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Monument Adolphe SAX

Monument Adolphe Sax, 28 juin 2002. 
Réalisé par Jean-Marie Mathot.

En dépit des destructions dont Dinant a été victime durant les deux guerres mondiales, le n°37 de la rue Adolphe Sax est considéré comme la maison natale du célèbre inventeur du saxophone. Afin de satisfaire la curiosité des nombreux touristes qui se pressent dans la cité mosane, surtout depuis l’année Sax 1994, l’année du centenaire de sa disparition, les autorités locales ont confié au sculpteur Jean-Marie Mathot le soin d’immortaliser Adolphe Sax en un monument significatif : assis sur un banc en bois, le bras appuyé sur le dossier, le héros local coulé dans le bronze tient sur ses jambes croisées son invention la plus célèbre. Réalisé dans des dimensions « réelles », l’ensemble est placé sur le trottoir et constitue une réelle attraction touristique, tout en étant un hommage moderne et pédagogique. En effet, la statue attire aussi les curieux vers le rez-de-chaussée du n°37 où un espace muséal dynamique est ouvert en libre accès. Derrière de grandes vitrines, au moyen d’objets et de panneaux descriptifs, le parcours de Sax est expliqué en plusieurs langues.

On y rappelle notamment que ce maître de la clarinette devenu l’inventeur du saxophone a révolutionné le monde des instruments à vent. Déjà son père était facteur d'instruments et c’est entre fabrication d’instruments et apprentissage des sons, qu’Adolphe Sax (Dinant 1814 – Paris 1894) se révèle vite très doué. Après des cours à l’École de chant de Bruxelles (1830), il introduit déjà ses premiers changements techniques sur sa clarinette, déposant déjà des brevets (1835). Parti s’installer à Paris (1842), il met au point un ensemble de nouveaux instruments à touches dont la qualité conduit à les identifier en les assimilant au nom de leur fabricant. Vient ensuite un autre instrument (brevet déposé en 1846) qui assure la célébrité à son inventeur : le saxophone. En introduisant cet instrument dans son Chant sacré pour sextuor à vent, Hector Berlioz lui donne ses lettres de noblesse. Devenu industriel, Adolphe Sax devra sans cesse veiller à protéger ses inventions. Il passera de nombreuses heures dans des procès et à assurer la rentabilité de la société « Adolphe Sax et Cie ». Inventeur, industriel, professeur, Adolphe Sax est encore éditeur de musique, organisateur de concerts, chef de fanfare de l’opéra, le réorganisateur des musiques des régiments militaires français, et même nommé professeur au Conservatoire de Paris (1857), pour y diriger une classe nouvelle dédiée au saxophone.

Qui d’autre qu’un autre artiste de renommée internationale pouvait réaliser le monument dinantais ? Le Namurois Jean-Marie Mathot (Namur 1948) disposait du profil recherché. Après sa formation à l’Académie de Bruxelles à la fin des années 1960, il y est nommé professeur de sculpture et de modelage (1978). Il enseigne aussi à l’École des Arts de Braine-l’Alleud. Issu d’une famille de marbriers, il opte d’abord pour la peinture et le dessin avant de se tourner résolument vers la sculpture. Il a commencé par la création de figures en taille directe, avant de mener diverses expériences qui rompent ponctuellement avec sa production habituelle. Délaissant les représentations figuratives, il s’oriente vers « l’exploration des potentialités expressives de la matière ». Tour à tour, il intègre des pierres peintes dans ses compositions, il s’attaque à des « déchets » de carrière, s’essaye au travail du béton et de l’acier. Deux de ses œuvres ornent un rond-point à La Louvière et à Gembloux. Récompensé à diverses reprises (Prix Donnay, Prix Georges Van Zevenbergen, Prix de la Gravure au Festival de la Jeunesse à Auderghem, Premier Prix de la présélection au Concours International Musée 2000 à Luxembourg, Prix Eugène Delattre de sculpture et Prix Constant Montald de l'Académie Royale de Belgique), il est aussi  lauréat de la Fondation belge de la Vocation et de la Bourse triennale Maurice et Henri Evenepoel. Artiste expérimental, il signe plusieurs œuvres en acier Corten au moment où lui est passée la commande dinantaise. Cette œuvre est coulée dans les Ateliers des arts du feu, ASBL à finalité sociale de La Louvière.

 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 
Ernest CLOSSON, Adolphe Sax, dans Biographie nationale, t. 21, col. 523-526
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 147
http://mathot-sculpture.be/ 
http://acabat.blogspot.be/2010/03/vitaminesarts-20-0309.html 

Rue Adolphe Sax 37
5500 Dinant

carte

Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Mémorial Albert VAN DEN BERG

Mémorial Albert van den Berg.
Réalisé par Halinka Jakubowska.


« J’ai gravé une chaine d’étoiles de David pour évoquer le réseau qu’il avait mis en place. Des petites étoiles, puis des plus grandes. Certaines sont effacées, car tout le monde n’a pas survécu… » commentait Halinka Jakubowska, dans une interview au journal Le Soir, au sujet du mémorial van den Berg qu’elle signe en 2010 dans le quartier du Laveu, à Liège. Docteur en Droit de l’Université de Liège, invalide de la Grande Guerre et décoré de la Croix de feu, Albert van den Berg (1890-1945) a reçu le titre de Juste parmi les nations de l’Institut Yad Vashem en 1995. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’est en effet mobilisé pour sauver des vies, certes la sienne et celle de ses proches, mais surtout celle de nombreux enfants et adultes juifs persécutés par l’occupant. Avec l’aide de milieux catholiques (l’évêque de Liège Louis-Joseph Kerkhofs, les sœurs franciscaines et celles de Saint-Vincent-de-Paul), il parvient à mettre en place un réseau qui procure de faux papiers d’identité et cache des enfants juifs dans deux homes de Banneux et qui se montre particulièrement efficace de 1942 à 1944. Dénoncé en 1943, Albert van den Berg est envoyé en Allemagne dont il ne devait jamais revenir.

En 1960, un premier mémorial lui est consacré à Banneux, mais ce n’est qu’en 2010 que, en collaboration avec Guy Wolf qui préside le Foyer culturel juif de Liège, la ville de Liège pose un geste officiel similaire en inaugurant une stèle dans un endroit de la cité qui est un lieu de passage fréquenté et qui porte déjà le nom d’Albert van den Berg. La cérémonie se déroule en présence de l’ambassadeur d’Israël, des autorités locales et en particulier du bourgmestre de Liège, ainsi que du consul d’Israël à Liège. Reconnu officiellement en 1995 « Juste parmi les nations » par l’Institut Yad Vashem (comme avant lui, en 1981, l’évêque Louis-Joseph Kerkhofs), Albert van den Berg avait contribué à sauver près de 400 enfants juifs ainsi que le rappelle le texte gravé sur la pierre bleue du mémorial :


QUI SAUVE UNE VIE SAUVE L’UNIVERS TOUT ENTIER
LE PEUPLE JUIF RECONNAISSANT


Albert Van den Berg
Juste parmi les Nations


Mort en déportation (1890-1945)
Le réseau qu’il créa avec
son beau-frère Georges Fonsny
a sauvé 400 enfants juifs
condamnés à mort

par la barbarie nazie

Stèle Henri Tudor (Florival, Grez-Doiceau)

 

Si la face avant du monument est une surface polie, l’arrière par contre a été laissé brut, l’épaisseur étant de taille variable.

Artiste d’origine polonaise, née à Slubice en 1952, Halinka Jakubowska avait découvert Liège en 1972 et s’y est définitivement fixée ; elle y mène des études à l’Académie des Beaux-Arts avant de poursuivre sa formation à Anderlecht à l’Académie, où elle se spécialise dans la rénovation de la pierre et du bois. En 1990, le prix de la pierre lui est décerné par l’Association des Maîtres Tailleurs de pierre de la province de Liège ; il s’agit de la première des nombreuses reconnaissanc

es accordées à son travail : la pierre, puis le bronze, et progressivement la fonte sont autant de matières qui font l’objet de ses sculptures abstraites, d’intérieur ou d’extérieur, de petits formats ou monumentales. Jouant souvent sur la dualité, confrontant les matériaux (pierre et bronze) ou leur traitement (pierre polie aux bords rugueux), elle remporte plusieurs concours publics, dont celui de la fontaine de la place Saint-Séverin à Huy (1991), celui de la fontaine pour la Place saint-Lambert à Liège (1997), voire la fontaine de la place Patria à Soumagne (intitulée La Porte, en 2008). En 1995, l’année où elle achève l’hommage aux soldats polonais destiné au monument Interallié de Cointe, elle avait aussi séduit le jury formé pour désigner le sculpteur du mémorial Jean Gol. Prix Techni-Pierre de la Région wallonne 1992, prix Hembecca de la sculpture (1995) et prix Louis Schmidt (1995), prix de la Galerie Juvénal de la biennale d’art contemporain de Huy (2007), celle qui a été élue « Polonaise de l’année 2011 en Belgique » a exposé dans de nombreux endroits en Wallonie, plus particulièrement en province de Liège, ainsi qu’à Bruxelles, à Paris, en Suisse et aux Pays-Bas, seule ou lors d’expositions collectives.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse, en particulier Le Soir et La Libre du 24 novembre 2010
Léon PAPELEUX, Un Liégeois qui sauva des centaines de juifs (1940-1944), dans La Vie Wallonne, 1980, t. LIV, p. 280-290 ; 1981, t. LV, p. 129-208
Une certaine idée de la Wallonie. 75 ans de Vie wallonne, Liège, 1995, numéro spécial de La Vie wallonne, t. LXIX, p. 252-253
Daniel DRATWA, Un aspect de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique : les monuments juifs, dans Rudi VAN DOORSLAER (dir.), Les Juifs de Belgique de l’immigration au génocide. 1925-1945, Bruxelles, CERHSGM, 1994, p. 209-222
ENGELEN-MARX, La sculpture en Belgique à partir de 1830, Bruxelles, août 2006, t. III, p. 1574
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 199-202
Informations communiquées par l’ambassade d’Israël (juillet 2015)
http://www.rtc.be/reportages/societe/1440880-un-monument-a-la-memoire-de-albert-van-den-berg 
http://reflexions.ulg.ac.be/cms/c_384587/fr/la-reconnaissance-des-justes-un-processus-memoriel-delicat?portal=j_55&printView=true 

Rue du Laveu, passage van den Berg
4000 Liège

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Emplacement de la statue dédiée au jurisconsulte Mathias-Guillaume de Louvrex

Statue dédiée au jurisconsulte Mathias-Guillaume de Louvrex, réalisée par Guillaume Geefs, 1853.


Dans l’expansion urbanistique exceptionnelle de la ville de Verviers au XIXe siècle, la construction du Palais de Justice constitue l’une des toutes premières étapes. Sur les plans de l’architecte Joseph Dumont, l’édifice voit le jour entre 1850 et 1853 ; il sera agrandi après 1896. Sur la façade, un hommage est rendu à quatre jurisconsultes « liégeois » de l’Ancien Régime : Toussaint Dandrimont, Olivier Leclercq, Charles de Méan et Mathias-Guillaume de Louvrex.


Comme sur la façade du Palais provincial de Liège, bâtiment dont la décoration lui est postérieure, la statue de Matthias-Guillaume de Louvrex est placée, à l’origine, à côté de celle de Charles de Méan. Les deux jurisconsultes liégeois partagent par conséquent les mêmes honneurs à Verviers et à Liège, hormis le fait qu’à Verviers, en 2014, la statue de Louvrex ne s’affiche plus en façade. Jurisconsulte, magistrat de la cité en 1702, diplomate, conseiller du prince-évêque, Mathias-Guillaume de Louvrex possédait une bibliothèque exceptionnelle. Par ailleurs, il avait rassemblé dans un impressionnant Recueil, en quatre volumes, des édits, règlements, privilèges, concordats et traités du pays de Liège et du comté de Looz.
C’est à ce titre qu’il est statufié, tant à Verviers qu’à Liège. 

De grande taille, sa statue en pierre de sable était logée dans une niche située au premier étage de la façade en calcaire du Palais de style néo-classique ; la deuxième en commençant par la gauche du bâtiment. Avant qu’elle ne soit enlevée récemment de la façade, la statue de Louvrex avait déjà connu des « mésaventures ». En 1978, les autorités locales avaient procédé à son enlèvement et à son remplacement. Comme celle de ses trois confrères, la statue de M-G. de Louvrex devait être mise au vert dans le parc de Séroule et laisser la place à des œuvres contemporaines, en aluminium, réalisées par l’artiste Serge Gangolf. Le tollé provoqué par les « nouveautés » engendra une « guerre des statues » qui divisa tout Verviers pendant des mois. Finalement, les « Gangolf » furent déplacées et trouvèrent place sur la nouvelle aile (plus moderne) du Palais de Justice (1994-1995), tandis que la vétusté des quatre statues originales des jurisconsultes empêcha de les remettre en place, telles quelles : ce sont dès lors des copies à l'identique qui occupent les quatre niches. Réalisées dans un mélange de pierre et de résine par Jacqueline Hanauer et André Bernard, elles sont réapparues en 1986. Celle de Louvrex est repartie à l’entretien.


En juste au corps, se tenant debout et coiffé d’une perruque, de Louvrex a été immortalisé à Verviers par le sculpteur anversois Guillaume Geefs (1805-1883) qui signe aussi le symbole de Thémis sur l’édifice verviétois. Formé à l’Académie d’Anvers, le jeune Geefs est très rapidement repéré par ses professeurs ; une bourse lui permet de parfaire sa formation à Paris et, à son retour, il est nommé professeur de sculpture de l’Académie d’Anvers (1833-1840). Présent dans différents salons, il s’impose avec le modèle de la statue du Général Belliard et le monument funéraire du comte Frédéric de Mérode. Le jeune royaume de Belgique venait de trouver l’un de ses sculpteurs capables de figer dans la pierre les personnes et les événements les plus illustres du pays. Statuaire du roi, Geefs s’installe à Bruxelles où son atelier répond aux multiples commandes destinées à orner les églises, les places, les édifices, les cimetières ou les salons de toute la Belgique. Ses statues de Léopold Ier se déclinent en diverses versions, dont l’une sur la colonne du Congrès, à Bruxelles. À Anvers, il livre une statue de Rubens (1840) ; à Liège, celle de Grétry (1842). Membre de la classe des Lettres de l’Académie dès 1845, il la préside de 1858 à 1883. Il était membre de l’Institut de France.

 

Sources


Catherine BAUWENS, dans Freddy JORIS (dir.), Le XIXe siècle verviétois, Verviers, CTLM, 2002, p. 98
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Paul BERTHOLET, Verviers et sa région en gravures, Verviers, éd. Desoer, 1981, p. 62-63
Sybille VALCKE, dans Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 415-417

Emplacement de la statue dédiée au jurisconsulte Mathias-Guillaume de Louvrex (2014)

 

Façade du Palais de Justice

4800 Verviers

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Jean-Baptiste d’OMALIUS d’HALLOY

Statue à la mémoire de Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy, réalisé par Guillaume Geefs, 21 août 1881.



Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les autorités municipales belges continuent d’être encouragées par leur gouvernement à contribuer au renforcement de « l’identité nationale » par l’implantation de statues de personnalités héroïques dans les parcs et sur les places. À Namur, le phénomène commence à se développer au moment où l’enceinte de la ville est démantelée, où les portes et les tours sont détruites, tandis qu’un plan d’aménagement et d’embellissement trace les grandes orientations du futur. En 1869, un premier grand monument a été inauguré, honorant Léopold Ier ; trois ans plus tard, c’est Isabelle Brunelle qui est honoré d’une statue dans l’espace public. En 1881, Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy est à son tour « statufié » et honoré par les Namurois. Entre Léopold Ier, la comtesse d’Harscamps et J-B. d’Omalius, le point commun le plus évident est le nom du sculpteur, Guillaume Geefs (1805-1883), qui signe les trois œuvres namuroises. Celle d’Omalius figure parmi les dernières de l’artiste anversois.


Formé à l’Académie d’Anvers, le jeune Geefs avait très rapidement été repéré par ses professeurs ; une bourse lui avait permis de parfaire sa formation à Paris et, à son retour, il est nommé professeur de sculpture de l’Académie d’Anvers (1833-1840). Présent dans différents salons, il s’impose avec le modèle de la statue du Général Belliard et le monument funéraire du comte Frédéric de Mérode. Le jeune royaume de Belgique venait de trouver l’un de ses sculpteurs capables de figer dans la pierre les personnes et les événements les plus illustres du pays. Statuaire du roi, Geefs s’installe à Bruxelles où son atelier répond aux multiples commandes destinées à orner les églises, les places, les édifices, les cimetières ou les salons de toute la Belgique. Ses statues de Léopold Ier se déclinent en diverses versions, dont l’une sur la colonne du Congrès, à Bruxelles, et une autre à Namur. À Anvers, il livre une statue de Rubens (1840) ; à Liège, celle de Grétry (1842). Membre de la classe des Lettres de l’Académie dès 1845, il la préside de 1858 à 1883. Il était membre de l’Institut de France.


À Namur en ce dernier tiers du XIXe siècle, le nom du Liégeois Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy s’élève au même rang que les Rubens, Grétry et autre Godefroid de Bouillon. Pour savoir qui du géologue ou du politique a motivé ce choix des autorités namuroises, il convient de faire le tour du monument, d’allure classique, puisque sur un haut socle élancé se dresse une statue en bronze, coulée par la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, représentant d’Omalius de plein pied. On peut lire les inscriptions suivantes, sur la face avant :


JEAN-BAPTISTE-JULIEN
D’OMALIUS D’HALLOY
NÉ LE 16 FÉVRIER 1783

MORT LE 15 JANVIER 1875


sur la face latérale à droite quand on fait face à la statue :


ORGANISATEUR
DU GOUVERNEMENT PROVINCIAL
DE NAMUR
1815-1830
sur la face latérale à gauche :
SÉNATEUR
DE L’ARRONDISSEMENT
DE DINANT
1848 – 1875


sur la face arrière :


CRÉATEUR
DE LA GÉOLOGIE BELGE
1808 – 1874


Les deux facettes de la vie de J-B. d’Omalius sont ainsi clairement illustrées. Par ses recherches, il a contribué à la naissance de la géologie belge et, jusqu’en 1832, le scientifique est le seul à avoir réalisé une carte géologique de la France. Pour cette raison, certains auteurs n’hésitent pas à le désigner comme le fondateur de la géologie de l’empire français. Sur le bronze, on voit d’ailleurs clairement que d’Omalius tient dans sa main une carte géologique dessinée, avec l’inscription latérale suivante :


ESSAI D’UNE CARTE GÉOLOGIQUE
DE LA FRANCE, DES PAYS-BAS ET
QUELQUES CONTRÉES VOISINES


Cette carte se déplie sur une roche dont le sculpteur Guillaume Geefs s’est employé à représenter les multiples tranches, figurant les plis terrestres.


Président de la Société géologique de France (1852), correspondant de l’Académie des sciences de France (1842), président de l’Académie royale de Belgique, d’Omalius exerça également d’importantes fonctions politiques. Maire sous l’empire (entre 1807 et 1815), sous-intendant de l’arrondissement de Dinant (1814), secrétaire général du département de l’Ourthe sous le gouvernement des puissances alliées (1814-1815), il est désigné gouverneur de la province de Namur sous le régime « hollandais » (1815-1830) et publie, en 1827, le code administratif de ladite province. Dans le nouvel État belge, sa fortune lui permet d’être élu au Sénat, selon le système censitaire. Représentant catholique de l’arrondissement de Dinant (1848-1875), il exerce la vice-présidence de la Haute Assemblée de 1851 jusqu’en 1870.


C’est la Société géologique de Belgique qui a décidé, six mois après la disparition du savant, de lui élever une statue. Après avoir hésité entre Liège et Namur quant à l’implantation, la Société opte pour Namur et bénéficie de subsides tant de l’État (10.000 francs), de la Province (5.000 fr.) que de la ville (2.500 fr.), une souscription couvrant le solde des frais. Dans un premier temps, le projet envisageait d’installer le monument place Saint-Aubain ; ensuite, le nouveau square près de la gare a finalement attiré la statue, dont le sujet donne son nom au lieu.


Il ne fait aucun doute que l’initiative du monument s’inscrit dans la volonté de l’époque de renforcer le sentiment national belge. Le 12 août 1880, le Parlement avait en effet opté pour le troisième dimanche du mois d’août (et les deux jours suivants) comme nouvelle date de référence officielle de la fête nationale de la Belgique. Aucune motivation historique, sentimentale ou politique n’avait justifié ce choix, si ce n’est de supprimer une décision de loin encore antérieure, celle prise par le Congrès national, à l’unanimité, le 19 juillet 1831, sur proposition de Charles Rogier et qui avait retenu les Journées de Septembre. Jour de l’inauguration, le 21 août 1881 est le 3e dimanche du mois.

 

Sources


http://balat.kikirpa.be/photo.php?path=A4289&objnr=10142103
http://www.harscamp.be/index.php/Le-monument-a-Isabelle-Brunelle-comtesse-dHarsca/un-roi-une-comtesse-un-gouverneur.html (s.v. mars 2015)
Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Luc COURTOIS (dir.), Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 2011, p. 332-334
J. GUEQUIER, dans Biographie nationale, t. 16, col. 157-163
A. DE VAUX, Discours prononcé à l’inauguration du monument de M. d’Omalius d’Halloy, le 21 août 1881, Namur, L. Raikem, 1885
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. IV, p. 14, 21
Sybille VALCKE, dans Jacques VAN LENNEP, La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 415-417

 

Statue Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy (Namur)

 

Square d’Omalius

5000 Namur

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Stèle Étienne GÉRARD

C’est à l’occasion des Fêtes de Wallonie en septembre 1958 qu’est inauguré, à Bierges, la stèle au général français Étienne Gérard. L’initiative en revient officiellement au Comité de la Fête de la Wallonie de Wavre et des environs (CFWW), groupement au sein duquel se montre particulièrement actif Achille Philippot, l’un des responsables de la section de Wavre de Wallonie libre. En prenant cette initiative, le Comité souhaite à la fois commémorer la victoire remportée à Bierges, le 18 juin 1815 par le général Gérard à la tête du 112e de ligne (dans la foulée de la bataille de Ligny), et rappeler que c’est le même militaire français qui assura définitivement, le 23 décembre 1832, l’indépendance de la Belgique par la victoire qu’il remporta à Anvers sur l’armée hollandaise. L’association de ces deux événements historiques, dans un même monument qui sera honoré annuellement dans le cadre des Fêtes de Wallonie, en dit long sur les valeurs et les références défendues par les responsables locaux de Wallonie libre et leurs sympathisants.

Le militaire qui est ainsi honoré est un Français (1773-1852). Engagé dans le 2e bataillon de volontaires de la Meuse en 1791, grenadier sous les ordres de Dumouriez en 1792, il prend part à la bataille de Jemappes (6 novembre), ainsi qu’à celle de Neerwinden (mars 1793) aux conséquences opposées. Présent aux batailles de Fleurus comme à Charleroi (1794), il est gradé dans l’armée de Sambre-et-Meuse et reste dans l’ombre de Bernadotte, promu maréchal en 1804. Participant à toutes les batailles de l’Empire, il est élevé au rang de comte en 1813 par Napoléon, à celui de chevalier par Louis XVIII, et de pair de France par… Napoléon en juin 1815. Négociant le passage définitif des armées françaises au nouveau gouvernement, Gérard se retire à Bruxelles pendant quelques mois. Rentré en France (1817), il est élu député libéral (1822) ; en 1830, il prend le parti du duc d’Orléans et est nommé ministre de la Guerre sous la Monarchie de Juillet. Rappelé pour assurer le commandement de l’Armée du Nord (août 1831), il fait fuir les troupes « hollandaises » qui avaient franchi la frontière belge ; quant au siège d’Anvers, il y met fin le 23 décembre 1832, en contraignant les Hollandais à la capitulation. Jusqu’à ses derniers jours, celui qui avait reçu des autorités belges une épée d’honneur en témoignage de reconnaissance exerça encore diverses fonctions politiques importantes à Paris.
Alors que la ville d’Anvers avait refusé (1894) le monument Gérard que finit par accueillir la ville de Tournai (1897), la section de Wavre veut se souvenir – de façon certes plus modeste – que le 18 juin (date marquante), le commandant français a été blessé par balle à la poitrine lors de l’attaque du Moulin de Bierges. Une stèle sobre, en calcaire, rehaussée d’une médaille figurant le portrait du général Gérard et plaque commémorative, rappelle ce souvenir ; elle est inscrite au répertoire mondial des souvenirs napoléoniens. Sur la face avant, on peut lire :

« EN CES LIEUX FUT BLESSÉ
LE 18 JUIN 1815
LE GÉNÉRAL GÉRARD
HÉROS DE L’EMPIRE ET
DÉFENSEUR DE NOTRE
INDÉPENDANCE NATIONALE
CFWW 1958 ».

Au début de l’année 2014, le monument a été enlevé de son endroit originel. Afin de lui offrir une meilleure visibilité, le Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon a suggéré à la ville de Wavre de le déplacer. Son inauguration au coin de la ruelle al ‘Buse s’est déroulé le dimanche 6 juillet 2014 en présence d’un détachement de militaires français, à l’occasion d’un week-end de reconstitution des combats qui se sont déroulés à Wavre en 1815.

 

Sources

Chaumont-Gistoux, Grez-Doiceau et Wavre, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie, Liège (Mardaga), 2007, p. 206
Paul DELFORGE, Achille Philippot, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1264-1265
Paul DELFORGE, Essai d’inventaire des lieux de mémoire liés au Mouvement wallon (1940-1997), dans Entre toponymie et utopie. Les lieux de la mémoire wallonne, (actes du colloque), sous la direction de Luc COURTOIS et Jean PIROTTE, Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 1999, p. 285-300
Alain CHAPPET, Roger MARTIN, Alain PIGEARD, André ROBE, Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens, Paris, éd. SPM, 1993, p. 694
Informations communiquées par Jean Boucher, secrétaire du Cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Généalogie de Wavre et du Brabant wallon asbl, mai 2014
Inauguration du monument Gérard à Bierges en 1958, dans Wavriensia, n°6, 1958
Ch. DE VOS, Le monument du général Gérard, dans Wavriensia, n°5, 1966

 

Stèle général Gérard

Boulevard de l’Europe 
1301 Bierges

carte

Paul Delforge

Paul Delforge

Pyramide (météorologique) et médaillon Jean-Charles HOUZEAU

Pyramide (météorologique) et médaillon Jean-Charles Houzeau, médaillon réalisé par Charles Van Oemberg, sur une idée originale de Charles Delnest, 2 juin 1890.

Successeur d’Adolphe Quetelet à la direction de l’Observatoire de Belgique, Jean-Charles Houzeau de Lehaie (Mons 1820-1888) est un original autodidacte et aventurier comme le XIXe siècle en connut quelques-uns. Journaliste d’abord, il s’intéresse aux sciences et aux progrès techniques, mais est surtout un passionné d’astronomie. Assistant volontaire auprès de Quetelet à l’Observatoire de Bruxelles (1844), Jean-Charles Houzeau nourrit des idées politiques républicaines qui sont cause de son renvoi (1849). Après Londres, Paris l’accueille pendant cinq années durant lesquelles il publie sa Physique du globe et météorologie (1851) puis les Règles de climatologie (1853) ainsi que ses Essais d’une géographie physique de la Belgique au point de vue de l’histoire et de la description du globe (1854) ; sans jamais avoir été diplômé d’écoles supérieures, il est associé sans réserve aux débats scientifiques de son temps.


Réconcilié avec la Belgique, membre de la classe des Sciences de l’Académie, sa curiosité le conduit à des recherches dans d’autres domaines que les sciences « dures », mais  il ne parvient décidément pas à s’adapter au microcosme bruxellois (1854-1857) : il s’embarque pour l’Amérique, où il va vivre près de 20 ans. À la Nouvelle-Orléans, le journaliste wallon prend une part active dans la lutte antiesclavagiste. Cet engagement politique l’oblige à un nouvel exil : maraîcher au Mexique puis à la Jamaïque. C’est là qu’en 1876, le gouvernement belge vient le rechercher pour nommer cet humaniste libre penseur à la tête de l’Observatoire royal, dont la direction est vacante depuis le décès de Quetelet en 1874 ; il va très rapidement contribuer à la modernisation de cette institution, non sans se laisser tenter par une dernière expédition qui le mène au Texas (1883). Dans le milieu des spécialistes de la météorologie, son Vade Mecum de l’Astronomie et sa Bibliographie générale de l’Astronomie sont considérés comme des apports majeurs au développement de l’astronomie moderne.


La disparition de cet éminent scientifique – astronome, météorologiste, géologue, géographe – et écrivain ne pouvait laisser les autorités montoises indifférentes. Se rappelant que Houzeau était né à Havré, le collège montois présidé par Henri Sainctelette s’empresse de décider de l’érection d’un monument. Le jour de l’inauguration est le lundi de la ducasse de Mons. Le lendemain du Lumeçon, en présence de responsables de l’Académie de Belgique et de l’Observatoire royal, les autorités politiques de la région – collège des bourgmestre et échevins, ainsi que les parlementaires dont Auguste Houzeau, le frère de l’astronome – rendent publique une œuvre totalement originale : pour la première fois en Wallonie, une place publique accueille en effet une colonne astronomique et météorologique.


Comme la décrit très précisément G. Quignon, elle mesure 7 mètres de haut et comprend deux parties, le piédestal et la colonne. Le piédestal a été taillé en une pièce en pierre bleue de Soignies. La face Nord-Est – dans l’axe de la rue principale – porte un médaillon de marbre blanc représentant, en buste, le profil droit de Houzeau. Autour du médaillon, outre une branche de feuilles de chêne aux glands dorés, ont été sculptés dans la pierre une lunette et une règle divisée. En-dessous, l’inscription en lettres dorées indique :

A
J C HOUZEAU DE LEHAIE
ERIGE PAR LE VILLE DE MONS »

Sur la face Sud-Est était encastrée à l’origine une plaque en marbre blanc portant un baromètre. Sur la face Sud-Ouest, à l’opposé du médaillon, les coordonnées géographiques précises du monument ont été gravées dans la pierre et dorées :
LATITUDE
SEPTENTRIONALE
50° 27’ 12’’

LONGITUDE EN TEMPS 
PAR RAPPORT À BRUXELLES

1 m. 42 s.

PAR RAPPORT À GREENWICH
+ 15 m. 47 s.

ALTITUDE
34 m 51 c

Quant à la face Nord-Ouest elle présentait, comme son vis-à-vis – un grand thermomètre encastré dans une plaque de marbre blanc. 
Sur le piédestal décoré à son sommet vient prendre place un monolithe de pierre bleue en forme d’obélisque. Cadran solaire original, la pyramide est disposée de manière à faire passer la méridienne par une des diagonales, l’arête S servant de méridienne (ligne horaire de midi). Aux sommets des arêtes Est, Sud et Ouest, trois styles dorés ont été tracés avec une inclinaison correspondant à la ligne des pôles. Les styles Est et Ouest donnent l’heure au moyen des lignes horaires tracées sur les faces adjacentes à la méridienne. Le style Sud est terminé par une plaque de tôle perforée d’un trou à travers lequel passe le rayon solaire à l’heure de midi, le long du style Sud. La méridienne de temps moyen est tracée de manière telle que l’on peut lire l’heure moyenne du lieu. Quant au sommet de la pyramide, il est couronné d’une sphère armillaire qui porte les signes des constellations zodiacales. À l’intérieur de la sphère, apparaît un globe terrestre traversé par un tube : à travers ce tube, on peut voir l’étoile polaire lors de son passage inférieur au méridien de Mons.


Lors de son inauguration, la première colonne météorologique du pays disposait d’une boite vitrée destinée à recevoir quotidiennement la carte du bulletin météorologique fourni par l’Observatoire royal. Par ailleurs, elle devait aussi être « équipée » d’un appareil montrant les phases de la lune. Remontant à 1890, le monument ne comporte plus actuellement ces attributs. Sa conception générale, assurément originale, était l’œuvre d’un industriel montois, Charles Delnest, par ailleurs conseiller communal (-1891) et surtout généreux mécène de ce projet. Il fut aidé par Lancaster et Bijl, assistants de l’Observatoire d’Uccle pour tout le volet des relevés techniques. Le monument et le médaillon représentant Houzeau sont dus, quant à eux, à un autre montois, le statuaire Charles Van Oemberg, aidé par Pette.


Formé à l’Académie de Bruxelles auprès du Liégeois Simonis notamment (1841-1847) puis protégé de Charles-Auguste Fraikin dont il fréquente l’atelier, Charles Van Oemberg (Limelette 1824 - Mons 1901) est un artiste bien connu des Montois lorsqu’il se voit confier de participer à la réalisation du mémorial Houzeau. Originaire de Limelette, installé ensuite à Bruxelles, il vient habiter à Mons en 1882 et, l’année suivante, il succède à Charles Brunin comme professeur de l’Académie de la cité du Doudou. Il y enseignera jusqu’en 1899. Avant sa désignation comme maître de jeunes artistes, Van Oemberg avait lui-même franchi les étapes de la reconnaissance en exposant ses œuvres d’inspiration lors de Salons. Engagé sur des chantiers de décoration d’édifices bruxellois (hôtel de ville, Bourse), il signe plusieurs bustes appréciés et reçoit une première commande importante quand son Allégorie de la Belgique est retenue pour illustrer le 25e anniversaire du règne de Léopold Ier. Elle est inaugurée à Wavre, en 1859. Van Oemberg participe ainsi au mouvement qui voient les principales villes belges se doter de monuments de personnalités ayant marqué l’histoire nationale. Réalisant de concert des œuvres d’inspiration, des statues officielles, voire des sujets religieux, des sujets historiques ou en rapport avec la colonie, Van Oemberg se fait un nom dans la sculpture de son temps et il n’est donc pas étonnant que ses bustes de personnalités soient si nombreux. Absorbé par son enseignement à partir de 1883, il semble que sa contribution au mémorial Houzeau soit l’une de ses dernières réalisations.

 

Sources



Polydore SWINGS, dans Biographie nationale, t. 29, col. 694-699
Monument Houzeau à Mons, dans Ciel et Terre, juin 1890, p. 177-183 
G. QUIGNON, Monument Houzeau à Mons, dans Ciel et Terre, mai 1938, t. 54, n°5, p. 153-156
Jan VANDENBRUAENE, Astronomische gids voor België, VVS, 2009, p. 282-284
Jacques VAN LENNEP, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 596-598
http://balat.kikirpa.be/photo.php?path=E6570&objnr=10140354
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 674

Pyramide (météorologique) et médaillon Jean-Charles Houzeau

Place Louise
7000 Mons

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Paul Delforge

Photo Jongen 

Statue Louis XIV

Bénéficiant d’un financement inscrit dans le cadre du Phasing out de l'Objectif 1, la ville de Tournai entreprend de valoriser davantage son patrimoine historique, au-delà du beffroi, de la cathédrale et du Pont des Trous. 

Via l’Intercommunale Ideta qui est le maître d’œuvre, un plan stratégique privilégie en effet depuis 1995 le développement touristique du Hainaut. Se concentrant sur le cœur historique de Tournai, les autorités locales confient à l’artiste plasticienne Christine Jongen (1949-) le soin de mettre en place une quinzaine de statues dans un parcours d’interprétation à travers la « Cité des cinq Clochers ». Une quinzaine de statues en bronze sont les étapes marquantes d’un circuit fortement balisé par une signalétique particulière. Touristes comme habitants de la cité sont ainsi invités à une promenade de deux heures, jalonnées de 43 étapes.

Afin de garantir la qualité de l’initiative communale, le bourgmestre, Roger Delcroix, a confié à un comité scientifique composé d’historiens, d’archéologues et de spécialistes des traditions locales la mission d’encadrer le projet. Répondant aux critères souhaités, Christine Jongen implante quinze statues sur les trottoirs de Tournai, entre la Grand-Place, l’Escaut, la Tour Saint-Georges et le Fort Rouge. Née à Bruxelles, formée en psychologie à l’Université libre de Bruxelles, Christine Jongen travaille comme journaliste à l'hebdomadaire Notre Temps (1975-1976), avant de se consacrer entièrement à la sculpture. Laissant son inspiration se nourrir aux sources les plus variées, de la Renaissance européenne aux grandes traditions asiatiques ou d’Amérique, elle s’oriente vers la peinture abstraite quand elle s’installe en France au début des années 1980. Menant aussi une réflexion continue sur l’art dans son essai À la recherche de formes, paru pour la première fois à la fin les années 1980, elle présente ses œuvres à plusieurs reprises (Paris, Bruxelles, Genève, Bordeaux, Bézier, Montréal, Rome, Barcelone, Avignon, Padoue, etc.) et dans divers salons d'art français (2000-2003).

Pour Tournai, Christine Jongen crée quinze statues, en bronze, de 70 à 75 centimètres de haut, qui toutes sont déposées sur des piliers de 2,8 m de haut. Coulées dans les ateliers de la fonderie Francart, à Crisnée, les statues sont autant de références au passé de Tournai, évoquant des fonctions (chanoine, évêque) ou des « activités » (tailleurs de pierre, portier, arbalétrier), comme des personnages historiques. Parmi ces derniers, Louis XIV symbolise une période particulière de l’histoire de Tournai. Investie en 1667, lors de la Guerre de Dévolution, Tournai redevient française jusqu’en 1713 et la signature du Traité d’Utrecht. Sous Louis XIV, la cité scaldienne connaît à la fois une longue période de prospérité et de profondes transformations (les berges du fleuve sont rectifiées et une nouvelle citadelle est édifiée sur les plans de Vauban dans le nord). Considérée par Louis XIV comme une place forte imprenable, Tournai devient un enjeu dans la Guerre de Succession d’Espagne. Sa capitulation devant les troupes du duc de Marlborough (1709) est un moment important, symbolisant la fragilité de la France de Louis XIV. D’une taille de 70 centimètres environ, la statue de Christine Jongen représente un roi de France debout, davantage en habits de cour qu’en guerrier.

 Sources 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.badeaux.be/Balisages/Bal5/Site15/Site15.html
http://christine.jongen.pagesperso-orange.fr/GrilleJongen.htm (sv. juillet 2015)

 

Statue Louis XIV (Tournai)


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

place de Nédonchel
7500 Tournai

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Paul Delforge

Monument et bas-relief John O’KELLY

C’est à Jemeppe-sur-Meuse, en 1721, que la première machine à feu a été installée sur le continent européen. L’événement est d’importance. Quelques années auparavant, l’Anglais Thomas Newcomen avait inventé et construit un appareil à vapeur capable d’actionner une pompe. Cet engin – appelé pompe à feu – était bien supérieur à ceux utilisés jusqu’alors et suscita l’intérêt de nombreux investisseurs. D’importantes mesures de précaution furent prises sur l’île britannique pour protéger l’invention et empêcher qu’elles soient imitées ailleurs, notamment en principauté de Liège. 

Pourtant, trois hommes d’affaires liégeois parviennent à convaincre un collaborateur de Newcomen. Et c’est ainsi qu’une pompe à feu est montée dans un charbonnage situé entre Tilleur et Jemeppe-sur-Meuse, au puits du Vieux-Groumet. La machine de Newcomen trouve là sa première application dans l’industrie extractive, et le pays wallon va rapidement devenir le moteur continental de la Révolution industrielle.

En raison de l’importance de l’événement, la Revue universelle des Mines, de la Métallurgie, de la Mécanique, des Travaux publics, des Arts et des Sciences appliqués à l’industrie, organe de l’Association des Ingénieurs sortis de l’École de Liège, décide d’inaugurer un monument à l’occasion des cérémonies prestigieuses de son centième anniversaire. S’étalant sur trois journées, le programme du « centième » prévoit trois journées de conférences consacrées à La Recherche scientifique et l’Industrie, une exposition dans le cadre de la Foire internationale des Mines, de la Métallurgie, de la Mécanique et de l’Électricité industrielle, et l’inauguration du monument O’Kelly.

John O’Kelly

D’originaire noble, John O’Kelly de Galway était né dans cette ville d’Irlande en décembre 1672 et était mort à Bruxelles en 1753. Capitaine dans l’armée anglaise, il avait pris part à la Guerre de Succession d’Espagne, et avait combattu du côté de Barcelone vers 1710, avant de prendre la direction de Vienne. On le retrouve, en effet, dans la capitale des Habsbourg, occupé à l’amélioration des fortifications de la ville sous les ordres du prince Eugène de Savoie, avant qu’il ne voyage à Ratisbonne et en Suède. 

On ignore encore comment il avait eu connaissance de la technique mise au point par Newcomen. Mais les rares sources disponibles concordent à désigner le baron Berthold de Wanzoulle, chanoine de Saint-Lambert, Lambert Van den Steen, conseiller privé du prince-évêque, et le baron Fernand d’Eynatten comme solliciteurs auprès d’O’Kelly auquel ils apportaient un soutien financier. 

Maîtres des houillères à Jemeppe, Mathieu et Nicolas Raick signèrent le contrat d’exploitation avec le génial technicien irlandais. En 1720, il obtient du prince-évêque de Liège, Joseph-Clément de Bavière, la permission d’exploiter « une machine de son invention » destinée à épuiser les eaux des mines. Installée dans le hameau de Mabotte, elle fonctionne dès le début 1721. 

Disposant aussi, semble-t-il, par la suite, d’installations en Espagne et en Suède, O’Kelly choisit de s’installer durablement dans nos contrées. Plusieurs pompes à feu de sa conception équipèrent des charbonnages liégeois. Il s’y maria, eut deux enfants et s’éteignit à Bruxelles, à l’âge de 80 ans.

Plus de 235 ans plus tard, les ingénieurs de Liège réunis, entourés des autorités locales, du secrétaire de la Légation d’Irlande et de Donal O’Kelly, lointain descendant de John, inaugurent solennellement le monument en pierre réalisé par le tailleur de pierre Maurice Bar, ainsi que la plaque en bronze due à Freddy Wybaux. 

Tirer de l’oubli un grand fait du passé et honorer un illustre inventeur, telles étaient les intentions des initiateurs du mémorial, installé là même où fonctionna la pompe à feu. Surplombant la vallée, l’endroit donnait à voir, à l’époque, sur l’ensemble des industries Cockerill fumant et éructant le long de la Meuse. Dans les discours sont associés Rennekin Sualem, enfant de Jemeppe, et ce O’Kelly venu de son Irlande lointaine.

Sur le bas-relief, on voit, dans le coin inférieur droit, la signature du sculpteur, avec les lettres F et W entremêlées, tandis que, sur la pierre, également dans le coin inférieur droit, c’est le nom du tailleur de pierre et sculpteur A.-M. Bar qui apparaît.

Monument et bas-relief John O’Kelly (Jemeppe-sur-Meuse)

Les sculpteurs Maurice Bar et Freddy Wybaux

Bien connu dans le pays de la pierre, le sculpteur et entrepreneur sprimontois Maurice Bar avait suivi des cours à l’Académie de Liège. Régulièrement sollicité par les autorités communales pour réaliser des monuments aux victimes des deux guerres (comme à Xhendremael), il réalise également des bustes (comme celui en pierre du roi Albert, à Esneux), des médaillons (Henri Simon à Lincé). Ici, à Jemeppe-sur-Meuse, c’est la partie en pierre du monument O’Kelly qu’il réalise. 

Le bas-relief est, quant à lui l’œuvre, de Freddy Wybaux (1906-1977).
Formé aux Académies de Liège et d’Anvers, Prix du Gouvernement 1929, Prix Marie 1932, Fritz Wybaux entame la sculpture par des bustes, des portraits, des nus et des allégories, le bois ayant sa prédilection. 

Marié à la peintre Eva Herbiet, Wybaux vient d’exécuter des commandes pour le Palais des Congrès de Liège (sculpture de la façade nord), le CPAS de Liège ou la maison communale d’Ougrée, lorsqu’il est sollicité par l’association des ingénieurs liégeois. Appelé aussi pour la décoration de la « nouvelle » gare des Guillemins (fin des années 1950, début des années 1960), Wybaux est aussi sollicité par des particuliers pour des décorations intérieures. 

Professeur à l’École technique de Seraing et à l’Académie de Liège, membre de l’Association pour le Progrès intellectuel et artistique de la Wallonie, il parvient à se distinguer par un style fort personnel dans une production de bas-relief ou de petites statues en plâtre, en bois, voire en céramique. 

Dans les collections du Musée en plein air du Sart Tilman, L’Ange vert est une céramique de grand format « magico-mystique », dont l’abstraction lyrique – tendance vers laquelle il s’oriente dans l’immédiat après-guerre – témoigne de l’évolution artistique de son auteur.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Inauguration à Jemeppe-lez- Liège du monument O’Kelly, dans Revue universelle des Mines, de la Métallurgie, de la Mécanique…, t. XIII, n° 9, septembre 1957, p. 450-453.
Robert WELLENS, dans Biographie nationale, t. 33, col. 417.
Yves DUBOIS, Les monuments commémoratifs de la Grande Guerre en province de Liège, Université de Liège, mémoire 2010-2011, p. 103.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 812.
http://vincentlecuyer.com/freddy-wibaux/ 
http://www.museepla.ulg.ac.be/opera/wybaux/ange_vert.html (s.v. juillet 2015)

 

 

Rue Mabotte
4100 Jemeppe-sur-Meuse (Seraing)

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Paul Delforge

Médaillon Jean Racine au Théâtre de Mons

C’est au début des années 1840 que la ville de Mons accueille un nouveau théâtre : sur les plans de l’architecte montois Charles Sury (1814-1865), un bâtiment néo-classique s’élève à l’angle de la rue Neuve et de la Grand Place. Le porche d’entrée, avec ses colonnes ioniques, est fermé par trois massives grilles en fonte, réalisées par le ferronnier Ph.-J. Hoyois et ornées par le sculpteur Émile Hoyaux qui signent les quatre médaillons représentant Molière, Racine, Grétry et de Lassus, ainsi que les attributs des arts scénique et musical sur un fronton triangulaire.

L’inauguration se déroule le 18 octobre 1843, offrant à la ville de Mons un théâtre moderne en plein centre-ville. Devenu vétuste, voire dangereux, le premier théâtre sera démoli au milieu du XXe siècle et laissera place à un « Grand Théâtre » tout neuf, inauguré en 1948, où l’on a conservé les grilles d’origine, leur hauteur étant quelque peu réduite. Quant aux quatre médaillons d’E.-J. Hoyaux qui continuent d’y briller de mille feux, ils datent de 1846.

Formé au collège de sa ville natale, le Montois Sury avait été nommé conducteur des travaux de la cité du Doudou en 1837, avant d’être désigné comme architecte principal en 1844. Mons lui doit plusieurs édifices comme le théâtre déjà cité (1843), mais aussi l’arsenal (1848), l’abattoir (1853), le manège (1854) et une école. Professeur à l’Académie des Beaux-Arts, Sury a aussi contribué à la restauration du beffroi et de Sainte-Waudru, et a pris part aux projets d’agrandissement de la ville après la démolition des fortifications. Sury était plus âgé que Hoyaux.

Formé à l’Académie de sa ville natale, où il reçoit les conseils d’Antoine Van Ysendyck, le Montois Émile-Joseph Hoyaux  (14 juin 1823 - date de décès inconnue) avait exposé dès 1842 un bas-relief et un buste de Voltaire qui furent immédiatement remarqués. C’est par conséquent à un sculpteur de 20 ans qu’est confiée la réalisation des médaillons des grilles du théâtre (achevés en 1846), avant d’être sollicité pour d’autres réalisations diverses. 

Outre de nombreux bustes et portraits, Hoyaux réalise une statue de la Vierge pour la chapelle du saint-Sacrement à Sainte-Waudru et s’occupe de la restauration des gargouilles de la même Saint-Waudru ; il signe aussi le bas-relief du fronton du théâtre de Mons, ainsi qu’un bas-relief sur le mausolée de la famille Duvivier (1855). Issu d’une famille de tailleurs de pierre, Émile-Joseph Hoyaux semble être le père d’Émile-Aimé Hoyaux, ingénieur et entrepreneur, pionnier en de nombreux domaines, dans le dernier quart du XIXe siècle, et notamment qui fut à l’initiative de la Cité ouvrière de Cuesmes (la Cité Hoyaux). Quant à Jean Racine (1639-1699), il est considéré comme le représentant type de la tragédie française classique : La Thébaïde (1664), Alexandre le Grand (1665), Andromaque (1667), Britannicus (1669), Iphigénie (1674), Phèdre (1677) sont quelques-unes de ses œuvres parmi les plus connues. Elles ont été jouées par le théâtre montois qui témoigne ainsi son attachement au théâtre français.



Ernest MATTHIEU, Sury, dans Biographie nationale, t. 24, col. 277-279.
Le passé artistique de la ville de Mons, dans Annales du Cercle archéologique de Mons, vol. 16, 1880, p. 360.
Christiane PIÉRARD, Les logements sociaux à la fin du XIXe siècle et la Cité Hoyaux à Mons (Cuesmes), dans Revue belge d’histoire contemporaine, 1977, n°3-4, p. 539-567.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 728.
http://www.samons.be/sites/default/files/LettredeSam201202.pdf (s.v. juillet 2015)

Grand-Place
7000 Mons

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Banc, arbre et plaque Henri Simon

Banc Henri Simon, arbre et plaque commémorative, réalisé à l’initiative des amis de l’écrivain, 7 octobre 1934

Avec Li Neure Poye (1893), Li Mwért di l’abe (La mort de l’arbre) (1909) et Li pan dè bon Dieu (Le pain du bon Dieu) (1914), Henri Simon (Liège 1856 – Liège 1939) a signé des œuvres majeures, ressortant d’une rare production, qui le placent au premier rang des écrivains dialectaux. Homme discret, fuyant la foule, il avait choisi de chercher le calme loin de la ville, et avait trouvé dans sa maison de Sprimont-Lincé une oasis rêvée. Ses amis lui rendaient régulièrement visite et c’est là, à Lincé, qu’en octobre 1934, ils lui réservèrent la surprise d’une fête associant les habitants du hameau. Toutes les maisons étaient pavoisées et un joyeux cortège composé d’amis de la littérature wallonne se donna rendez-vous à hauteur de la place du Batti pour rendre hommage au poète et lui dédier un monument de son vivant. Un hêtre pourpre fut planté et, par la suite, un panneau a été enfoncé dans le sol pour indiquer :

CHAL, HENRI SIMON
VINÉV VOLTÎ
PO LI FÉ ONEUR
ON-Z-A PLANTÉ ON TCHINNE EN
1934


Poète, écrivain, auteur dramatique, auteur de comédies, Henri Simon a contribué à la renaissance des lettres wallonnes au tournant des XIXe et XXe siècles, lui donnant ses lettres de noblesse avec des œuvres de qualité. Considéré comme le Mistral du pays de la Meuse, Henri Simon avait pourtant choisi une autre voie, dans sa jeunesse. En effet, en 1883, boursier de la Fondation Darchis, il s’est d’abord orienté vers la musique et vers la peinture. Mais dès son retour de Rome, Henri Simon s’installe à Lincé où il va se consacrer entièrement aux lettres wallonnes. Hostile à La Wallonie d’Albert Mockel parce que le symbolisme lui paraît une esthétique ‘étrangère’, il contribue au mouvement régionaliste wallon par ses écrits, mais aussi comme co-fondateur du Musée de la Vie wallonne (1913), dont il est le conservateur pendant ses premières années (1915-1922). Membre de la Société de Littérature wallonne et de l’Académie de Langue et de Littérature françaises, dite Académie Destrée dès sa création (1921), personne n’est étonné qu’il ne prenne jamais place dans le fauteuil qui lui est réservé. 

À défaut d’un fauteuil, Henri Simon acceptera de s’asseoir sur le banc que lui offrent ses amis, en octobre 1934. Cette structure monumentale est relativement courante dans l’Entre-deux-Guerres. Une dizaine d’exemples pourraient être cités aux quatre coins du pays wallon ; le banc original de Lincé a cependant disparu et a été remplacé par un banc public ordinaire. En même temps qu’est planté un chêne, le banc Henri Simon est inauguré à l’initiative d’un comité présidé par Paul Baar. Une plaque commémorative est également apposée sur la façade de la « maison dite Nagant » où Henri Simon composa Li Neure Poye, « essai folklorique en deux actes qui s’appuie sur des superstitions curieuses et sur les usages populaires du Jour des Rois » (Wallonia). Cette plaque non signée est encore visible sur la façade d’une propriété privée de la rue Robespierre. Sur une pierre bleue de format carré ont été représentés un croissant de lune dans lequel s’ébat une poule, avec l’indication gravée

ICI
HENRI SIMON
ECRIVIT
LI NEURE POYE


En octobre 1934, les discours prononcés tant par le bourgmestre de Sprimont, que par Jean Haust et Joseph-Maurice Remouchamps, furent des hymnes à la langue wallonne et à l’un de ses plus grands interprètes. L’année suivante, les Amis de l’Art wallon organiseront au Trianon une autre manifestation d’hommage au « Maître de Lincé ».


Sources

Informations obtenues grâce à l’amabilité de Mme Ahn et M. Pierre Toussaint
Maurice PIRON, Anthologie de la littérature wallonne, Liège, Mardaga, 1979, p. 259
La Wallonie. Le Pays et les hommes (Arts, Lettres, Cultures), Bruxelles, t. II, p. 473-479 ; t. IV, p. 383-385
Les Lettres wallonnes contemporaines, 2e éd., Tournai-Paris, Casterman, 1944
Albert MAQUET, Création, à Liège, du ‘Djan ‘nèsse’ de Henri Simon, dans La Vie wallonne, XLV1II, n° 348, 4e trimestre 1974
Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1480
Rita LEJEUNE, Histoire sommaire de la littérature wallonne, Bruxelles. Office de Publicité, 1942
Préface de Jean Haust à la 2e édition du Pan de bon Diu, Liège, Vaillant-Carmanne, 1935, collection ‘Nos Dialectes’
Wallonia, 1893, p. 174
Louis REMACLE, Henri Simon, dans La Défense wallonne, 11 mai 1935
La Vie wallonne, octobre 1934, CLXX, p. 65-66
La Vie wallonne, novembre 1934, CLXXI, p. 69-72
Maurice PIRON, Le souvenir de Henri Simon, dans La Vie Wallonne, CCXXIV, n° 8, 15 avril 1939
In memoriam. Textes inédits de Henri Simon dans La Vie Wallonne, CCXXXI, n° 3, 15 novembre 1939

 

Banc Henri Simon, arbre et plaque commémorative (montage photographique) – © Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Place du Batti/rue Robespierre
4140 Sprimont Lincé

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Paul Delforge