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Defuisseaux Alfred

Politique

Mons 9/12/1843, Nimy 11/11/1901

Le nom d’Alfred Defuisseaux est étroitement associé au Catéchisme du Peuple. Pamphlet rédigé sous forme de dialogues, distribué à 200.000 exemplaires en français, et 60.000 en flamand, ce texte à la langue simple et accessible sera repris comme une chanson par les masses populaires qui supportent de plus en plus mal leur condition. En 7 leçons, Defuisseaux appelle à la mobilisation, dénonce diverses situations (droit de vote, armée, impôts, etc.) et conclut systématiquement par la revendication du suffrage universel comme remède.
Si l’avocat et ingénieur montois espérait mobiliser les foules dans une grande manifestation à Bruxelles, à l’horizon de l’été 1886, il est largement débordé par les émeutes de mars-avril 1886 qui touchent l’ensemble du bassin industriel wallon. Accusé d’avoir été l’un des instigateurs de ces grèves de 1886, il est condamné à six mois de prison. Réfugié en France où il poursuit son activité politique, l’ancien ténor du Barreau de Mons reste partisan de la grève générale immédiate pour obtenir le suffrage universel et la république. En désaccord avec le POB naissant, il crée le Parti socialiste républicain (1887). Affaibli par les manœuvres de la gendarmerie et de la Sûreté de l’État, le PSR finira par intégrer le POB. En 1894, lors des premières élections législatives au suffrage universel masculin tempéré par le vote plural, le tribun Defuisseaux est l’un des 28 premiers députés socialistes, tous élus en Wallonie. De retour au pays, il siègera à la Chambre jusqu’à sa mort, en 1901, ainsi qu’au conseil communal de Frameries. Il était le frère de Léon Defuisseaux, député libéral progressiste de Mons.

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Frameries (1894-1901)
Député (1894-1901)

 

Sources

Histoire de la Wallonie, (dir. L. Genicot), Toulouse, Privat, 1973, p. 383
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Histoire, Economie, Société), Bruxelles, t. II, p. 173-176
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. III
http://www.carhop.be/suffrage/def8.html

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Boucher Pierre

Politique, Député wallon

Ramillies 24/04/1946

Député wallon : 1999-2004 ; 2004-2006*

Courtier en assurances, fondateur du Cabinet d’assurances « Vaneberck et Boucher », représentant pour la Belgique et le Luxembourg du Groupe international HR Sprinks et Cie de Londres et de la filiale française CFAE, Pierre Boucher s’est spécialisé dans l’assurance des chevaux et du cheptel bovin. Quand le Cabinet Boucher est repris par Fortis, il est nommé fondé de pouvoir. Entre-temps, il a aussi créé une société financière, absorbée par le Groupe Indosuez. Au début des années quatre-vingt, il revend ses sociétés et relance l’exploitation agricole familiale. Membre de l’Association régionale pour la promotion du porc de Piétrain, il dirige alors la sprl Ferme du Stocquoy et la sprl Marcan à Jodoigne, avant de se lancer en politique, tout en restant administrateur du Crédit Agricole, devenu Crelan s.a.

Conseiller communal PRL de Jodoigne élu en 1982, Premier échevin en charge de l’Urbanisme, de la Jeunesse, des Sports et de l’Aménagement du territoire (1989-1992), il est aussi conseiller provincial du Brabant (1987-1991). Il devient d’ailleurs le premier président wallon de l’assemblée depuis plusieurs années ; il préside aussi les travaux d’une Commission provinciale d’étude de l’avenir institutionnel de la province de Brabant (1989-1991). À titre personnel, il est opposé à la scission du Brabant et à l’idée de lier le destin du Brabant wallon à celui de la Région wallonne, plaidant en faveur d’un statut de double appartenance régionale. 

Choisi comme député permanent en charge de l’Enseignement, de l’Agriculture et de l’Environnement (1992-1994), il va contribuer au transfert de l’ancien Brabant à la nouvelle province du Brabant wallon née à la suite de la réforme institutionnelle de 1993. En janvier 1995, il retrouve son mandat de député permanent en charge, cette fois, de l’Enseignement, de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et du Personnel du Brabant wallon (1995-1999). Homme fort de la députation permanente, il assure la continuité et la transition de l’institution provinciale.  Président de la Compagnie intercommunale d’électricité de Jodoigne et extensions (depuis 1982), président du domaine provincial d’Hélecine, il est attentif à affirmer l’identité de la nouvelle province. 

En 1999, Pierre Boucher est élu au Parlement wallon dans l’arrondissement de Nivelles et quitte la députation permanente. Homme de confiance de Louis Michel, député wallon de la majorité arc-en-ciel, Pierre Boucher siègera à Namur jusqu’en 2006, ayant été réélu en juin 2004 tout en contribuant au succès MR dans cette circonscription : son parti emporte enfin 4 sièges.

Trésorier du Mouvement réformateur (1999-), Pierre Boucher lorgne pourtant vers Wavre où il déménage afin de pouvoir briguer la succession du bourgmestre. Élu conseiller communal en 2000, échevin de la Culture et de l’Enseignement (2001-2006), il laisse cependant à Charles Michel le maïorat de Wavre. Après le scrutin d’octobre 2006, il retourne vers la province du Brabant wallon, et démissionne du Parlement wallon et de ses mandats communaux.

Député provincial en charge de l’Enseignement, des Finances et de la Régie foncière (2006-2012), il préside le collège provincial du Brabant wallon dont la majorité a pris la couleur turquoise (coalition MR-Écolo). En octobre 2012, Pierre Boucher pousse la « Liste du Bourgmestre » à Wavre et, en même temps, pousse la liste MR dans le district de Wavre qu’emmène Mathieu Michel. Siégeant désormais comme conseiller communal et comme conseiller provincial, il prend la présidence de l’IBW (juin 2013).

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Jodoigne (1983-1992)
Echevin (1989-1992)
Conseiller provincial du Brabant (1987-1994)
Député permanent (1992-1994)
Conseiller provincial du Brabant wallon (1995-1999)
Député permanent (1995-1999)
Député wallon (1999-2006)
Conseiller communal de Wavre (2001-2006)
Echevin (2001-2006)
Député provincial du Brabant wallon (2006-2012)
Conseiller communal (2012-)
Conseiller provincial (2012-)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 68-69

Paul Delforge-Diffusion Institut  Destrée-Sofam

Buste BORDET Jules

Très tôt dans le XIXe siècle, la ville de Soignies est dotée d’une gare ferroviaire, ce qui reste relativement rare pour l’époque. Inaugurée en 1841, la gare voit se développer autour d’elle un tout nouveau quartier. L’espace se dessine progressivement ; en 1893, l’ancien kiosque est reconstruit et prend place au milieu d’un square où est érigé, en 1905, un monument dédié au travail « El Cayoteu ». C’est aussi là que les autorités locales vont honorer leur citoyen le plus célèbre. 

En 1919, l’attribution du Prix de médecine et de physiologie à Jules Bordet assied définitivement la notoriété du Sonégien. Professeur à l’Université libre de Bruxelles, chercheur à l’Institut Pasteur, Jules Bordet (1870-1961) s’est spécialisé dans l’étude de la bactériologie, la réalisation de vaccin et a ouvert à la biologie de vastes horizons dans le domaine de l'immunité. Le Prix Nobel consacre ses recherches et met en évidence l’ouvrage qu’il a rédigé durant la Grande Guerre mondiale, à savoir un Traité de l'immunité dans les maladies infectieuses.

La première décision du conseil communal de Soignies consiste à rebaptiser le square de la Station : désormais, il s’appellera le Square Jules Bordet (décision du 4 décembre 1920). Ensuite, en présence de Jules Bordet, une plaque est apposée sur la façade de sa maison natale, rue de Mons. Durant la Seconde Guerre mondiale, cette maison est détruite et la plaque commémorative est sauvegardée dans les locaux de l’Athénée qui va lui aussi porter le nom de l’illustre savant, comme d’ailleurs le Centre culturel. Après son décès, une nouvelle plaque rappelle le souvenir du Prix Nobel, et est apposé au 97 de la rue de la Station.

Quant au buste, installé sur le square Bordet, face à la gare, plus personne ne semble se souvenir de quand il date, qui l’a réalisé et à l’initiative de qui il a vu le jour. Les recherches effectuées par Jean-Philippe Losfeld l’ont conduit à constater que le buste est totalement identique à celui qui se trouve sur la tombe du savant, au cimetière d’Ixelles. Cette ressemblance ainsi que la mention, sur le monument situé à Soignies, des dates 1870-1961 gravées dans la pierre, donnent à penser que le buste a été placé sur le monument au début des années 1960, peu après le décès de l’éminent Sonagien. Peut-être s’agissait-il d’une initiative des autorités communales.

Avec plusieurs effets d’étages réalisés dans la pierre, un socle longitudinal en granit supporte le buste. En plus de la mention des dates dans la partie inférieure, les mots suivants ont été gravés sur le socle, juste en-dessous du buste :

« A J. Bordet »

Très discrètement décorée, une pierre de forme carrée soutient le socle, à l’arrière, à hauteur du sol.

Bulletin de l’Amicale des Anciens élèves de l’Athénée Jules Bordet de Soignies, 2009, n°59 (http://www.amicaleanciens-ars.be/Bulletin%202009.pdf)
Informations communiquées par Jean-Philippe Losfeld (janvier 2014)

square Jules Bordet
7060 Soignies

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Jeanne d’Arc

Statue de Jeanne d’Arc, réalisée par Ernest Toussaint, 1921.
 

Au centre du village de Sibret (commune de Vaux-sur-Sûre depuis la fusion de 1976), sur une petite place arborée, une statue de Jeanne d’Arc surmonte un monument aux morts des deux guerres. Cependant, il semblerait que la Jeanne d’Arc de Sibret soit antérieure à la Grande Guerre, car la statue ressemble aux modèles des années 1890 réalisés par le sculpteur Ernest Toussaint (1845-1911) pour le compte de l’Union artistique de Vaucouleurs. Cette société située dans la Meuse est spécialisée dans les objets en fonte religieux, qu’elle produit et reproduit en très grands nombres. La Jeanne d’Arc de Sibret une vierge guerrière en armure – ceinturon, épée, cotte de mailles, genouillères, etc. –, debout, tenant l’étendard de sa main gauche, tandis que la droite est posée sur son cœur. Des fleurs de lys apparaissent clairement sur le drapeau. À l’arrière de sa jambe droite est posé son casque.


Née vers 1412, celle qui allait devenir « la pucelle d’Orléans » avait déclaré avoir eu des visions de saints lui enjoignant de bouter les Anglais hors de France et d’emmener le Dauphin à Reims pour son couronnement. C’est à Vaucouleurs qu’elle demande un commandement de garnison durant la fameuse Guerre de Cent Ans. Après sa capture à Compiègne (1430), elle est mise sur le bûcher à Rouen, l’année suivante.


Après la guerre franco-prussienne de 1870 et la défaite française, de nombreuses statues de Jeanne d’Arc sont érigées dans les villes et villages français. Employé par une société spécialisée dans les articles catholiques, Ernest Toussaint (1845-1911) réalise plusieurs modèles de Jeanne d’Arc dont celles qui est offerte à Sibret paraît correspondre à la « Jeanne d’Arc au sacre », modèle n°87 de 1895. Sculpteur sur pierre, originaire de Donjeux, en Haute-Marne, Toussaint a nourri de ses productions pendant des années le petit patrimoine de la région Lorraine-Champagne. Cette Jeanne d’Arc, la seule en Wallonie avec celle de Soye, a traversé la frontière en signe d’amitié entre le département de la Meuse et la région de Sibret. Tout indique que cette « Jeanne d’Arc » a pris place sur le monument aux morts de 14-18 inauguré en 1921, mais nos recherches n’ont pas permis de savoir si la statue de l’héroïne française siégeait déjà dans le village de Sibret avant 1914. Le socle inauguré en 1921 est un granit réalisé par la société Nizet Frères de Bastogne.

 

Sources


(Adulphe-)Ernest Toussaint (1845-1911), Sculpteur à Donjeux, Langres, éditions Dominique Guéniot, Langres, 2006
http://www.e-monumen.net/index.php?option=com_monumen&monumenTask=monumenDetails&monumenId=11886&Itemid=19

rue du Centre 

6640 Sibret

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Monument Théodore BARON

 
Monument Théodore Baron, réalisé par Charles Van der Stappen, 12 juillet 1903 ; 2 juillet 1911. 

C’est le dimanche 12 juillet 1903 qu’a été inauguré le monument dédié au peintre paysagiste namurois Théodore Baron. L’œuvre réalisée par le sculpteur Charles Van der Stappen était alors située près du Casino. Quelques années plus tard, en juillet 1911 précisément, un nouvel emplacement est choisi pour accueillir le monument : le parc de la Plante devient son lieu définitif et le 75e anniversaire de l’Académie des Beaux-Arts de Namur sert de prétexte officiel. Figé dans le bronze pour l’éternité, le peintre statufié est entouré d’arbres et de végétation et a la compagnie proche et permanente de la Meuse, l’une de ses principales sources d’inspiration.

Né à Ixelles en 1840, Théodore Baron a fait de la vallée de la Meuse et des sommets de l’Ardenne son espace de travail pendant plusieurs années. Après des études à l’atelier Saint-Luc à Bruxelles (1854-1858), Théodore Baron avait d’abord peint des paysages de Campine et c’est de cette époque que remonte une prédilection pour le gris qui en fait l’un des fondateurs de l’école du gris. Secrétaire et organisateur des expositions de la Société libre des Beaux-Arts (1868), il plaide en faveur d’une totale liberté dans l’expression artistique. Découvrant Anseremme puis les environs de Profondeville où Camille Lemonnier l’a invité dans sa maison de campagne, Baron tombe amoureux des paysages forgés par les multiples cours d’eaux de la vallée mosane. Quand il voyage en Europe, il est surtout attiré par la vallée de la Moselle et par l’Eifel. Tournant le dos au romantisme, il s’inscrit dans un courant résolument réaliste quand il représente la nature ; son grand intérêt pour la science qu’est la géologie se ressent dans son œuvre ; son observation méticuleuse exclut l’improvisation, voire parfois une certaine spontanéité. 

Ayant opté pour des dominantes ocres et brunes tout en continuant à privilégier les gris, il s’arrête sur toutes les particularités des paysages – rochers, schistes, ruisseaux, taillis, ciel, etc. – et il s’efforce d’en rendre tous les aspects réels, n’hésitant pas à utiliser abondamment la pâte pour faire ressentir la lourdeur des pierres ou la pesanteur des nuages. Il excelle aussi dans les paysages hivernaux. Quand il devient professeur à l’Académie de peinture de Namur, il se laisse séduire par le courant impressionniste. En 1893, il succède à Marinus à la tête de l’Académie de Namur. À l’annonce de son décès, à Saint-Servais, en 1899, ses amis et ses proches décident d’honorer sa mémoire par un monument dont la conception et la réalisation sont confiées à Charles Van der Stappen.

Contemporain de Baron, né lui aussi à Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode précisément) en 1843, Van der Stappen n’était pas issu d’un milieu aisé. Muni des fondamentaux de l’école primaire, il contribue aux revenus de la famille en travaillant comme plâtrier pendant la journée, avant d’entreprendre des cours, en soirée, à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, dans les années 1860. Il y bénéficie des conseils avisés des Liégeois Jéhotte et Simonis. Il fréquente aussi l’atelier de Portaels où le hasard lui fait rencontrer Meunier et Lemonnier. Tentant sa chance lors de salons et de concours, il travaille sur divers chantiers de décoration, dont un à Paris qui lui permet de fréquenter l’École des Beaux-Arts. C’est à partir des années 1870 que ses œuvres commencent à être véritablement remarquées, après sa médaille d’or au Salon de Bruxelles (1869). La commande par l’État du monument Gendebien à Bruxelles, ainsi que l’aide de mécènes lui procurent les moyens de mener des voyages d’étude en Italie (Rome, Florence, Naples), tout en repassant par Paris où les œuvres de Jean-Baptiste Carpeaux et d’Auguste Rodin l’influencent encore.

Monument Théodore Baron

Mais son séjour en Italie le conduit plutôt à adopter le style néo-Renaissance version Michel-Ange et Donatello. Ayant redécouvert la technique oubliée de la cire perdue, il la remet au goût du jour et ne va pas manquer dans l’enseigner à Bruxelles lorsqu’il est chargé de cours à l’Académie de 1883 à 1910. Il dirige aussi l’institution de 1898 à 1901 et de 1907 à 1910, manifestant clairement ses goûts en faveur de l’usage de toutes les techniques, anciennes comme nouvelles (la photographie notamment). Lui-même n’avait pas hésité à renouveler son style et ses techniques, innovant sans cesse. Les commandes publiques qu’il remporta dès les années 1870 n’ont pas monopolisé le travail de Van der Stappen ; il offre dès lors régulièrement à la vue des œuvres originales lors de Salons et d’Expositions, signe des bustes pour des particuliers et réalise des objets de décoration tant pour les jardins que pour les tables ou les intérieurs. 

Les critiques et les polémiques seront nombreuses tant son style et ses sujets d’inspiration apparurent singuliers, voire déroutants. C’est à un artiste dans la pleine maturité de son art qu’est confiée, en 1902, la statue de Théodore Baron. À l’époque, Van der Stappen travaille sur des projets ambitieux, de très grande dimension, qu’il n’aura jamais l’occasion d’achever, la mort l’emportant en 1910. Ainsi ne verront jamais le jour le Monument à l’infinie bonté – initiative personnelle – et le Monument au Travail – pour la province de Brabant. Par contre, présentée sous forme d’esquisse au Salon de la Libre esthétique en 1902, la statue de Théodore Baron est bien achevée et inaugurée le 12 juillet 1903. À cette occasion, Edmond Picard rend hommage à Baron, « l’un des maîtres du paysage belge ».

Avec son allure de marcheur infatigable muni de grandes bottes, à la recherche d’un angle de vue pour un nouveau paysage, elle présente le peintre en mouvement, tenant son chapeau dans la main droite, tandis que son matériel de travail apparaît sous le coude de son bras gauche. Dans l’épaisseur du socle rond, en bronze, qui soutient la statue, apparaissent la signature du sculpteur et la mention de la « Fonderie nationale des bronzes/Ane Firme Petermann/ St Gilles-Bruxelles ». Le piédestal a lui aussi une forme arrondie. Sur la partie avant apparaît la mention :


«A
Théodore Baron
Ses amis . Ses admirateurs».


Axelle DE SCHAETZEN, Alfred Courtens, sculpteur, catalogue de l’exposition du Musée des Beaux-Arts d’Ixelles, juin-septembre 2012, Bruxelles, Racine, 2012, p. 21
Notice de Georges Mayer, http://balat.kikirpa.be/peintres/Detail_notice.php?id=173 (s.v. avril 2014)
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. 2, p. 542-543
Hugo LETTENS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 574-582


http://www.sculpturepublique.be/5000/VanDerStappen-TheodoreBaron.htm 
http://namur-cent-detours.skynetblogs.be/archives/category/des-statues/index-3.html (s.v. juillet 2013)
S. HOUBART-WILKIN, dans Biographie nationale, t. 31, col. 43-48
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 603
L’Art moderne, 5 juillet 1903, n°27, p. 241 ; 9 août 1903, n°32, p. 278-279

parc de la Plante, rue Théodore Baron – 5000 Namur

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Paul Delforge

Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Statue Robert CAMPIN

Au tournant des années 1970 et 1980, les autorités tournaisiennes procèdent à la rénovation de leur Conservatoire. Alors que le chantier se termine, six statuettes en bronze sont posées sur le toit-terrasse de la salle des Concerts du Conservatoire qui fait face au carrefour du beffroi. Elles sont visibles depuis la rue de la Wallonie, à l’entrée de la rue du Parc. Œuvres de Gigi Warny, elles portent le nom de six Tournaisiens ayant acquis une forte notoriété dans différentes activités : Pierre de la Rue pour la musique, Lefebvre Caters pour l’orfèvrerie, Michel Le Maire pour la dinanderie, Pasquier Grenier pour la tapisserie, François Joseph Peterinck pour la porcelaine et Robert Campin pour la peinture.
 

Statue d’hommage à Robert Campin

Originaire de Valenciennes où il est né entre 1375 et 1378, Campin est à la fois décorateur, peintre et dessinateur de patron de tapisserie. Comme l’a notamment montré Jules Destrée, en dépit de l’absence de signature à son nom, il est bien l’artiste des tableaux que l’on attribue au « maître de Flémalle ». Artiste de l’ancien « comté de Hainaut », il a fait une part de sa formation à Dijon avant d’ouvrir son atelier à Tournai (1418-1432). Là s’est notamment formé Rogier de le Pasture. En 1423, Campin préside la corporation de peintres de Tournai et prend certaines responsabilités publiques dans la cité.

Il n’est par conséquent pas étonnant que Robert Campin soit considéré comme l’une des six personnalités les plus importantes de l’histoire culturelle et artistique de Tournai. Car tel est bien le sens à donner aux six statuettes réalisées par Geneviève Warny. Née à Bruges en 1958, cette artiste autodidacte qui offrait les petites statues qu’elle créait à ses amis s’est laissée convaincre par l’architecte André Wilbaux de réaliser « six attitudes grandeur nature » pour le fronton de l’ancien Conservatoire de Tournai. 

Plutôt que de procéder à une reconstitution des portraits, l’artiste va donner à chaque statue tournaisienne une attitude qui évoque le métier illustré, ici en l’occurrence la porcelaine. Relevant le défi de ce projet, en travaillant le bronze pour la première fois, Gigi Warny délaisse la psychologie qu’elle avait étudiée à l’Université catholique de Louvain (1983) pour faire de la sculpture son activité principale. Installant son atelier à Louvain-la-Neuve, elle réalise des œuvres variées pour la cité universitaire (fontaine Léon et Valérie en 1984 sur la place de l’Université, La main en diplôme en 1995 près des Halles, Rêverie d’eau en 2001 à la piscine du Blocry), mais aussi ailleurs. Améliorant et modifiant progressivement ses techniques, elle expose essentiellement en Belgique avant de traverser l’Atlantique et d’être connue aussi au Québec.


Outre la plaque qui mentionne clairement son nom « Robert Campin 1427 », la « silhouette » réalisée par Gigi Warny montre l’artiste assis, avec une jambe repliée sur laquelle il tient sa palette et un pinceau.


Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.gigiwarny.be/Gallerie.html (s.v. février 2014)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 777
A. SIRET, dans Biographie nationale, 1872, t. 3, col. 284-285
Marnix BEYEN, Jules Destrée, Roger de la Pasture et « les Maîtres de Flémalle ». Une histoire de science, de beauté et de revendications nationales, dans Philippe DESTATTE, Catherine LANNEAU et Fabrice MEURANT-PAILHE (dir.), Jules Destrée. La Lettre au roi, et au-delà. 1912-2012, Acte du colloque des 24 et 25 avril 2012, Liège/Namur, Musée de la Vie wallonne/Institut Destrée, 2013

rue du Parc
7500 Tournai

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Paul Delforge

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Statue Victor BERTRAND

À l’entrée du quartier liégeois d’Outremeuse, du côté du Pont d’Amercœur, une statue a été érigée en hommage au lieutenant-général Victor Bertrand (1857-1931). Général-major en 1914, il était en charge du commandement de la place de Liège lors de l’offensive allemande d’août 1914. Le 5 août, il menait une première contre-attaque à hauteur du barrage de Rabosée ; proche du général Leman, il lui succède à la tête de la 3e division d’Armée du 24 août 1914 au 5 janvier 1915. Sa bravoure, son sens de la décision, son engagement dans la défense de sa cité natale ont été salués par tous les témoins des événements. Par sa résistance et celle de ses forts, Liège est parvenue à retarder l’avancée des soldats de l’empire et rien que cela était déjà héroïque.

Maintes fois décoré après l’Armistice, le commandant en chef de la place de Liège reçut de la jeune association de « la République libre d’Outremeuse » une attention toute particulière. En effet, peu de temps après sa disparition, le groupement lance une souscription publique dans le but d’ériger un monument commémoratif. Le projet est confié à l’architecte E. Sélerin et au sculpteur Louis Gérardy. Ce monument est la seule statue personnalisée d’un héros militaire de la Grande Guerre dans l’espace public liégeois. Il est inauguré fin septembre 1934 à l’heure des fêtes de Wallonie. Sur le socle en pierre assez stylisé, les lettres gravées en grand identifient le militaire :

« Lieutenant
Général
Bertrand
1857-1931 »

Monument Victor Bertrand

Représenté debout, avec son uniforme entre ouvert et son képi sur la tête, l’officier plie le bras droit sur son bassin, tandis qu’il s’appuie sur un long sabre tenu dans sa main droite. En position d’arrêt, il semble scruter l’horizon sans craindre le moindre danger. Son visage comme l’ensemble de son corps sont orientés vers l’intérieur de la ville et non vers l’extérieur.

Très vite, le monument s’est imposé comme un lieu de passage et d’arrêt obligés lors des cérémonies annuelles du 11 novembre pendant de nombreuses années. Entretenue pendant quelques années par l’association, la statue a été reprise par la ville de Liège qui l’a intégrée dans son patrimoine.

Sa réalisation avait été confiée à Louis Gérardy (1887-1959) qui avait fréquenté volontiers l’atelier d’Oscar Berchmans. Proche des milieux wallons, Gérardy a été sollicité à plusieurs reprises lorsqu’il s’est agi de réaliser des médaillons destinés aux tombes des disparus (ainsi Henri Bekkers, Nicolas Defrêcheux, Louis Warroquiers au cimetière de Robermont). En 1919, il réalise le monument serbe sur la pelouse d’honneur de Robermont. Dans les années 1930, il travaille sur  le chantier de décoration du Lycée de Waha (bas-reliefs). Cependant, il s’est davantage spécialisé dans la représentation animalière (tête de chiens, d’oiseaux, etc.), signant des bas-reliefs, comme des statuettes décoratives.

 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Liège, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2004, p. 205
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m'était conté, n°35, été 1970, p. 9

place Théodore Gobert, près du pont d'Amercoeur
4020 Liège

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Paul Delforge

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Statue John COCKERILL

Décédé en 1840 lors d’une mission à Varsovie, John Cockerill laisse une société au bord de la banqueroute tant la diversification des activités est grande et peu maîtrisée. Une importante restructuration soutenue par le gouvernement conduit à la création, en 1842, de la Société Anonyme pour l’Exploitation des Etablissements de John Cockerill, placée sous la direction d’un cousin et neveu par alliance, Gustave Pastor. Les affaires reprennent fortement et la dette s’éteint progressivement. Placée sous la direction d’Eugène Sadoine à partir de 1865, la société connaît une année record en 1872-1873. 

Dans le même temps, le corps de John Cockerill a été embaumé par un médecin polonais et il faut attendre juin 1867 pour qu’il soit rapatrié au cimetière de Seraing. Tandis que la ville de Liège choisit de donner le nom de Cockerill à l’une de ses places, Seraing lance une souscription publique pour élever une statue de fer en l’honneur de son exceptionnel capitaine d’industrie. La conjoncture est plus favorable qu’en 1840. Plus de 50.000 francs sont réunis en subsides communaux et gouvernementaux. Un concours est lancé ; deux sculpteurs sont invités à présenter une maquette et celle d’Armand Cattier (1830-1892) est retenue.

Français né à Charleville et installé à Bruxelles où il a fait ses études à l’Académie, il a eu Louis Jéhotte comme professeur et a fréquenté l’atelier d’Eugène Simonis. Répondant à de nombreuses commandes publiques (hôtel de ville de Bruxelles, les Boduognat, Ambiorix et Vercingétorix pour les portes des fortifications d’Anvers, et bien d’autres allégories souvent du travail voire du progrès) ou privées (bustes), Cattier réalise par ailleurs d’initiative des œuvres inspirées par l’antiquité ou la vie populaire. Parmi les références qu’il peut présenter avant de réaliser la statue de John Cockerill figure une petite statuette en bronze, intitulée Mémorial de l’épidémie de choléra de 1866 (Bruxelles, 1867).

Désigné par les autorités sérésiennes, Armand Cattier livre « une statue de bronze de John Cockerill, la jambe gauche en avant, la main gauche soutenant le coude droit, la main droite soutenant le menton. Derrière lui, un billot contre lequel est appuyée une roue dentée, supporte une enclume enveloppée d’une large feuille (probablement un plan) ». Le bronze est signé sur une partie plate de l’enclume (Armand Cattier / 1870) et « la marque de fonderie (des Bronzes à Bruxelles / Directeur Alph. Verhaeren) se trouve sur un pan de la terrasse, du côté de la roue dentée » (Heirwegh). Le tout prend place sur un socle de petit granit dont la face avant porte le blason de Cockerill, avec ses cinq coqs et sa devise « Courage to the last ». Sous le blason, apparaît sobrement l’inscription gravée dans la pierre :« John Cockerill 1790 – 1840 ».

Par rapport aux statues réalisées précédemment, celle de Cockerill innove totalement par la présence d’une nouvelle iconographie. Sur le côté droit du socle, l’inscription Intelligence est en effet encadrée des figures en pied, réalisée en fonte, d’un Puddleur et d’un Ajusteur, et sur le côté gauche, l’inscription Travail est complétée par les figures d’un Houilleur et d’un Forgeron. D’une hauteur de 2 mètres environ, ces quatre ouvriers identifiables par leurs vêtements et leurs outils constituent une réelle nouveauté dans l’art monumental public de la région. On observera encore qu’à l’avant du monument, au sol, se trouve une grande pierre rectangulaire où apparaît en lettres de bronze le nom de John Cockerill. À l’arrière, un médaillon de bronze a été ajouté en 1885 en hommage à Hubert Brialmont, ingénieur de la société. Un petit parc fleuri, avec des grilles basses, entoure le monument devant lequel on inhuma en 1947 les restes de John Cockerill. 

On observera que si ce dernier a droit à une statue à Seraing et une autre à Ixelles, ainsi que son nom attribué à une rue ou à une place dans trois villes wallonnes, on ne trouve aucune trace à Verviers où William Cockerill était arrivé à la fin du XVIIIe siècle.

 

 

Monument John Cockerill

Hugo LETTENS, La sculpture de 1865 à 1895, dans Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, Bruxelles, CGER, 1990, t. 1, p. 87
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 198
Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 317-318
Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 434 et 441-452
Suzy PASLEAU, dans Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Luc COURTOIS (dir.), Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 2011, p. 123
Robert HALLEUX, Cockerill. Deux siècles de technologie, Liège, éd. du Perron, 2002
Suzy PASLEAU, John Cockerill, Itinéraire d’un géant industriel, Liège, éd. du Perron, 1992, p. 73
Ed. MORREN dans Biographie nationale, t. 4, col. 230-239
 

 

 

Place de l’Hôtel de ville

4100 Seraing

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Paul Delforge

Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Buste BOSRET Nicolas

Situé dans le cœur de Namur, entre l’ancienne Bourse de Commerce et le Théâtre auquel il fait face, le buste de Nicolas Bosret (1799-1876) rend hommage au compositeur du Bia bouquet. Entre le compositeur et la cité mosane, il existe une histoire d’amour qui remonte à 1856, lorsque la ville fait du Bia bouquet son hymne propre. On sait que Namur n’était pas la muse du compositeur wallon qui évoque, en fait, ses états d’âme à la veille de son mariage. 

Musicien, bon vivant, sociétaire de plusieurs cercles culturels et d’amusement, co-fondateur des Moncrabeau, Nicolas Bosret est un personnage entré de son vivant dans le cœur des Namurois et dont la mémoire est régulièrement honorée : en 1893, l’occasion en est donnée par le cinquantième anniversaire de la fondation des Moncrabeau ; en 1901, c’est le cinquantième anniversaire du Bia bouquet qui sert de prétexte à évoquer un Nicolas Bosret qui a donné son nom à rue de Namur depuis 1878. La réalisation d’un monument se fait par contre attendre. Il voit le jour au lendemain de la Grande Guerre.

Au début des années 1920, en effet, les groupements wallons de Namur se mobilisent pour élever un monument à Nicolas Bosret et le cinquantième anniversaire de la disparition de Bosret est l’occasion retenue pour concrétiser le projet. La Société des Moncrabeau coordonne l’initiative. Malgré une forte mobilisation et pour de multiples raisons, l’année 1926 s’écoule sans que le monument voie le jour. Sans cesse reporté, il est finalement inauguré : un buste réalisé en septembre 1928 est placé sur un monument original installé rue Jean-Baptiste Brabant. Lorsque les travaux seront entrepris pour réaliser le pont des Ardennes, le monument sera déplacé à proximité du Théâtre.

La réalisation du buste a été confiée au sculpteur et ornemaniste Désiré Hubin (1861-1944). Formé à l’Académie des Beaux-Arts de Namur, où il fut l’élève de Ferdinand Marinus, il reçoit aussi les enseignements de Charles Van der Stappen à Bruxelles. Auteur de sculptures décoratives et d’ornementations, il devient professeur de sculpture à l’Académie de Namur à partir de 1916. Maître de Victor Demanet et de Gustave Fischweiler notamment, Hubin réalisera d’autres bustes (Theo Tonglet, René Barbier, Jules Genisson ou Ernest Montellier) que celui de Bosret.
Le buste du monument Bosret est en bronze ; il est placé au sommet d’un haut piédestal en pierre fort évasé à sa base. Sur la face avant du socle, a été représenté et sculpté dans la pierre le « blanc bouquet » ; il est surmonté par les inscriptions minimalistes suivantes :

« Nicolas
Bosret
1799-1876 ».


En 1960 (ou 1953 ?, Vandenbroucke, p. 35), le Comité central de Wallonie offre la « pierre de vérité » aux 40 Molons dans le cadre de la redynamisation des fêtes de Wallonie à Namur. À partir de 1963, le monument Bosret est réinstallé près du Théâtre où quatre Molons en uniforme montent une garde d’honneur autour de la statue de leur fondateur lors des fêtes de Wallonie, en septembre. Au pied de la colonne, là où les passants peuvent s’asseoir sur une large pierre faisant office de banc entourant et soutenant l’ensemble, apparaît, sur la partie toujours, l’emblème/l’écusson en cuivre gravé de la Société Moncrabeau. 

La « pierre de vérité » est une sorte de siège qui joue un rôle important, chaque année, début septembre, à la veille des Fêtes de Wallonie : c’est là en effet que les candidats au concours de menteries de ladite Société s’asseyent pour raconter leur « minte ». Le lauréat devient Prince-Président de la République libre des Menteurs.


Jacques VANDENBROUCKE (texte), Pierre DANDOY (photos) : 40 ans de fêtes de Wallonie à Namur, Bruxelles, Luc Pire, 2000, p. 35, 54
Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Louvain-la-Neuve, 2011, p. 78
http://namur-cent-detours.skynetblogs.be/archives/category/des-statues/index-1.html
Ernest MONTELLIER, dans Biographie nationale, t. 30, col. 183-187
Le Guetteur wallon, novembre 1926, p. 202
Lucien MARÉCHAL, Nicolas Bosret et le « Bia bouquet », dans Le Guetteur wallon, décembre 1926, n°11 p. 232-237
Le Guetteur wallon, octobre 1928, n°8-9, p. 18
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, p. 730

rue de Bavière, près du Théâtre
5000 Namur

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Paul Delforge

Paul Delforge-Diffusion Institut Destrée-Sofam

Mémorial Jules BARY

Mémorial Jules Bary
Réalisé par Vincent Strebelle ; 1982.


Situé à l’intérieur du zoning industriel de Nivelles, dans la zone I, sur un square à droite lorsque l’on vient de la chaussée de Namur, au carrefour de la rue de l’Industrie et de la rue du Progrès, un monument rend hommage à l’activité déployée par Jules Bary (1912-1977) en faveur de la Wallonie et du Brabant wallon en général, de Nivelles en particulier. Chimiste spécialisé dans l’industrie sucrière, syndicaliste et homme politique, militant wallon actif, secrétaire national du PSB, Jules Bary a représenté l’arrondissement de Nivelles à la Chambre de 1961 à 1971 et, après avoir été échevin des Travaux pendant près de dix ans dans les années 1950, accède au maïorat de 1962 à 1969.

Défenseur affirmé de l’appartenance du roman Païs à la Wallonie, il démissionne de tous ses mandats en guise de protestations à l’égard de son parti. Durant son mandat de bourgmestre, il donne naissance au zoning industriel de Nivelles qui s’avère être le tout premier de Wallonie.
En hommage à l’action décidée de son prédécesseur qui n’appartenait pas à son parti politique, Marcel Plasman fait voter par le collège communal la décision d’ériger un monument « Bary » qui prend place à l’entrée du parc industriel de Nivelles. 

La réalisation en est confiée à un jeune artiste, Vincent Strebelle (1946-) qui signe là l’une de ses premières commandes. Petit-fils du tournaisien Rodolphe Strebelle, il s’est formé à l’Académie de Liège (1966) et de Bruxelles (1968) et acquiert progressivement la maîtrise de nombreuses techniques (céramique, bois, fonte, etc.).
Le monument Bary est inauguré en 1982. La végétation s’est développée autour de lui. Avec ses principaux traits creusés dans le béton, le grand portrait de Jules Bary fixe le caractère décidé du personnage ; une petite plaque rappelle :

                                                                   Jules Bary
                                                                   1912-1977
                                                           Député - bourgmestre
                                                    Fondateur du Zoning de Nivelles
                                                          1er zoning de Wallonie

 

Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 478
Paul DELFORGE, Jules Bary, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2000, t. I, p. 121-122
Joseph DUMONT, Rita BUCHET, Jacques DAVOINE, Entreprises d’aujourd’hui à Nivelles, monument Jules Bary, Nivelles, 2003
Georges LECOCQ, Pierre HUART, Dis, dessine-moi un monument… Nivelles. Petite histoire d’une entité au passé bien présent, Nivelles, Rif tout dju, mars 1995, p. 9-10

Zoning industriel, zone I, rue de l’Industrie 8
1400 Nivelles

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Paul Delforge