il soit sauvé de la ruine complète.

Toujours aujourd’hui, un chemin escarpé mène au sommet de l’éperon vers le châtelet d’entrée composé d’une porte en plein cintre flanquée de part et d’autre de deux énormes tours. Le quadrilatère de la haute-cour, érigé au XIVe siècle, se trouve sur la plate-forme la plus élevée. On y trouvait alors la demeure seigneuriale, une aire d’honneur et divers bâtiments, le tout cerné par une courtine et protégé par trois tours.

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Le château féodal
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D'autres traces liées au comté de Hainaut

De nombreux autres bâtiments et monuments sont liés de près ou de loin à leur passé hennuyer parmi lesquels ceux cités ci-après.

1. Ath, vestiges de la porte d’Enghien, seconde enceinte médiévale.

2. Ath, vestiges des fortifications françaises de 1668-1673 (butte Rousseau et pont à la herse).

3. Ath, ancien moulin banal du comte de Hainaut, aujourd’hui poste et appartements. Très fortement remanié mais intégrant quelques éléments de l’ancien bâtiment cité dès le XIIIe siècle et presque intégralement reconstruit en 1764.

4. Ath/Irchonwelz, château d’Irchonwelz, siège d’une seigneurie, bastion de la châtellenie d’Ath. Double entrée primitive remarquablement conservée, enceinte irrégulière du XIIIe siècle et habitation des XVIe-XVIIe siècles.

5. Beaumont, ancienne maison du bailli. Édifice remontant au XVIe siècle mais remanié ensuite.

6. Beaumont, ancien château des Caraman-Chimay, successeur de la forteresse médiévale érigée par la comtesse de Hainaut Richilde vers le milieu du XIe siècle et reconstruit par les Croÿ à partir de 1549. Modifié au XIXe par les Caraman-Chimay. Le porche d’entrée constitue le seul vestige du château Renaissance.

7. Beaumont, ancien moulin banal de Beaumont, reconstruit au début du XVIIe siècle par Charles de Croÿ.

8. Beaumont/Barbençon, église Saint-Lambert, armes et devise des seigneurs de Barbençon (porte sud).

9. Beaumont/Barbençon, château de Barbençon, résidence des seigneurs du lieu, pairs du Hainaut. Le seul vestige conservé de nos jours est le châtelet d’entrée du XIIIe siècle.

10. Beaumont/Barbençon, château-ferme de Jette feuille, liée au château de Barbençon.

11. Bernissart, pilori installé contre une dépendance la maison communale, élevé en 1716 et portant le blason des Croÿ et le collier de la Toison d’Or.

12. Bernissart/Harchies, ferme du Préau, fief cité depuis le XIIIe siècle, tenu par les Enghien puis par les sénéchaux du comté de Hainaut. Plusieurs fois modifié, corps d’entrée probablement du XVe siècle.

13. Binche/Buvrinnes, ancienne seigneurie de Walhain, aujourd’hui vaste ferme clôturée. Dalle aux armes d’Amélie de Lattre (1761) dont la famille détenait la seigneurie au XVIIIe siècle.

14. Binche/Buvrinnes, ferme de Fantignies, vestiges du château des seigneurs de Fantignies dont plusieurs furent prévôts de Binche et hauts justiciers du comté de Hainaut.

15. Binche/Buvrinnes, « Bois le Comte », tirant son nom du fait qu’il appartenait aux comtes de Hainaut au Moyen Âge.

16. Binche/Épinois, château d’Épinois, ancien siège d’une seigneurie tenue par diverses familles. Armoiries et inscription « 1708 – le comte Despinoy ».

17. Binche/Waudrez, ancien château de Clerfayt, siège d’une seigneurie indépendante du village de Waudrez attestée comme fief de Beloeil de 1357 à la Révolution. Reconstruit vers 1770 par le comte François-Sébastien de Clerfayt, feld-maréchal des armées impériales.

18. Binche/Waudrez, ferme d’En-Bas, ancienne dépendance du château de Clerfayt. Panneau de pierre aux armes des Croix de Dumez, comtes de Clerfayt.

19. Boussu, ruines du château de Boussu construit en 1539 par Jacques du Broeucq pour le comte de Boussu, pair du Hainaut et où résida Louis XIV en 1665. Détruit en 1944 par l’explosion d’un dépôt de munitions.

20. Braine-le-Château, ancienne brasserie banale de Braine et Haut-Ittre dont les parties les plus anciennes remontent au XVIIe siècle.

21. Braine-le-Château, moulin banal (actuel musée de la meunerie) cité depuis 1225 et dont les bâtiments actuels ont été construits entre les XVIe et XIXe siècles.

22. Braine-le-Château, tour Deschamps, vestige de la seigneurie des champs, fief le plus important dépendant de la seigneurie de Braine-le-Comte. Tour d’habitation du XVe siècle.

23. Braine-le-Château, ancien cimetière. Tombe armoriée de Justinien Thienpont, régisseur du domaine et dernier bailli de Braine-le-Château ; pierre tombale d’Arnould Cauwe, bailli de Braine-le-Château et Haut-Ittre ; pierre tombale de François de Bomme, bailli de Braine-le-Château et Haut-Ittre.

24. Braine-le-Château, ferme Binchefort ou ferme rose, propriété des comtes de Hornes mentionnée à partir de 1587. Arc en plein cintre au blason des Hornes.

25. Braine-le-Comte, ferme de Bourbecq ou del tour, siège d’une mairie relevant du chapitre de Sainte-Waudru de Mons mais devant dénombrement au comte de Hainaut. Quadrilatère largement reconstruit au début du XIXe siècle et situé à l’emplacement de la seigneurie médiévale de Bourbecq ; intégration de vestiges d’une tour-donjon présumée du XIIIe siècle.

26. Braine-le-Comte, hôtel d’Arenberg, résidence des seigneurs de Braine-le-Comte. Probablement construit dans la seconde moitié du XVIe siècle, acquis par les ducs d’Arenberg en 1652 et loué aux magistrats de Braine à partir de 1720 suite à la destruction de la halle. Édifice en pierre bleue d’inspiration Renaissance surmontée d’un campanile.

27. Brugelette/Attre, parc du château, tour Vignou, ruines de la maison seigneuriale à l’origine de la seigneurie hennuyère d’Attre ; « la grotte noire », pavillon de chasse construit en l’honneur de l’archiduchesse Marie-Christine dans le dernier quart du XVIIIe siècle dans l’ancien parc du château de Brugelette.

28. Celles/Pottes, château de Pottes, ancien siège de la seigneurie de Guermignies, propriété successive de plusieurs familles parmi lesquelles les Croÿ et les Marnix. Déjà mentionné en 1388, édifice reconstruit en 1624 par Jean de Marnix et plusieurs fois remanié par la suite ; armoiries de Marnix presque effacées sur le porche.

29. Cerfontaine/Daussois, église Saint-Vaast. Monument de Toussaint de Robaulx, baron de Pesche dans la châtellenie de Couvin, bailli de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

30. Cerfontaine/Senzeilles, château de Senzeilles, propriété des riches seigneurs de Senzeilles, passé aux mains des Croÿ, princes de Chimay, qui y établirent leurs baillis. Important ensemble gothique principalement érigé au XVIe siècle, augmenté et remanié par la suite.

31. Cerfontaine/Senzeilles, église Saint-Martin. Dalle d’Anne d’Orjo, femme de Toussaint de Robaulx, lieutenant bailli d’Entre-Sambre-et-Meuse, de Pesche et de Couvin.

32. Cerfontaine/Soumoy, château et ferme de Robaulx de Soumoy, siège de la seigneurie acquise en 1616 par J. de Robaulx et constituant une terre franche relevant de la seigneurie hennuyère de Senzeilles (prévôté de Maubeuge). Important ensemble de la première moitié du XVIIe siècle, situé non loin de l’ancienne chapelle castrale dédiée à saint André, devenue aujourd’hui église paroissiale.

33. Cerfontaine/Soumoy, église Saint-André, construite par Jacques de Robaulx, seigneur de Soumoy. Ancienne chapelle castrale. Dalle funéraire de J. de Robaulx « sire de Sommoy, gouverneur de Beaumont, 1657 ».

34. Chièvres, ancien château édifié vers 1560 pour Charles de Croÿ.

35. Chièvres, église Saint-Martin. Monuments funéraires des Croÿ, anciens seigneurs de Chièvres (dont Guillaume de Croÿ, sire de Chièvres, parrain et maître d’armes de Charles Quint).

36. Chimay, château des princes de Chimay, vestiges d’une forteresse construite à partir de 1607 par Charles de Croÿ sur des structures plus anciennes (donjon du XIIe siècle).

37. Chimay/Lompret, vestiges du château féodal.

38. Chimay/Virelles, château, siège de la seigneurie de Virelles. Installé sur un escarpement rocheux, édifice du XVIe siècle profondément remanié au XIXe siècle.

39. Écaussinnes/Écaussinnes-d’Enghien, château de la Follie, siège d’une seigneurie acquise en 1366 par Englebert d’Enghien / 1428 : Englebert II est autorisé à perfectionner sa forteresse par Philippe le Bon. Transformé en demeure de plaisance au XVIe siècle par Isabeau de Withem, veuve de l’échanson de Philippe le Beau.

40. Écaussinnes/Écaussinnes-d’Enghien, ancien moulin banal (dit moulin Brûlé) de la seigneurie de la Follie, à l’abandon.

41. Écaussinnes/Écaussinnes-Lalaing, ancien moulin du fief, moulin banal de la seigneurie d’Écaussinnes-Lalaing déjà cité en 1381 et situé non loin du château. Aujourd’hui reconvertis, les bâtiments remontent sans doute à la seconde moitié du XVIIe siècle.

42. Écaussinnes/Écaussinnes-Lalaing, église Sainte-Aldegonde. Gisant de Michel de Croÿ. Au-dessus de la figure du défunt se trouvent deux anges entourant ses armoiries et le collier de la Toison d’Or.

43. Enghien, maison du bailli (ou maison dite « le gouvernement »), siège du baillage d’Enghien.

44. Enghien, entrée primitive du château d’Enghien, reconstruite vers 1541-1543 sous Charles de Carondelet, gouverneur d’Enghien au service de Marie de Luxembourg.

45. Enghien, maison Jonathas, reconnue comme ancien donjon d’habitation d’Hugues d’Enghien, fondateur de la ville et en partie démolie par le comte de Hainaut en 1194.

46. Enghien, parc des princes d’Arenberg. Pilori élevé en 1777 par le duc d’Arenberg.

47. Enghien, maison des orphelins, fondée par Anne de Croÿ. Inscription et armes effacées d’Anne de Croÿ sur le portail.

48. Enghien, maison Saint-Augustin, actuel collège. Armes du duc Léopold d’Arenberg, rénovateur du bâtiment. Armes de la duchesse Anne d’Arenberg, fondatrice du collège.

49. Enghien, chapelle Saint-François. Mausolée de Guillaume de Croÿ, primat d’Espagne ; tableau illustré des portraits de soixante-cinq membres des familles d’Arenberg et de Croÿ.

50. Enghien, église Saint-Nicolas. Plafond en stuc peint orné des armoiries du duc Philippe-François d’Arenberg.

51. Enghien/Petit-Enghien, château de Warelles, siège d’une seigneurie depuis le XIIIe siècle passé entre les mains des ducs d’Arenberg et des Croÿ. Vaste ensemble, principalement du XVIIIe siècle comprenant un château sur un plan en U et une basse-cour en quadrilatère.

52. Enghien/Petit-Enghien, « le grand rosier », ancienne dépendance des seigneurs de Warelles. Vaste quadrilatère daté de 1726 et 1738 ; cartouche aux armoiries de la famille d’Yve au centre de la façade.

53. Erquelinnes/Hantes-Wihéries, ancien château de Robaulx, ancienne demeure des seigneurs de Hantes érigée en 1715 mais fortement remaniée suite à un incendie survenu en 1914.

54. Estinnes/Vellereille-les-Brayeux, abbaye de Bonne-Espérance. Tombe de Jean de Fantignies, seigneur de Fantignies et prévôt de Binche (mort en 1453).

55. Fontaine-l’Évêque, château de Fontaine, objet de convoitises entre le prince-évêque de Liège et le comte de Hainaut durant des siècles et rattaché définitivement au Hainaut en 1757 par l’impératrice Marie-Thérèse. Reconstruit en grande partie après les campagnes d’Henri II en 1554, le château conserve toutefois son enceinte du XIIIe siècle et sa chapelle gothique. Le reste des bâtiments date des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles.

56. Frameries, église Sainte-Waudru, blason de l’archiduchesse Isabelle sur le cadre d’un tableau de Gérard Seghers.

57. Frameries/Sars-la-Bruyère, donjon et ferme de la poterie, vestiges de l’ancienne propriété des seigneurs de Sars ; seigneurie importante devenue marquisat en 1689. Vestiges d’un donjon des XIIe et XIIIe siècles, assez remanié.

58. Frasnes-lez-Anvaing/Arc-Wattripont, château des seigneurs de Wattripont, détruit en 1477 et rebâti au XVIIIe siècle.

59. Frasnes-lez-Anvaing/Arc-Wattripont, église Saint-Nicolas. Panneau armorié aux armes des seigneurs de Wattripont au-dessus de l’entrée ; ensemble de dalles funéraires des familles seigneuriales de Wattripont (XVIe-XVIIIe siècles).

60. Frasnes-lez-Anvaing/Frasnes-lez-Buissenal, château des mottes. Texte peint au dos des vantaux de l’entrée : « (…) ce château fut l’asile de Charles Quint l’an 1516 (…) ».

61. Froidchapelle/Boussu-lez-Walcourt, partie des dépendances agricoles du château des seigneurs de Boussu, détruit à la fin du XVIIe siècle et siège d’une seigneurie locale tenue depuis le XIIIe siècle par des Barbençon dits de Boussu. Portail nord, armoiries et devise des Barbençon de Boussu.

62. Honnelles/Fayt-le-Franc, ferme fortifiée de Rampemont, ancien siège de la seigneurie de Rampemont (prévôté de Mons). Le village appartient à l’origine aux comtes de Hainaut puis au comte de Boussu qui l’échangea avec l’abbaye de Saint-Ghislain.

63. Jurbise/Herchies, château d’Egmont, propriété des seigneurs de Lens et d’Herchies, pairs du Hainaut. Vestiges d’un important château fort du Bas Moyen Âge, plusieurs fois transformé par la suite. Blason du seigneur Charles de Berlaymont et de son épouse Adrienne de Ligne (XVIe siècle).

64. Le Roeulx, maison dite « Saint-Nicolas », propriété vers 1700 d’Antoine Cuvelier, bailli de Trivières puis conseiller-régent au conseil suprême de l’impératrice Marie-Thérèse, trésorier général et surintendant directeur général de Tournai et du Tournaisis. À la fin du XVIIIe siècle, maison en possession de Théodore Larcin, bailli du Roeulx.

65. Le Roeulx, vestiges des fortifications de la ville. Porte nivelloise et murs du château, tour du bailli et tour Cauveau.

66. Lessines/Bois-de-Lessines, château de Lestriverie, fief aux confins de la Flandre et du Hainaut cité depuis le XIIIe siècle. Seigneurie tenue par la famille de Lestriverie et passée définitivement aux d’Yve à la fin du XVIIIe siècle. Maison forte du XVe siècle construite probablement à l’emplacement d’une ancienne motte féodale et agrandie en château de type traditionnel par la suite.

67. Lessines, vestiges d’une tour médiévale de l’enceinte fortifiée dans la cour de l’école moyenne. Traces de quelques fragments de murailles et de tourelles rue des moulins. Vestiges des fortifications érigées à partir de 1230-1240 pour protéger la cité des conflits opposant les comtes de Flandre et de Hainaut de 1280 à l’intégration des possessions au duché de Bourgogne.

68. Leuze-en-Hainaut/Blicquy, château de la Catoire, ancienne maison et cense de Cattoire-lez-Blicqui relevant des seigneurs de Dameries. Résidence des marquis de Chasteler au XVIIIe siècle.

69. Momignies/Beauwelz, blason du prince de Chimay Philippe II de Henin (porte de l’église de la Sainte-Vierge).

70. Mons, actuel externat Saint-Joseph, vestiges de la basse-cour de l’enceinte castrale.

71. Mons/Havré, ruines du château d’Havré. La seigneurie d’Havré, contiguë à Mons, appartenait à l’origine aux comtes de Hainaut avant d’être cédée aux châtelains de Mons puis à diverses familles dont les Croÿ en 1518. Philippe II érige la seigneurie en marquisat en 1574, Philippe IV en duché en 1627. Les ruines actuelles évoquent la forteresse des XIVe et XVe siècles, adaptée au cours des deux siècles suivants.

72. Mons/Havré, chapelle du Bon Vouloir, bâtie entre 1625 et 1632 par les princes de Croÿ, seigneurs d’Havré. Audessus du porche, cartouche aux armes d’une princesse de Croÿ ; les armes des seigneurs du lieu sont également présentes sur le banc de communion.

73. Mons/Nouvelles, ferme du Haras, rue Briffaut, ancienne ferme seigneuriale construite en 1647 par Hugues Ghodemart, receveur général des aides du Hainaut. Armoiries de la famille Ghodemart.

74. Péruwelz/Brasmenil, château de Maisnil, ancienne terre des princes d’Épinoy passée à diverses familles à partir de 1620. Ceinturée d’un vaste parc, demeure érigée en 1695 et remaniée par la suite.

75. Péruwelz/Bury, château de Bitremont, terre des seigneurs d’Antoing depuis le XIIIe siècle puis propriété des familles d’Enghien, d’Argenteau et de Mérode. De l’ensemble d’origine ne subsistent que le donjon-porche de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle à côté de la propriété construite par les Antoing en 1800.

76. Péruwelz, château de Péruwelz, siège d’une seigneurie dépendant du comte de Hainaut et reconstruit vers 1642 lorsque les Croÿ acquièrent la terre et la seigneurie. Bâtiments des XVIIe et XVIIIe siècles.

77. Péruwelz, maison du moulin. Dalle portant les armes de Marie de Milendonck, veuve d’Alexandre Emmanuel de Croÿ et attestant ses droits sur l’édifice.

78. Péruwelz/Wasmes (Briffoeil), vestiges du château de Briffoeil, siège d’une seigneurie appartenant aux Antoing puis à diverses familles (chapelle castrale et donjon conservés).

79. Péruwelz/Wiers, château du Biez, ancien siège d’une seigneurie propriété des Épinoy, de Melun et de Croÿ. Porche baroque aux armes de Guillaume de Melun.

80. Philippeville/Fagnolle, ancienne maison du bailli. Autrefois cense du seigneur acquise par la famille de Niverlée qui occupe le poste de bailli de la seconde moitié du XVIe siècle à la fin du XVIIe siècle ; la bâtisse sert de presbytère depuis 1827.

81. Quévy/Genly, pont bisé, construit en 1733 à la demande du seigneur du lieu (au nord de la cure).

82. Saint-Ghislain/Baudour, château (parc communal), ancien relais de chasse des comtes de Hainaut acquis en 1335, passé à la maison de Bourgogne puis à Charles Quint. Baudour était au Moyen Âge une des douze pairies du comté de Hainaut ayant appartenu à l’origine aux comtes eux-mêmes puis à diverses familles dont celle du duc de Croÿ-Havré et aux Ligne qui la conservent jusqu’à la Révolution.

83. Seneffe/Feluy, château de la Rocq (ou château de Feluy), fief relevant du comté de Hainaut et établi à la limite du duché de Brabant. Vaste ensemble érigé entre le XVIe et le XIXe siècle et encore ceinturé de douves.

84. Seneffe/Feluy, maison du Croquet, considéré comme le siège de l’ancienne seigneurie du Croquet, fief relevant de la Cour féodale de Fontaine-l’Évêque. Corps de logis du XIXe siècle conservant des éléments plus anciens ; dépendances des XVIe et XVIIe siècles.

85. Soignies/Louvignies, château de Louvignies, siège d’une seigneurie avec haute, moyenne et basse justice depuis 1389 aux mains de plusieurs propriétaires dont Rodrigue Martinez, gouverneur de Charleroi de 1706 à 1730.

86. Tournai/Mourcourt, château de Baudignies, siège d’un fief cité depuis le XIIIe siècle et composé de constructions d’époques diverses comprenant notamment un donjon probablement d’origine.

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La cense du roi

Primitivement fief de Thieu, cette seigneurie passa à la famille de Gougnies au milieu du XIVe siècle pour devenir par la suite domaine privé des comtes de Hainaut. Il n’en subsiste actuellement que quelques dépendances où s’ouvre une porte surmontée d’un linteau en bâtière portant les initiales couronnées de l’impératrice Marie-Thérèse et le millésime 1758.

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Le château de Roeulx

Domaine ecclésiastique depuis le XIe siècle, Le Roeulx entra dans les possessions d’un seigneur laïc en 1174. La localité fut dotée d’une enceinte fortifiée en 1242 et poursuivit son autonomie par rapport au pouvoir religieux. La première mention d’une forteresse remonte au XIIe siècle, lorsque le seigneur Eustache du Roeulx, petit-fils du comte Baudouin II, érigea une maison forte. Après l’extinction de la race des Eustache en 1337, le château et la seigneurie retournent dans les possessions du comte de Hainaut. Le Roeulx, devenue entre temps une des douze pairies du comté de Hainaut, fut cédée par la comtesse Jacqueline de Bavière en engagère en 1432 à Antoine de Croÿ, grand chambellan du duc de Bourgogne. Cette illustre famille détint la seigneurie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime et y construisit notamment un important château. En 1530, Le Roeulx fut érigée en comté par Charles Quint. Profondément ravagé par les troupes du roi de France Henri II en 1554, le château fut reconstruit par Adrien de Croÿ avant d’être rapidement détruit par un grave incendie. Réparé plusieurs fois par la suite, il fut toutefois profondément remanié en 1740 à la demande du duc Ferdinand de Croÿ qui lui donna sa configuration actuelle. Le château témoigne de la richesse et de l’importance de la famille au sein de l’État. Les Croÿ ont au cours des siècles joué des rôles de premier plan et occupé des fonctions de prestige dans les hautes sphères du duché de Bourgogne, des Pays-Bas espagnols et autrichiens et de l’Empire au sens plus large. L’aile d’entrée témoigne de cette importance : le fronton richement décoré aux armes des Croÿ est surmonté d’une toiture à l’impériale, elle-même dominée par une couronne du Saint-Empire, en plomb. Cette couronne se retrouve également dans les armes de la famille et rappelle que ses membres avaient été élevés au rang de princes du Saint-Empire.

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La collégiale

Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire © IPW

Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire

La collégiale Saints-Pierre-et-Paul de Chimay conserve le souvenir du duc Charles de Croÿ, personnage indissociable de l’histoire chimacienne. Situé sous une arcade décorée de neuf écus d’armes, le très beau mausolée témoigne des relations entre Charles Ier de Croÿ, premier prince de Chimay, et Charles Quint. Rangé aux côtés de l’empereur Maximilien au cours des confrontations entre les héritiers de la maison de Bourgogne et des milices flamandes, il fut récompensé en 1486 lorsque l’empereur érigea le comté de Chimay en principauté. Mort en 1527, il fut le parrain et le précepteur de l’empereur.

Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de Hénin-Liétard dans le choeur de la collégiale de Chimay © IPW

Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de Hénin-Liétard dans le choeur de la collégiale de Chimay

Sculpté dans le marbre noir et l’albâtre, le gisant représente le prince en armure drapé d’un manteau et portant le collier de l’ordre de la Toison d’Or. Sa tête est ceinte de la couronne princière et repose sur un coussin. Sur le mausolée, sous le gisant, figure l’inscription suivante : « Icy gist très illustre et très vertueux Charles de Croÿ, premier prince de Chimay, seigneur d’Avesnes, de Buvrin, Lilers, Malanois, Marpent et en son temps premier chamberlain à l’empereur Charles 5e de ce nom, époux et mary à très noble et très vertueuse dame Louise d’Albrect, princesse de Chimay, dame d’Avesnes, lequel trépassa le 2 de septembre 1527 – Priez Dieu pour son âme ». Sur la voûte surplombant le mausolée sont peintes les armes de Charles de Croÿ, surmontées de la couronne princière et entourées du collier de la Toison d’Or. Sous la composition se trouve un bandeau sur lequel est inscrit « Charles de Croÿ, premier prince de Chimay ».

L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay © IPW

L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay

Parmi les nombreux autres monuments funéraires situés dans la collégiale de Chimay se trouvent trois monuments eux aussi liés à l’ancien comté de Hainaut. À droite du porche d’entrée, contre une colonne de la tribune d’orgue, se trouve le très beau monument de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre. Celui-ci est composé d’une table d’épitaphe en marbre blanc cerclée de marbre brun, surmontée d’un fronton décoré de deux chérubins et de ses armoiries. On peut y lire l’inscription suivante : « Au pied de ce pillier repose le corps de Dame Marie Thérèse Jacquier de Lompre, espouse de Mr de Rons, secrétaire de sa majesté catholique en son conseil privé à Bruxelles (…) ». Derrière le mausolée de Charles de Croÿ, au sol, se trouve une petite dalle de calcaire au centre de laquelle figure une table d’épitaphe en marbre blanc contenant l’inscription suivante : « Ci gît Jean Henri Flescher (…), conseiller clerc au conseil souverain du Hainaut (…) ». Enfin, de part et d’autre du maître-autel se trouvent des monuments funéraires de princes de Chimay parmi lesquels celui de Philippe de Hénin-Liétard. Le monument est décoré du blason du défunt encadré par deux griffons, entouré du collier de la Toison d’Or et surmonté du bonnet de prince du Saint-Empire. On peut y lire la dédicace suivante « Philippe Gabriel Maurice Joseph d’Alsace d’Hénin Liétard, comte de Boussu, prince de Chimay (…), premier pair des comtés de Hainaut et de Namur (…) ».

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Les armoiries du duc de Croÿ au-dessus de son monument funéraire © IPW
Monument funéraire du prince de Chimay Philippe de Hénin-Liétard dans le choeur de la collégiale de Chimay © IPW
L’épitaphe de Marie-Thérèse Jacquier de Lompre dans la collégiale de Chimay © IPW
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La chapelle funéraire des seigneurs de Boussu

La chapelle funéraire des seigneurs de Boussu constitue certainement le plus bel ensemble de mausolées Renaissance de Wallonie, peut-être même de Belgique. Les divers monuments funéraires qu’elle abrite fournissent de nombreuses informations historiques et généalogiques sur les seigneurs de Boussu, personnages influents et fortunés ayant occupé de hautes fonctions aux côtés des comtes de Hainaut, qu’ils soient bourguignons, espagnols ou autrichiens. Située dans l’ancien cimetière communal désaffecté en 1832, la chapelle est proche de l’église Saint-Géry ; toutes deux ont été reconstruites en style gothique hennuyer à partir de 1501. L’intérieur compte de nombreux gisants, monuments funéraires et épitaphes de seigneurs de Boussu érigés entre le XVe et le XIXe siècle. Plusieurs inscriptions présentes sur ces monuments font référence aux anciens souverains des Pays-Bas ; la plupart des seigneurs de Boussu étaient également chevaliers de la Toison d’Or, titre honorifique créé en 1430 par Philippe le Bon. Nous retrouverons uniquement ci-dessous un inventaire de ces épitaphes mentionnant clairement les anciens pays et leurs souverains ainsi que les fonctions que ces seigneurs devenus comtes exerçaient dans leurs États :

Le mausolée de Maximilien 1er de Hénin-Liétard. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Le mausolée de Maximilien 1er de Hénin-Liétard

Statue du comte Jean de Henin-Liétard, premier comte de Boussu, portant autour du cou le collier de l’ordre la Toison d’Or. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine

Statue du comte Jean de Henin-Liétard, premier comte de Boussu, portant autour du cou le collier de l’ordre la Toison d’Or

- mausolée de Jean de Henin-Liétard (1499-1532) : « Messire Jean, comte de Boussu (…), chevalier de la Toison d’Or, capitaine général en diverses armées de sa majesté impériale Charles Cinq (…), Grand Bailli des Bois du Hainaut (…) ». Sur cet imposant monument attribué au grand artiste montois Jacques du Broeucq, figure un écu aux armes du défunt entouré du collier de la Toison d’Or, représenté également au cou du défunt agenouillé ;
- épitaphe de Pierre d’Alsace de Hénin (1433-1490) « seigneur de Boussu, chevalier de la Toison d’Or, gouverneur de la ville d’Enghien pour l’Archiduc Maximilien » ;
- épitaphe de Jean d’Alsace de Hénin-Liétard († 1532) « premier comte de Boussu, chevalier de la Toison d’Or, gentilhomme de la chambre et grand écuyer de l’empereur Charles V (…), grand maître des eaux et forêts du comté de Hainaut ». Intime de Charles Quint et élevé dans son entourage, il est titré premier comte de Boussu par l’empereur ;
- épitaphe de Jacques d’Alsace de Hénin de Boussu (†1618) « grand maître des eaux et forêts du comté de Hainaut ».

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La chapelle funéraire des seigneurs de Boussu
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Statue du comte Jean de Henin-Liétard, premier comte de Boussu, portant autour du cou le collier de l’ordre la Toison d’Or. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
Le mausolée de Maximilien 1er de Hénin-Liétard. Photo G. Focant © SPW-Patrimoine
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Le domaine de Mariemont

Le prestigieux site de Mariemont doit son nom à la sœur de Charles Quint, Marie de Hongrie, nommée gouvernante générale des Pays-Bas par son frère en 1531. En 1545, elle choisit le site pour y élever une résidence d’été. De ce pavillon de chasse construit par son architecte attitré Jacques du Broeucq, rien ne subsiste. Incendié en 1554 par les troupes du roi de France, le domaine est abandonné durant plusieurs décennies avant d’être redécouvert par d’autres gouverneurs des Pays-Bas, les archiducs Albert et Isabelle à partir de 1605-1608. Ils demandent à l’architecte Wenceslas Cobergher de remanier les ruines de la demeure de Marie de Hongrie et agrandissent considérablement le domaine. Les vestiges de ce palais ont eux aussi définitivement disparus. Une nouvelle période d’abandon du site s’ouvre en 1678 pour ne se terminer qu’en 1734 lorsque l’archiduchesse Marie-Élisabeth, gouvernante générale des Pays-Bas autrichiens, découvre l’endroit. Le domaine de Mariemont est alors remanié une fois de plus. Le but de la gouvernante était de transformer le site en haut lieu du thermalisme ; de cette volonté est conservée la fontaine archiducale de Spa. Érigée en 1741, elle est installée au centre d’un bassin circulaire pavé de pierre bleue et est décorée d’un cartouche portant les armoiries de la maison d’Autriche, aujourd’hui martelées. Elles sont surmontées de la couronne archiducale et accompagnées des initiales de la gouvernante M.E.

Les vestiges du palais de Charles-Alexandre de Lorraine, dans le parc de Mariemont © IPW

Les vestiges du palais de Charles-Alexandre de Lorraine, dans le parc de Mariemont

En 1754, le nouveau gouverneur général Charles de Lorraine découvre à son tour le domaine. Jusqu’à sa mort en 1780, il travaille à embellir considérablement les installations de Mariemont. Il érige une vaste demeure de plaisance sur les fondations du château de Marie de Hongrie. Si la plupart de ces constructions ont elles aussi été détruites, le parc compte encore de nos jours des vestiges de l’orangerie et, au sud du parc, le double plan incliné dit « fer à cheval » construit par l’architecte Laurent-Benoît Dewez. En 1794, les révolutionnaires français pillent le château et incendient le domaine. De nouveaux bâtiments seront érigés par les Warocqué, figures historiques de Morlanwelz au XIXe siècle. Le domaine appartient aujourd’hui à l’État ; les vestiges des diverses constructions liées aux gouverneurs des Pays-Bas autrichiens prennent place dans un vaste parc arboré de 45 ha.

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Le domaine de Mariemont
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Les vestiges du palais de Charles-Alexandre de Lorraine, dans le parc de Mariemont © IPW
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La mémoire de Maximilien de Hornes

Encore aujourd’hui, le patrimoine de Braine-le-Château reste profondément marqué de l’empreinte de Maximilien de Hornes. Fidèles serviteurs de la maison de Bourgogne, les comtes de Hornes deviennent maîtres de Braine-le-Château après l’achat de la seigneurie par Jean de Hornes le 21 juin 1434. Ces puissants lieutenant des ducs de Bourgogne obtiennent ensuite des charges de prestige dans les Pays-Bas espagnols : sénéchal de Brabant, capitaine général du comté de Namur, capitaine général des armées de Charles le Téméraire, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan de Charles Quint ou encore grand chambellan des rois d’Espagne. La famille se devait de posséder une demeure à la hauteur de ces fonctions. Parmi ceux-ci, il semble que l’on doit à Maximilien de Hornes (1475-1542) la transformation du château médiéval en demeure résidentielle de prestige. En premier lieu, le château des comtes de Hornes en constitue le témoin le plus imposant.

Parmi les monuments les plus représentatifs figure en première place le pilori. Comme l’indique une inscription présente à la base de la lanterne, le monument a été édifié par « Maximilien de Hornes de Gasbecke, chevalier de la Toison d’Or de l’empereur Charles, 1521». Le pilori, instrument d’application des peines comme le perron dans la région liégeoise, est aussi le symbole du pouvoir judiciaire détenu par le seigneur de Braine sous l’Ancien Régime. Il est édifié au centre de la localité, ici sur la Grand-Place, non loin du château féodal. Le monument est exceptionnel, il constitue un des rares témoins de piloris datés de cette époque parvenus jusqu’à nous. Il se compose d’une base hexagonale, surmontée d’une colonne de 3 m de hauteur couronnée d’un chapiteau portant l’inscription dédicatoire et lui-même surmonté d’une lanterne de 2,7 m de hauteur. Le monument, imposant, atteint une hauteur totale de 8,4 m de hauteur ; il est ainsi le plus haut et le plus ancien conservé en Belgique ! À quelques pas de là, la maison du bailli témoigne elle aussi du passé seigneurial de Braine-le-Château. Cette très belle demeure est un fleuron patrimonial de l’entité datant du XVIe siècle. Elle abritait le logement du bailli, dont certains furent également régisseurs des biens des seigneurs de Braine. De ce passé seigneurial subsiste également un moulin banal, en fonction depuis 1226. La bâtisse actuelle a été rebâtie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Le gisant de Maximilien de Hornes dans l’église de Braine-le-Château © KIK-IRPA, Bruxelles

Le gisant de Maximilien de Hornes dans l’église de Braine-le-Château

Proche du pilori également, l’église Saint-Rémy conserve le gisant de Maximilien de Hornes. Compagnon de Philippe le Beau en Espagne en 1501, il entre dans l’entourage des ducs de Bourgogne et de leurs successeurs jusqu’à sa mort en 1542. Il cumule alors des fonctions d’importance : panetier de Philippe le Beau, grand échanson de Jeanne de Castille, lieutenant de la Cour féodale et conseiller de Brabant, maréchal héréditaire de Hainaut, chambellan de Charles Quint. Le gisant, sculpté dans l’albâtre, représente le défunt en armure arborant le collier de la Toison d’Or, le tout d’une manière des plus réalistes. Le défunt est représenté jeune, en prière, la tête reposant sur un coussin soutenu par deux angelots et un chien à ses pieds. Le monument ne porte aucune inscription.

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Le gisant de Maximilien de Hornes dans l’église de Braine-le-Château © KIK-IRPA, Bruxelles
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Les bornes frontières du comté de Hainaut

Celles/Pottes, le château du Quesnoy
Le village de Pottes fut, sous l’Ancien Régime, la combinaison de nombreuses seigneuries qui se partageaient son territoire parmi lesquelles celles de Guermignies et du Quesnoy retiennent encore aujourd’hui l’attention. La localité de Pottes s’est brièvement trouvée à la frontière entre le royaume de France et le comté de Hainaut. La seigneurie du Quesnoy fut détachée entre 1669 et 1678 de la châtellenie d’Ath et jointe au baillage de Tournaisis, alors possession française dépendant de la coutume de Lille en tant que terre franche française. Elle fut ensuite rendue au roi d’Espagne par Louis XIV. Toutefois, cette cession dut être partielle ou remise en question car il fallut attendre le Traité des Limites de 1769 pour que cette enclave de la châtellenie de Lille ne soit définitivement rendue à la maison d’Autriche.

Ancien siège de la seigneurie du Quesnoy, le château du même nom se présente sous la forme d’une ensemble semi-clôturé, autrefois ceint de douves et composé du château en lui-même et de dépendances groupées en vis-à-vis sur plan en U. Le château du Quesnoy a été construit vers 1631 à partir d’un donjon du Bas Moyen Âge. Pour rappel de l’appartenance tendancieuse de la seigneurie du Quesnoy à deux juridictions et de la localisation de l’ensemble à même la frontière, une pierre encastrée dans la façade porte l’inscription « Lille » sur le côté gauche et « Hainaut » sur le côté droit.

Péruwelz/Bon-Secours
Les origines du hameau de Bon-Secours sont intimement liées au culte de la Vierge et à son pèlerinage. Un premier oratoire est bâti à cet endroit au début du XVIIe siècle. Situé aux confins du comté de Hainaut et du royaume de France, le sanctuaire fut pillé par les armées de Louis XIV en 1649. Une église y fut ensuite édifiée à partir de 1761. À son chevet se trouve une borne placée la même année et qui marque la frontière entre la France et les Pays-Bas autrichiens. Si l’imposant sanctuaire connu de nos jours a lui aussi été édifié à la frontière entre 1885 et 1895, la borne existe toujours en face de la basilique. Marquant la frontière entre Péruwelz et Condé-sur-Escaut, elle est accompagnée d’une longue ligne de pierre symbolisant la frontière et traversant la route. Cette frontière moderne est l’héritière d’une frontière bien plus ancienne remontant au Moyen Âge lorsque la butte abritant aujourd’hui l’édifice religieux était plantée d’un chêne faisant office de borne.

Le blason du comté de Hainaut daté de 1751 sur l’ancien octroi de Quiévrain © IPW

Le blason du comté de Hainaut daté de 1751 sur l’ancien octroi de Quiévrain

Quiévrain, l’octroi
À l’entrée de la commune, rue de Mons, se situe un bâtiment qui servait d’octroi et de relais de poste à l’Époque moderne. Situé à la frontière et daté de 1751, il porte un écusson aux armes du comté de Hainaut au-dessus de la porte d’entrée et marquait alors la frontière entre le royaume de France et les Pays-Bas autrichiens. Le bâtiment témoigne du rôle joué par « l’octroi » sous l’Ancien Régime, sorte de douane qui servait à contrôler l’entrée des marchandises sur le territoire et à les taxer. Le bâtiment, qui était en outre propriété des seigneurs de Quiévrain, est également appelé « vieille barrière » ou « barrière autrichienne ».

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Le blason du comté de Hainaut daté de 1751 sur l’ancien octroi de Quiévrain © IPW
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Les vestiges des fortifications de Soignies

Les origines de Soignies sont irrémédiablement liées à la fondation d’une abbaye dédicacée à saint Vincent au milieu du VIIe siècle. Autour de la collégiale et du chapitre, une localité de type rural se développe à partir du Xe siècle. Au XIe siècle, Soignies passe du pagus de Brabant à celui de Hainaut. En 1142, le comte de Hainaut Baudouin IV octroie à Soignies une charte-loi qui fixe les droits et devoirs respectifs du chapitre et de la population libre. Bien que liée au comté de Hainaut et à ses souverains, la ville reste profondément sous l’emprise du chapitre de Saint-Vincent qui, en véritable seigneur de Soignies, contrôle l’administration et la justice ainsi que la vie économique. L’évolution de la bourgade atteint une nouvelle étape d’importance en 1365 lorsque débute l’érection d’une enceinte qui permet à Soignies d’accéder au rang de Bonne Ville du comté de Hainaut. Le sac de la ville par les troupes du comte de Flandre un an plus tôt avait en effet décidé le chapitre à doter la ville de fortifications.

L’enceinte urbaine de Soignies se présente sur un plan des plus simples ; elle est constituée d’imposantes levées de terres, bordées par de larges fossés partiellement inondés et interrompus par quatre portes-accès faiblement fortifiées. Le projet initial ne comporte donc ni murailles ni tours. Craignant de nouvelles incursions, le chapitre décide au XVe siècle de renforcer le système de protection et construit progressivement des murailles en pierre et des tours maçonnées pouvant abriter des armes et du matériel. À partir de 1677, ces murailles sont progressivement démantelées et finalement démolies. Aujourd’hui, la physionomie de la ville reste marquée par ce système défensif : les rues s’organisent selon un plan radioconcentrique à partir de la collégiale et l’enceinte reste bien perceptible dans son tracé. Plusieurs vestiges caractéristiques sont toutefois parvenus jusqu’à nous : on retrouve des fragments de remparts place du jeu de balle, à proximité de l’ancienne porte de Braine et d’autres vestiges à l’angle de la rue neuve et de la place du jeu de balle. D’autres murailles subsistent à l’angle des rues Neuve et Eloy. Le rempart du vieux cimetière suit encore le tracé de l’enceinte et rend encore compte de la structure des défenses sonégiennes.

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