Frédéric MARCHESANI, 2013

Les ruines de la forteresse de Fagnolle

Terre franche située aux confins de la principauté de Liège, Fagnolle appartient à la famille de Rumigny-Florennes à partir du XIIIe siècle. La première mention d’un seigneur de Fagnolle remonte à Hugues Ier en 1249 ; la seigneurie est entrée ensuite dans le patrimoine des Enghien et des Barbençon. Le château tombe aux mains des Français en 1554 et est repris l’année suivante par Guillaume le Taciturne qui le fait sauter tout en y maintenant une garnison. La ruine du château épuise le village même, qui est abandonné en même temps que la forteresse. Le château devient possession des princes de Ligne au début du XVIIe siècle et est abandonné en 1659. En 1770, la terre de Fagnolle est érigée en comté d’empire par Joseph II. Le château et la terre de Fagnolle ont sans conteste joué au Moyen Âge un rôle stratégique de premier plan dans la défense de l’Entre-Sambre-et-Meuse à l’époque où la forteresse devait défendre la trouée de l’Oise.

Le château, édifié en calcaire, dessine un quadrilatère ponctué de quatre tours circulaires et cerné par des douves. Le complexe, aujourd’hui en ruines, aurait été érigé au XIIIe siècle, probablement au moment de la première prise du titre de sire de Fagnolle par Hugues Ier Rumigny. Les quartiers d’habitation dateraient de la seconde moitié du XIVe siècle. Deux tours d’angle sont encore partiellement debout et présentent un bel appareil de moellons de calcaire ; au dos des remparts se trouvent les vestiges des bâtiments résidentiels.

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Les ruines de la forteresse de Fagnolle
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La tour Valenciennoise et les vestiges de l'enceinte comtale

La défense de la capitale du comté était en premier lieu caractérisée par son château comtal, point névralgique des constructions défensives de la cité 16. Au XIIe siècle, une première enceinte confère à Mons son aspect de ville. Une nouvelle enceinte fut édifiée entre 1290 et 1395, au fur et à mesure de l’important accroissement de la population et des activités commerciales au Moyen Âge. En 1691, la ville et ses défenses furent détruites par les troupes de Louis XIV et reconstruites par Vauban. Malmenée entre France et Autriche tout au long du XVIIIe siècle, la ville redevint définitivement autrichienne en 1749. En 1781, l’empereur Joseph II décida du démantèlement des fortifications montoises.

Si l’histoire militaire et défensive de Mons connût encore des rebondissements sous les régimes hollandais et belge, l’histoire de ses fortifications médiévales et modernes s’éteint définitivement avec l’Ancien Régime. Très peu de traces témoignent aujourd’hui de ce passé de place forte. Située à proximité du nouveau palais de justice, la tour Valenciennoise peut être considérée comme le plus important témoin encore debout. Cette massive tour cylindrique a été inaugurée en 1359 et élevée en moellons de grès. Rabaissée d’un bon tiers
par la suite, elle constitue le seul vestige de l’enceinte dite « de Jean d’Avesnes », érigée tout au long du XIVe siècle et englobant la ville au-delà des murs du XIIe siècle sur près de 5 km. Les grands boulevards urbains épousent aujourd’hui le tracé de cette muraille. Les remparts étaient flanqués de tours, entourés de fossés et ouverts par sept portes. Ils furent fortifiés au XVe siècle et renforcés par des bastions au XVIIe siècle. La tour Valenciennoise conserve de nos jours deux niveaux couverts de voûtes et percés de meurtrières et de baies plus larges. Ses murs épais de 4 m ont certainement contribué à son sauvetage. Elle était autrefois surmontée d’une toiture conique. La tour a fait l’objet de fouilles archéologiques en 2001 et d’une importante restauration entre 2005 et 2009.

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La tour Valenciennoise et les vestiges de l'enceinte comtale
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Le château de Forchies

Située dans la prévôté de Binche, la terre de Forchies-la-Marche était au Moyen Âge divisée en deux seigneuries : la ville, le château et la ferme de la Marche d’une part et Forchies de l’autre. Distinctes, elles furent visiblement réunies entre les mêmes mains à la fin du XVe siècle. Les seigneurs de la Marche furent également à plusieurs reprises seigneurs de Fontaine-l’Évêque.

Positionné à la frontière entre la Principauté de Liège et le comté de Hainaut, duquel il dépendait, le château de Forchies-la-Marche fut à l’origine une forteresse médiévale destinée à protéger les frontières de l’État et transformée en demeure résidentielle au début du XVIIIe siècle. De la bâtisse d’origine ne subsistent que peu d’éléments : le haut soubassement de calcaire, la tour sud-est et une partie de l’aile d’entrée témoignent encore du passé défensif du château. L’ensemble a probablement été édifié au XVe siècle mais a toutefois subi les affres des armées du roi de France Henri II en 1554 et des armées républicaines françaises en 1794.

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Le château de Solre-sur-Sambre

Ancien siège d’une seigneurie tenue par les Barbençon, pairs du Hainaut, la terre de Solre-sur-Sambre connut une histoire mouvementée à la fin du Moyen Âge. Accusé d’avoir comploté contre Philippe le Bon, le seigneur fut condamné et exécuté en 1480. Sa terre fut confisquée par le duc de Bourgogne et rachetée par son chambellan Antoine de Croÿ. Le château fort de Solre-sur-Sambre est situé en contrebas du village actuel, dans une plaine marécageuse irriguée par la Thure. La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté face à une enclave de la principauté de Liège et est encore de nos jours un des rares témoins conservés de l’architecture militaire de l’ancien comté de Hainaut. Les travaux se poursuivirent et furent achevés en 1486 par le nouveau seigneur de Solre, Jean Carondelet, grand chancelier de l’empereur Maximilien Ier.

Bien que remanié par la suite, le plan de la forteresse reste cohérent : le donjon-porche du XIIIe siècle en constitue le point de départ et se dressait seul à l’origine au bord de la rivière. Au XIVe siècle, suivant le tracé de l’ancienne basse-cour, une enceinte de 48 m sur 43 épaulée par quatre tours d’angles vint renforcer la défense du château. L’ensemble est entouré d’un fossé, toujours inondé par la Thure actuellement. Le donjon se vit alors intégré dans le circuit défensif, au même titre que les autres tours de l’édifice. Tous sont reliés par des courtines crénelées et hourdées reposant sur des arcades en plein cintre dont certaines sont conservées à l’ouest. Au même moment, un nouveau logis seigneurial fut aménagé et une chapelle castrale, aujourd’hui disparue, fut édifiée. À l’Époque moderne, le confort de la bâtisse prima sur son rôle défensif, les frontières des États médiévaux ayant depuis longtemps été redessinées. Le bel étage du donjon fut transformé en salon d’apparat, l’aile frontale ouverte sur l’extérieur.

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Le château de Solre-sur-Sambre
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Le château fort

Situé au sommet d’un escarpement rocheux, le château fort d’origine médiévale d’Écaussinnes-Lalaing était au Moyen Âge le fief de la seigneurie d’Écaussinnes qui, à l’origine, comprenait également le château voisin de la Follie à Écaussinnes-d’Enghien. Le complexe castral fut érigé aux confins du comté de Hainaut vers le duché de Brabant et peut être considéré comme un ouvrage défensif typique du XIIe siècle. La propriété passa par mariage à Simon de Lalaing en 1357 ; cette famille laissa son nom à la propriété et à la localité, alors différenciée du second château aux mains de la famille d’Enghien. De tous temps, le château et ses propriétaires furent liés au comté et à ses souverains. Au XVe siècle, le bien entra dans les possessions des Croÿ après l’alliance entre Marie de Lalaing et Jean de Croÿ, grand bailli du Hainaut et conseiller intime à la cour des ducs de Bourgogne. Vendue pour la première fois en 1624, la seigneurie fut plusieurs fois engagée jusqu’à la fin de l’Ancien Régime ; elle appartint notamment au duc d’Arenberg.

La cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant une taque de foyer aux armes et à la devise de Charles Quint © Frans Doperé

La cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant une taque de foyer aux armes et à la devise de Charles Quint

La cheminée de la salle d’armes du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant au centre les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or © Frans Doperé

La cheminée de la salle d’armes du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant au centre les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or

L’ensemble imposant formé par le château est constitué de nombreux bâtiments d’époques diverses, remaniés par les propriétaires successifs. Surplombant la place des Comtes, la tour d’angle nord-ouest de plan pentagonal remonte au Moyen Âge malgré plusieurs transformations mineures. Le complexe conserve son enceinte, composée de tours rondes et de la courtine nord. L’ancien logis seigneurial a été érigé en plusieurs campagnes entre la fin du XVe siècle et le début du XVIIe siècle. Une nouvelle aile est adjointe au logis précédent entre les XVIIe et XVIIIe siècles et comporte notamment des armes millésimées de 1719 des Van der Burch, seigneurs du lieu à cette époque. Le château est accessible par une tour-porche
d’entrée précédée d’un pont à deux arches et possède également une chapelle castrale.

On y retrouve notamment une salle d’armes comprenant une cheminée en pierre bleue sur le linteau de laquelle figure les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or, témoin de la réception de cette décoration par Michel de Croÿ en 1500. Une seconde cheminée, située dans la grande salle du rez-de-chaussée, présente une taque aux armes et à la devise de Charles Quint. Ces deux cheminées sont décorées d’un bâton écôté en bordure de linteau. Ce rameau de branches coupées est un motif traditionnel de l’iconographie bourguignonne remontant à Jean sans Peur et qui est considéré comme une manifestation de la fidélité envers la maison de Bourgogne.

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Le château fort
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La cheminée de la salle d’armes du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant au centre les armoiries de la famille de Croÿ entourées du collier de la Toison d’Or © Frans Doperé
La cheminée de la grande salle du rez-de-chaussée du château fort d’Écaussinnes-Lalaing comportant une taque de foyer aux armes et à la devise de Charles Quint © Frans Doperé
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Les vestiges des fortifications de Chimay

Chimay se vit liée au Hainaut aux alentours de 1150 lorsque le seigneur du lieu Allard III inféoda son alleu au comte de Hainaut Baudouin IV. Il reçut alors le titre héréditaire de pair du Hainaut. Le domaine seigneurial s’étendit aux XIIe et XIIIe siècles et la ville s’entoura de remparts. La terre de Chimay fut érigée en comté par Charles le Téméraire en 1476 puis en principauté en 1486 par Maximilien Ier, empereur germanique, en faveur de Charles de Croÿ, futur gouverneur de Charles Quint. Comme de nombreuses villes des Pays-Bas espagnols, Chimay fut ravagée par les troupes du roi de France Henri II en 1552.

L’enceinte de la ville était visiblement antérieure au siège de 1340 mais rien ne nous permet de l’affirmer avec précision. La muraille, longue d’1 km, intégrait le château et était flanquée de plus de vingt tours rondes ou carrées et percée de cinq portes. Il en reste quelques traces : les vestiges de deux petites tours rondes en moellons de calcaire, rue du Mont-Joly et une seconde au bord de l’Eau Blanche ; des tronçons de murailles à l’arrière des maisons des rue Rogier et Chienneterie. Rue de Noailles, la vieille tour ou grosse tour constitue le témoin le mieux conservé et l’unique vestige des fortifications médiévales. Peut être construite au XIIe siècle, elle a été remaniée à la demande de Charles de Croÿ au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Elle a depuis été privée de ses parements et de sa partie supérieure. Se murs ont encore une épaisseur de 2 m dans leur partie inférieure. Quant au château, détruit par les troupes françaises, il est reconstruit à partir de 1607 et encore fortement remanié par les Caraman-Chimay au XIXe siècle.

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La tour de Gavre et les vestiges de l’enceinte urbaine

Citée dès 830, Chièvres abritait un atelier monétaire sous Charles le Chauve et devint au même moment le siège d’un comté seigneurial. La localité possédait à l’origine le statut d’alleu. En 1076, elle devint une des douze pairies du Hainaut et, à partir du XIIe siècle, se vit dotée par ses seigneurs d’éléments défensifs importants et de plusieurs institutions religieuses. En 1194, lors du partage de la seigneurie, une importante charte-loi fut accordée à la ville. Le comte de Hainaut lui-même acheta une partie de la seigneurie en 1289. Au XIVe siècle, le comte Aubert Ier de Bavière inclut Chièvres dans sa politique de développement des petits centres urbains et à partir de 1365, le comte Guillaume III octroya une série de privilèges et d’incitants économiques lui permettant d’édifier et d’entretenir une enceinte. La première phase de cette grande entreprise de fortification s’acheva en 1410. Le développement de la ville fut toutefois freiné par celui d’Ath, toute proche.

Un donjon disparu se trouvait au départ à la pointe du relief. Avant 1186, le bourg castral fut complété par des murs, renforcés par deux tours carrées qui se dressaient à front de la place actuelle. Aucun vestige de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. Les vestiges des fortifications du XIVe siècle ont par contre profondément marqué le paysage urbain de Chièvres. Un vaste fossé et des levées de terre de 5 m de hauteur entouraient la ville et étaient doublés d’une puissante muraille. D’autres travaux de fortification furent lancés en 1436 ; de cette campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant du passé défensif de la cité mais également le mieux conservé. Elle offre un plan en fer à cheval et se trouve plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté existant à la même époque. Voisine de l’ancien château seigneurial, elle est aujourd’hui protégée par classement.

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La tour de Gavre et les vestiges de l’enceinte urbaine
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La tour de Braine et les vestiges des remparts

En 1150, le comte de Hainaut Baudouin IV acquiert la petite localité de Braine-la-Wilote dans le but stratégique de se repositionner face au duché de Brabant. Il y fait construire un donjon et une enceinte castrale. Le comte y établit un châtelain et la localité prend alors sa dénomination actuelle. Cette seigneurie principale devient par la suite le siège d’une importante châtellenie du comté de Hainaut composée de onze communes. À partir du XIVe siècle, le comte ne souhaite plus réduire Braine-le-Comte à son seul rôle défensif et désire en faire une véritable ville. Il favorise le commerce et l’artisanat, établit un grand moulin et développe le système de défense de la ville. En 1364, Braine-le-Comte est ravagée par les troupes flamandes, en conflit avec le comte de Hainaut Albert de Bavière. Les troupes du duc de Brabant assiègent encore la ville en 1425, les Huguenots en 1583 et les armées de Louis XIV à la fin du XVIIe siècle. Entre temps, le roi d’Espagne Philippe II décide de céder Braine-le-Comte à la famille d’Arenberg qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry © IPW

La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry

De nos jours, plusieurs témoins des fortifications médiévales et modernes sont conservés. Quelques tours médiévales en ruines subsistent dans des jardins privés, telles deux anciennes tours conservées ruelle Larcée, ou sont enclavées au milieu de bâtiments modernes ; c’est le cas d’une tour circulaire envahie dans la végétation, rue des Bas-Fossés. La partie inférieure du donjon comtal est également en partie conservée dans le jardin du no 2, rue de Bruxelles, en face de l’église Saint-Géry. Cette tour appelée « El thour de Braine » présente les vestiges d’une construction quadrangulaire fondée sur un massif rocheux et composée de briques et de schiste. Juste en face, au pied de l’église Saint-Géry, une pierre portant les armes royales espagnoles se trouve sur un mur de construction plus récente. Le blason est entouré du collier de l’ordre de la Toison d’Or et surmonté de la couronne royale.

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La tour de Braine et les vestiges des remparts
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La pierre armoriée aux armes d’Espagne située devant l’église Saint-Géry © IPW
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Le château de Bois-Seigneur-Isaac

Située à l’extrémité d’une enclave hennuyère en duché de Brabant, la seigneurie de Bois-Seigneur-Isaac fut successivement la propriété de plusieurs familles importantes depuis le XIe siècle. La seigneurie fut probablement installée au profit d’un seigneur d’Ittre, Isaac Ier, comme forteresse du comté de Hainaut. En effet, au Moyen Âge, Ophain dépendait du duché de Brabant, alors que la seigneurie de Bois-Seigneur-Isaac était hennuyère, ce qui lui conférait un emplacement des plus stratégiques. Le château que l’on connaît encore aujourd’hui est le résultat d’une transformation effectuée au XVIIIe siècle. Le bâtiment est l’héritier d’une forteresse médiévale destinée à protéger l’enclave. De cette construction subsistent encore une partie des douves, toutefois asséchées et une tour isolée à l’entrée des jardins, seul vestige de l’enceinte démantelée. Cette ancienne tourelle d’angle circulaire est percée de petites baies en pierre bleue et est sommée d’un toit conique à coyau.

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Les remparts et la tour Salamandre

Situé sur un plateau rocheux dominant la vallée de la Hantes, le site stratégique de Beaumont est occupé dès l’époque romaine et choisi au XIe siècle par Richilde, épouse du comte de Hainaut Baudouin Ier, pour l’établissement d’une forteresse. À la fin du XIIe siècle, Baudouin IV le Bâtisseur entoure la ville d’une enceinte fortifiée et fait de Beaumont un des fers de lance du Hainaut dans la défense du territoire. L’importance et la gloire de la ville ne cesse de s’accroître par la suite et d’attirer l’attention des comtes de Hainaut. En 1453, la seigneurie de Beaumont est engagée par Philippe le Bon à son favori Antoine de Croÿ et érigée en comté par Charles Quint en 1519 en faveur de Guillaume de Croÿ. Les XVIe et XVIIe siècles constituent ainsi l’âge d’or de la cité hennuyère : Charles de Croÿ restaure les remparts et poursuit les travaux du château construit par son père en 1549 et actuellement disparu. Les Croÿ vivent dans le luxe et le faste au cœur de Beaumont. Une épidémie décimant la moitié de la population en 1632 et un grave incendie détruisant les trois-quarts de la ville en 1639 entament le déclin de la cité, qui sera lourdement pillée par les troupes de Louis XIV en 1655.

Les armoiries de Charles de Croÿ au-dessus d’une porte de la tour Salamandre © P.-V. Molinghen.

Les armoiries de Charles de Croÿ au-dessus d’une porte de la tour Salamandre

L’enceinte fortifiée construite par Baudouin V nous est bien connue. Longue de 2360 m, elle était flanquée d’une trentaine de tours rondes et s’ouvrait par trois portes et par une poterne. D’importants travaux de réparation et de reconstruction de murailles écroulées furent effectués au XVe siècle. Ces fortifications ont été partiellement démantelées par les troupes du roi d’Angleterre Guillaume III en 1691 ; d’autres parties menaçant ruine furent détruites en 1720. Aujourd’hui, Beaumont conserve toutefois de très importants témoins de ce système défensif voulu par les comtes de Hainaut. Le tronçon le mieux conservé des remparts se trouve à proximité de la tour Salamandre et borde le parc aménagé à l’emplacement de l’ancien château des Caraman-Chimay. Il comprend la partie inférieure des courtines en moellons, avec la tour Sainte-Barbe à la pointe de l’éperon et bien entendu la tour Salamandre. Mentionnée sous ce vocable en 1432, elle est l’héritière d’un donjon élevé au  XIe siècle et à partir duquel le noyau de Beaumont s’est développé. Restaurée en 1453, elle est chère au duc Charles de Croÿ qui l’embellit ; ses armes sont toujours visibles sur la tour aujourd’hui. Cet énorme donjon de plan rectangulaire superpose cinq niveaux ; son parement utilise le calcaire de Solre-Saint-Géry et le grès thudinien, pierres de la région. Tout en conservant son rôle militaire, la tour abrite également des logements, un oratoire, des cabinets de travail… Hormis cette tour, d’autres vestiges subsistent encore en plusieurs endroits de la ville, inclus dans des jardins ou des bâtiments. La tour Saint-Jean-le-Sourd et la tour royale sont partiellement conservées. La poterne, située dans une tour de garde aujourd’hui en ruines, nous est également parvenue. Tout comme la tour Salamandre, elle présente une clé armoriée effacée entourée du collier de la Toison d’Or.

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Les armoiries de Charles de Croÿ au-dessus d’une porte de la tour Salamandre © P.-V. Molinghen.
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