Le partage décisif de l’empire : le Traité de Verdun (843)

À la mort de Louis le Pieux, Louis et Charles refusent de reconnaître Lothaire comme suzerain, contestent le dernier partage et se coalisent. Le sort des armes leur est favorable (bataille de Fontenay-en-Puisaye, 841). Renforçant leur alliance par les Serments de Strasbourg, ils forcent Lothaire à signer le Traité de Verdun.
En 843, le Traité de Verdun consacre la scission définitive de l’empire en trois royaumes nouveaux et distincts ; entre le royaume occidental des Francs et celui situé à l’orient, le territoire de la Francie médiane ne cessera de se réduire en raison de la convoitise de ses voisins et des problèmes de succession. Parce qu’il continuait de régner sur la partie italienne, Lothaire avait conservé le titre impérial.

Références
Duby42 ; EHA353; Er33b ; H45 ; Pu14b ; www_cm0843


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)

Le partage carolingien de 840

Né en 823 d’un second mariage de Louis le Pieux, Charles (qui sera dit le Chauve) perturbe les accords de succession signés en 817. Pendant dix ans, les trois fils du premier lit se révoltent contre le père, contestant le principe de l’unicité de l’empire et le statut de leur demi-frère dans la succession (accord de Worms de 829). L’empire est en proie à des guerres intestines. Peu avant qu’il ne meurt (en 840), Louis le Pieux a retrouvé suffisamment de pouvoir pour opérer un nouveau partage qui ne résistera guère au temps.

Références
Duby42 ; Pu14b ; www_cm0843


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Le partage carolingien de 817

Soucieux de conserver l’unicité de l’empire, Louis le Pieux fait de son fils aîné (Lothaire Ier) son principal successeur (Ordinatio imperii, 817), et l’associe à la direction de l’empire. Aux deux autres fils qu’il a de son premier mariage, l’empereur accorde la Bavière (Louis) et l’Aquitaine (Pépin) ; à son neveu (Bernard), la « Lombardie ». Rapidement des conflits éclatent, Bernard est écarté et Lothaire devient roi des Lombards (823).

Références
Duby42 ; Er33b ; H45


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L’empire de Louis le Pieux (814-840)

Ayant attribué de son vivant le titre de roi à ses trois fils (ils régnaient sur une partie de l’empire, sous l’autorité de leur père), Charlemagne meurt en 814 avec un seul héritier, Louis le Pieux, roi d’Aquitaine depuis 781.

Références
EHA352 ; Er32 ; H45 ; Pu14b ; Sel13


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L’empire de Charlemagne en 812

Le jour de Noël 800, Charlemagne est couronné empereur par un pape qui lui doit d’avoir pu conserver « ses » États pontificaux face aux Lombards. Charlemagne fait construire sa résidence principale à Aix-la-Chapelle qui devient son lieu de résidence principal et progressivement la capitale de son empire.

Références
Duby42 ; H45 ; www_cm0714 ; www_cm0814


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Consolidation et expansion du royaume de Charlemagne (771-796)

Pour consolider les frontières du royaume d’abord, pour l’étendre ensuite, puis progressivement reconstituer l’empire romain d’occident, les armées du roi carolingien consacrent la puissance de Charlemagne qui apparaît comme le prince le plus puissant de son temps. Si certains territoires sont conquis et intégrés dans le royaume, d’autres sont placés sous l’influence de Charlemagne et contraints de payer tribut.

Références
Duby42 ; H45 ; www_cm0714 ; www_cm0814


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Organisation de l’espace wallon et de son voisinage immédiat sous les Carolingiens (fin du VIIIe siècle)

Selon les textes officiels de l’époque, on sait que le territoire des royaumes mérovingiens est divisé en pagi, circonscriptions administratives héritées, pour une grande partie, de l’époque romaine, et pour l’autre partie, de l’époque mérovingienne (VIIe siècle). Les limites précises sont difficiles à établir, mais il semble qu’elles s’inscrivent dans le cadre des diocèses, eux aussi hérités de la période romaine. La précision des autres limites reste relative. Seules quelques implantations permettent d’estimer de manière vague l’étendue probable des territoires ; on ne passera de la « frontière-zone » à la « frontière-ligne » qu’au XIIIe siècle.
Chaque pagus est administré par un fonctionnaire royal, un comte (comes) ; ce dernier reçoit son bannum (droit de commander) des mains du roi qui est libre de le reprendre. Représentant du roi, le comte perçoit les impôts directs (taille), les impôts indirects (douanes, taxes sur les ventes et achats), lève l’armée, et organise la justice dans sa circonscription. Il perçoit sa cote part sur ses fonctions, ainsi que des revenus provenant de ses terres. La charge n’est pas héréditaire. La circonscription placée entre les mains du comte est divisée en centaines, dirigées par des centeniers. Quand il rend la justice, le comte se déplace dans sa centaine et convoque tous les hommes libres et choisit parmi ces notables les assesseurs (rachimbourgs) qui composeront son tribunal (mallus).
En 772-775, Charlemagne transforme le tribunal (mallus) par la désignation de membres permanents, les scabini (échevins). Juges professionnels, au nombre d’une douzaine, ils accompagnent le comte dans les centaines où il doit rendre la justice. Vu la multitude des affaires, le comte n’aura que les grands dossiers à s’occuper, des représentants se chargeant des petites affaires sur le terrain.
Le nombre des pagi et leurs frontières évoluent selon les impératifs du moment. Au VIe siècle, de nouveaux pagi ont été créés. Au VIIIe siècle, les démembrements ou les fusions dues à la présence d’un même comte à la tête de plusieurs pagi rendent la structure confuse, même si le cadre du diocèse ou de la civitas demeure rigide.

Références
Ar69 ; GuerB ; Haspinga ; MoDic ; Nonn ; RolCha ; VDKR ; www_cm0999_ard


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Organisation administrative mérovingienne (fin du VIIIe siècle)

Selon les textes officiels de l’époque, on sait que le territoire des royaumes mérovingiens est divisé en pagi, circonscriptions administratives héritées, pour une grande partie, de l’époque romaine, et pour l’autre partie, de l’époque mérovingienne (VIIe siècle). Chaque pagus est administré par un fonctionnaire royal, un comte (comes) ; ce dernier reçoit son bannum (droit de commander) des mains du roi qui est libre de le reprendre. Le nombre des pagi et leurs frontières évoluent selon les impératifs du moment. Au VIe siècle, de nouveaux pagi ont été créés. Au VIIIe siècle, les démembrements ou les fusions dues à la présence d’un même comte à la tête de plusieurs pagi rendent la structure confuse, même si le cadre du diocèse ou de la civitas demeure rigide. À cette organisation politico-administrative, s’ajoutent, sur la présente carte, les grandes abbayes de l’époque ayant une influence sur l’espace wallon, ainsi que les principaux palais mérovingiens puis carolingiens.

Références
Ar69 ; GuerB ; Haspinga ; MoDic ; Nonn ; RolCha ; VDKR ; www_cm0999_ard


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Représentation des Celtes du Nord, carte réalisée par Abraham Ortelius, en 1594

Avec Gérard Mercator (Rupelmonde 1512, Duisbourg 1594), Abraham Ortelius (Anvers 1527, Anvers 1598) peut être considéré comme l’un des pères de la cartographie. Alliant connaissances en mathématiques, en géographie, et des talents de graveur, Ortelius offre des cartes dans un format maniable, respectant une unité de projection et synthétisant les dernières connaissances de son temps. La représentation du passé est tentante et elle donne ainsi cette carte datant de la fin du XVIe siècle, montrant les Celtes à l’ouest du Rhin. Il s’agit donc ici d’une reproduction à l’identique d’une carte du XVIe siècle, illustrant la manière dont, à cette époque, on se représentait la période pré-romaine.


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Le royaume de Charlemagne en 771

À la mort de Carloman en 771, Charlemagne élimine la descendance de son frère, ce qui lui confère tous les pouvoirs. Le maintien de la puissance des Carolingiens a un prix : l’établissement d’une pyramide hiérarchique où s’établissent des liens particuliers reposant sur une obligation contractuelle et des satisfactions consenties. En 779, Charlemagne édite le capitulaire dit de Herstal. Il s’agit de son premier texte destiné à organiser le fonctionnement du royaume, en particulier la question financière. D’autres capitulaires préciseront le « modèle carolingien ».
À défaut d’ors et autres richesses, les puissants n’ont d’autres moyens de payer la fidélité des hommes libres (vassi) – souvent des guerriers de métier – qui se placent sous leur protection qu’en confisquant ou conquérant des terres ; après les biens de l’Église (contre paiement d’un cens), ceux des pays voisins sont accaparés. Pour s’assurer d’une fidélité prêtée par serment, des envoyés du seigneur (missi dominici) procèdent au contrôle strict des vassaux et imposent progressivement un modèle unique à l’ensemble du royaume (justice, monnaie, poids et mesures, etc.). De surcroît, à leur décès, les vassaux sont contraints de rendre leurs terres. En grande partie, la politique de conquête européenne de Charlemagne s’explique par la nécessité de « nourrir » le délicat système de gouvernement reposant sur les relations féodo-vassaliques.

Références
Duby42 ; www_cm0714 ; www_cm0814


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