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Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Mémorial Auguste DONNAY

Mémorial Auguste Donnay, réalisé par Georges Petit, 4 septembre 1927.

Surnommé « le maître de Méry », le peintre Auguste Donnay ne pouvait être honoré d’un mémorial que dans l’entité qui fait actuellement partie de la commune d’Esneux et en particulier au sommet du bois des Manants, lieu que l’artiste nommait son « Fuji-Yama ». Né à Liège en 1862, l’artiste wallon avait pris les paysages de l’Ourthe en particulière affection et était devenu citoyen de Tilff à titre officiel dès octobre 1905. Professeur à l’Académie de Liège nommé en 1901, il avait choisi de résider à la campagne pour profiter en permanence du ravissement de la vallée de l’Ourthe. Cherchant l’endroit idéal à Méry même, il changea d’adresse à quatre reprises, trouvant finalement le nid idéal dans un repli du vallon, dans une demeure discrète qui transformait l’artiste en ermite ; c’est là qu’il vécut jusqu’en 1921. Là, Donnay disposait du paysage recherché, avec ses multiples variations de couleurs. Le dessinateur y avait trouvé l’inspiration de la couleur, notamment grâce à l’utilisation des crayons Raffaëlli. En raison de ce profond attachement à Méry, l’évidence a poussé les promoteurs d’un mémorial Auguste Donnay à l’installer au plus près de l’endroit où l’artiste exprima son talent.


C’est sur la crête du coteau de Méry que fut inauguré, le 4 septembre 1927, le bas-relief réalisé par Georges Petit et posé sur une pierre brute, au sommet d’une série de roches assemblées. Dans la clairière de la chêneraie, ce jour-là, ils étaient plusieurs dizaines – autorités locales, amis de l’artiste, enfants des écoles – pour se souvenir de celui qui avait l’habitude de se promener dans cet endroit en solitaire (10.000 personnes affirme le Bulletin de l’ADO, 1929, p. 162). Simultanément, à deux pas de là, étaient aussi inaugurés un belvédère fournissant un point de vue élevé sur la vallée de l’Ourthe, ainsi qu’une série de chemins de promenade. En plus des discours (le bourgmestre de Tilff Delrée, Charles Delchevalerie, Olympe Gilbert) et de la lecture d’un hymne composé pour l’occasion par Félix Bodson, deux ouvriers fondeurs, auteurs de la plaque, ont fait le déplacement et sont venus exprimer, au nom de leurs camarades, leur sympathie au grand Wallon qu’était l’artiste aux peintures si réussies.

L’idée initiale du Mémorial revient à Jacques Ochs qui s’en ouvre à Louis Gavage fin 1926. L’initiative en revient à l’Association pour la Défense de l’Ourthe (ADO, présidée par Louis Gavage) qui en confie l’organisation à la société Tilff-Attractions. Les défenseurs de l’Ourthe avaient trouvé en Donnay un éminent propagandiste. En illustrant si bien la vallée, le peintre rencontrait, volens nolens, les objectifs des protecteurs de la nature, soucieux de la préserver face à des investissements « sauvages ». S’il peint la nature, Auguste Donnay s’en avère aussi un défenseur affirmé. En août 1899 – bien avant Les Peupliers de Thierry Haumont –,  il avait rédigé une très ironique Lettre à M. le Directeur des arbres, des plantes et des herbes de la bonne ville de Liège en Belgique afin de protester contre le sacrifice de la nature à l’auteur des promoteurs immobiliers. Un an plus tard, le peintre adressera une autre missive aux accents écologistes aux industriels désireux de s’implanter dans les Fonds de Quarreux (STASSEN). Au lendemain de la Grande Guerre, il était un membre actif de la Comité provincial liégeois des monuments et des sites.


À la démarche d’hommage des amis de la nature s’est activement associée la section liégeoise des Amis de l’Art wallon, cercle dont faisait aussi partie Donnay depuis 1912 ; cette société ne cessait de prendre ses références dans l’important rapport/discours présenté par Auguste Donnay lui-même, lors du Congrès wallon de 1905. À cette occasion mémorable, Donnay avait apporté des arguments convaincants en faveur de l’existence d’un sentiment wallon en peinture.


En figeant le profil gauche du peintre avec une sobriété expressive, le sculpteur Georges Petit (1879-1958) fixait définitivement les traits du « maître de Méry » pour les générations futures. Pour le promeneur qui ne connaîtrait par Donnay, la dédicace figée dans le bronze précise :

DEVANT CES HORIZONS
AUGUSTE DONNAY
PEINTRE ET POETE
ENTENDIT CHANTER

Mémorial Auguste Donnay


L’AME DE SON PAYS

Ami d’Auguste Donnay, Georges Petit était né à Lille, de parents liégeois. Il grandit à Liège et reçoit une formation artistique à l’Académie des Beaux-Arts où il est l’élève de Prosper Drion, Jean Herman et Frans Vermeylen. Il deviendra plus tard professeur de cette Académie. « Depuis 1901, date de ses premières œuvres, jusqu’à la guerre de 1940, Georges Petit a occupé avec autorité la scène artistique liégeoise », affirme Jacques Stiennon qui explique qu’il devait sa position aux multiples commandes officielles reçues autant qu’à sa maîtrise précoce de son art. Sa sensibilité et sa capacité à transformer une anecd

ote en symbole universel ont influencé durablement ses élèves, parmi lesquels Oscar et Jules Berchmans, Robert Massart, Louis Dupont et Adelin Salle. D’abord attiré par les portraits, Petit a livré plusieurs bustes de grande facture, tout en s’intéressant à la condition humaine. Marqué par la Grande Guerre, l’artiste y puise une force qui se retrouve dans ses réalisations des années 1917 à 1927, période où s’inscrit la stèle dédiée à Auguste Donnay. C’est aussi à cette époque (1919 précisément) qu’il réalise la médaille commémorant la remise par la France de la Croix de la Légion d’honneur à la ville de Liège. Ensuite, comme épuisé par tant de souffrances, il choisit la peinture de chevalet et devient plus léger, sans tomber dans la facilité. Les visages humains tendent à disparaître et tant les paysages que les traditions wallonnes l’inspirent : en peinture, comme dans ses médailles (qui sont très nombreuses et d’excellente facture), voire dans les quelques sculptures qu’il exécute encore, comme la Tradition commandée par le Musée de la Vie wallonne. 

Sources 

La Vie wallonne, septembre 1927, LXXXV, p. 25-28
La Vie wallonne, octobre 1927, LXXXVI, p. 42-53
Liliane SABATINI, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 507-508
Jacques PARISSE, Auguste Donnay, un visage de la terre wallonne, Bruxelles, 1991
Maurice KUNEL, dans Biographie nationale, 1967-1968, t. 34, col. 244-247
Paul DELFORGE, Société des Amis de l’Art wallon, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1484-1486
Jacques STIENNON (introduction), Georges Petit, catalogue de l’exposition organisée à Liège du 9 janvier au 2 février 1980, Verviers, 1980
Charles BURY, Les Statues liégeoises, dans Si Liège m’était conté, n°35, printemps 1970, p. 11
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 282
Benjamin STASSEN, La Fête des Arbres. L’Album du Centenaire. 100 ans de protection des arbres et des paysages à Esneux et en Wallonie (1905-2005), Liège, éd. Antoine Degive, 2005, p. 18, 85.
Bulletin de l’Association pour la Défense de l’Ourthe, juillet 1928, n°1, p. 4 ; n°2, p. 26 ; 1929, p. 161-163
 

Bois des Manants 
4130 Esneux (Méry)

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Marcel GILLIS

En dépit de l’éclatement de la Grande Guerre qui vient le surprendre alors qu’il sort à peine de l’adolescence, Marcel Gillis (1897-1972) poursuit une formation brillante à l’Académie des Beaux-Arts de Mons, sa ville natale. Doué pour le dessin et la peinture, il développe une prédilection pour les paysages, les portraits, les compositions religieuses et les natures mortes. « Montois cayaux », il signe surtout, en 1932, une huile évoquant un épisode majeur de la Première Guerre mondiale : le miracle des Anges lors de la bataille de Mons, qui évoque le 23 août 1914 et le repli « miraculeux » d’un corps expéditionnaire britannique face à une armée allemande beaucoup plus nombreuse. Par ailleurs, les scènes de la vie quotidienne du Borinage inspirent aussi une œuvre souvent teintée d’ironie : celle-ci est surtout la caractéristique des caricatures qu’il publie dans le périodique dialectal El Dragon. Chansonnier et auteur dialectal fécond, Marcel Gillis illustre lui-même ses trois volumes d’œuvres patoisantes, Chansons et poésies, publiés en 1931, 1940 et 1971. « Des œuvres comme Tableaux d’Procession et Les Cayaux resteront parmi les meilleures œuvres dialectales montoises ». À la fin des Tableaux, il avait d’ailleurs composé un couplet supplémentaire et final à l’Air du Doudou. Nommé conservateur du Musée des Beaux-Arts de Mons (1928-1965), co-fondateur du cercle artistique « Les Loups » (1929) et membre du Cercle « Bon Vouloir », Marcel Gillis est une figure marquante de la vie culturelle montoise pendant près d’un demi-siècle, contribuant activement au développement des activités artistiques, littéraires et folkloriques. Au lendemain de son décès, s’est très vite constitué un comité soucieux de conserver, par un monument, la mémoire du chansonnier, du poète et du peintre. Par ailleurs, l’asbl des Montois Cayaux, créée en 1975, s’attache à promouvoir et à perpétuer la littérature patoisante de Mons.

La réalisation du monument Gillis est confiée à Raoul Godfroid (1896-1977), un autre artiste montois, contemporain de Marcel Gillis. En bronze, un buste est fixé de façon hardie sur un petit socle en pierre, en taille directe, le tout étant scellé sur une grande stèle en pierre calcaire brute. Située dans le Jardin du Mayeur, au cœur de Mons, à deux pas de la statue du Ropieur, gamin emblématique de l'humour montois, la stèle comporte, sur la partie inférieure, des inscriptions légèrement gravées et peintes, indiquant sobrement :

MARCEL Gillis
POETE – PEINTRE        1897-1972

Monument Marcel Gillis


CHANSONNIER MONTOIS            

Né quelques mois avant Gillis, Godfroid a d’abord étudié à l’École normale de Mons, avant de suivre les cours de l’Académie des Beaux-Arts de sa ville natale. Paul Dubois et Léon Gobert guident ses premiers pas (1917-1920), avant qu’il ne se rende à Paris, à l’Académie du Louvre, puis à l’Académie de la Grande Chaumière. Là, il rencontre le sculpteur Bourdelle dans l’atelier duquel il travaille. À son retour à Mons (1922), il enseigne dans différents établissements d’enseignement moyen avant d’entrer comme professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Mons (1933), puis d’en être nommé directeur (1951-1961). Il dirige également l’École supérieure d’Architecture et l’Institut d’Urbanisme de la ville de Mons, tout en poursuivant une activité de sculpteur en taille directe (style que l’on reconnaît bien sur la stèle Gillis), d’architecte, de restaurateur de maisons anciennes, de céramiste, de faïencier et de médailleur. Il signe plusieurs monuments visibles dans l’espace public de Mons. Lui aussi animateur de la vie artistique montoise, Raoul Godfroid a été l’un des créateurs de la Fondation Plisnier (1954), le romancier étant un ami de longue date. Résistant par la presse clandestine durant la Seconde Guerre mondiale, actif au sein de Wallonie libre qui n’est pas la seule association où il défend ses convictions wallonnes, Godfroid est encore l’auteur d’une monographie intitulée Les origines françaises de la peinture flamande du XVe siècle. En 1943, il avait aussi contribué à l’ouverture de la Maîtrise de Nimy dont les potiers travailleront à la renaissance du grès dans un esprit de lutte contre le rationalisme et le fonctionnalisme.

 

La Vie wallonne, III, 1973, n°343, p. 191
Christiane PIÉRARD, L'hôtel de ville de Mons, dans Carnets du Patrimoine, Namur, MET, 1995, n°10, p. 26
Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 731
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 629 et 638
L’Avant-Poste, juillet-août 1930, n°8, p. 16-18
Daniel CONRAADS et Dominique NAHOÉ, Sur les traces de 14-18 en Wallonie, Namur, IPW, 2013, p. 163
Jean GILLIS, Marcel Gillis mon père. Peintre, poète, chansonnier montois, édité par « Les amis de Marcel Gillis » de l'Association des Montois Cayaux, 1985

Jardin du Mayeur
7000 Mons

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Paul Delforge

Paul Delforge

Statue Hugues de PIERREPONT

Statue de Hugues de Pierrepont, réalisée par Léopold Noppius, c. 15 octobre 1880.

Au milieu du XIXe siècle, afin de doter l’institution provinciale de Liège un bâtiment digne de ce niveau de pouvoir, d’importants travaux sont entrepris autour de l’ancien palais des princes-évêques. Propriétaire des lieux (1844), l’État belge retient le projet du jeune architecte Jean-Charles Delsaux (1850) et lui confie la mission de réaliser une toute nouvelle aile, en style néo-gothique, sur le côté occidental du Palais. Face à la place Notger, Delsaux (1821-1893) achève l’essentiel du chantier en 1853, mais des raisons financières l’empêchent de réaliser la décoration historiée qu’il a prévue pour la façade du nouveau palais provincial. Vingt-cinq ans plus tard, le gouverneur Jean-Charles de Luesemans prend l’avis d’une commission pour déterminer les sujets et les personnes les plus dignes d’illustrer le passé de « la Nation liégeoise ». En l’occurrence, elle privilégiera les acteurs du Moyen Âge. Placés sous la responsabilité de l’architecte Lambert Noppius (1827-1889), une douzaine de sculpteurs vont travailler d’arrache-pied, de 1877 à 1884, pour réaliser 42 statues et 79 bas-reliefs. Dès la mi-octobre 1880, 27 des 42 statues sont achevées, validées par la Commission et mises à leur emplacement respectif. La statue d’Hugues de Pierrepont est parmi celles-ci.

À titre personnel, Léopold Noppius (1834-1906), le frère de l’architecte liégeois, signe onze décorations particulières, dont 9 statues de personnalités majeures de l’histoire de la principauté de Liège. Avec sa crosse à la main, Hugues de Pierrepont (Reims ? – Huy 1229) est bien visible depuis la rue du Palais. Successeur d’Albert de Cuyck, élu non sans difficultés, ce 60e prince-évêque est rapidement mêlé aux conflits impériaux et appelé à faire face à l’appétit du duc de Brabant. À la tête de Liège entre 1200 et 1229, cet ecclésiastique originaire du diocèse de Laon a marqué l’histoire liégeoise durant son long règne. S’il se distingue par sa bataille victorieuse face au duc de Brabant (Steppes, 1213), il doit aussi effacer les traces de la mise à sac de Liège en 1212 et rétablir l’ordre contesté par « les petits » séduits par les avantages de la charte d’Albert de Cuyck. Outre les travaux de fortifications et d’embellissement de la cité, le prince-évêque contribue à l’agrandissement de la principauté, étant suzerain de Moha et de Looz, avant d’acquérir la ville de Saint-Trond (1227) et de renforcer sa position à Waremme, Hoegaerden et Tongres. Fondateur de plusieurs monastères, dont celui du Val-Saint-Lambert et l’abbaye de Neufmoustier, il participe au concile de Latran de 1215 et choisit de finir ses jours dans la principauté de Liège en dépit d’une proposition qui lui est faite de devenir archevêque de Reims, sa ville natale. Sans doute Léopold Noppius a-t-il été influencé par cette image du prince et de l’évêque réunissant dans la même personne le pouvoir spirituel et le pouvoir temporal, car sa statue montre un de Pierrepont portant la mitre, et tenant entre ses mains à la fois un glaive, une crosse et un livre qui pourrait bien être la Bible. Entre les statues de Lambert le Bègue et de Jacques de Hemricourt dont Noppius est aussi l’auteur, la statue de Hugues de Pierrepont se situe sur la façade occidentale, dans la partie inférieure, à l’extrême gauche. Assurément, ce trio de statues témoigne d’un souci d’art et de différenciation, caractéristique de l’excellence de l’école liégeoise de sculpture.

Avant ce chantier de décoration, Léopold Noppius dont l’atelier accueillait le tout jeune Léon Mignon avait déjà signé quelques bas-reliefs, médaillons et bustes en région de Liège, comme sur le fronton du portique d’accès à l’Institut de Zoologie de l’Université de Liège. Réalisant des statues s’inspirant de sujets religieux (Vierge, Saint-Sébastien, etc.) qui ornent les églises, il rédige et publie, en 1880, un Projet de cortège historique pour Liège. Après le succès rencontré par celui organisé à Bruxelles à l’occasion des cinquante ans de la Belgique, il présente aux autorités liégeoises, et aussi à tous les partenaires du pays wallon, un projet de cortège historique qui pourrait se dérouler à Liège afin d’honorer et de glorifier tous ceux qui ont contribué à l’histoire de la principauté de Liège, voire du pays wallon. Nombre des personnalités évoquées dans son opuscule se retrouvent sur la façade du palais provincial. En 1905, pour l’Exposition universelle de Liège, il avait signé une statue de Cockerill qui est sa dernière œuvre majeure.

 

Sources
 

Léopold NOPPIUS, Cortège historique, Liège son passé son présent, Liège, éd. Blanvalet et Cie, 1880
Jean LEJEUNE (dir.), Liège et son palais : douze siècles d’histoire, Anvers, Fonds Mercator, 1979
Julie GODINAS, Le palais de Liège, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2008, p. 79
http://www.chokier.com/FILES/PALAIS/PalaisDeLiege-Masy.html (s.v. août 2013)
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 231
Jean-Luc GRAULICH, dans Musée en plein air du Sart Tilman, Art&Fact asbl, Parcours d’art public. Ville de Liège, Liège, échevinat de l’Environnement et Musée en plein air du Sart Tilman, 1996 
Alphonse LE ROY, Hugues de Pierrepont, dans Biographie nationale, t. 9, col. 668-685
La Meuse, 2 octobre 1880

 

 

Statue de Hugues de Pierrepont

Façade latérale du Palais provincial, face à la place Notger
4000 Liège

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Plaque René MAGRITTE

Plaque commémorative sur la maison habitée par Magritte en 1917, réalisée par Léon Moisse, 11 octobre 1996.

Né à Lessines en 1898, le jeune René Magritte va habiter à Châtelet de 1904 à 1917. En raison de la célébrité de cette figure de proue du surréalisme, les lieux où il a vécu ont fait progressivement l’objet d’investigation : on sait par conséquent que Magritte a vécu au 77 de la rue des Gravelles du 4 avril 1904 au 7 mars 1913, qu’il a déménagé au n°79 de la même rue où il a habité du 2 novembre 1914 au 15 novembre 1915, puis au n°95 du 18 avril 1917 au 3 octobre 1917. L’intérêt de connaître les lieux où René Magritte a passé son adolescence a été démontré à plusieurs reprises. Émile Lempereur soulignait par exemple que dans la même rue vivaient les frères Chavepeyer avec lesquels Magritte dut deviser tout en passant du temps à jouer et s’amuser. Quant à Liliane Sabatini, elle a rappelé qu’en 1912, la mère de Magritte s’est jetée dans la Sambre et que son corps a été retrouvé, sa chemise relevée par-dessus la tête. Cet événement tragique apparaîtra à travers toute l’œuvre de l’artiste (la présence de l’eau, des visages voilés...) et là où certains voient de l’érotisme, les psychanalystes observent des représentations (in)conscientes de ce drame qui s’est déroulé à Châtelet.

Dans la perspective de « l’année Magritte 1998 », de multiples manifestations prennent prétexte du centième anniversaire de la naissance du peintre pour honorer plusieurs facettes de sa vie et de son œuvre. Dans le programme des activités, une série d’acteurs culturels de la ville de Châtelet mènent des projets qui débordent le cadre des commémorations. Alors que l’Athénée local obtient l’autorisation de porter le patronyme de l’artiste (1996), la Société d’Histoire « Le Vieux Châtelet » soutient la création d’une balade Magritte évoquant l’adolescence du peintre en terre châteletaine ; en 1998, la Ville de Châtelet, « Le Vieux Châtelet », la Bibliothèque communale, l’Académie de Musique, l’Académie des Beaux-Arts, l’Athénée René Magritte, la Poste et le Cercle Philatélique, l’ACAPI et le CEDITI (Internet) s’associent pour organiser un « Printemps Magritte » ; par ailleurs, un bas-relief représentant l’artiste est apposé sur une façade de l’Athénée et, sur la place du Marché, est dressée la statue monumentale en bronze de Charles de Rouck, évoquant « La Géante » de Magritte ; quant à la maison de style art nouveau qu’avait fait construire, en 1911, Léopold Magritte au n°95 de la rue des Gravelles, elle est, depuis 2004, un espace qui accueille des expositions de peintures, d’aquarelles, de sculptures et de photos.

C’est sur la façade de ce bâtiment qu’a été apposée et inaugurée, en octobre 1996 déjà, une plaque en forme de chapeau boule, avec la mention :


RENE MAGRITTE
VECUT DANS CETTE RUE DE
1904 A 1917. IL A COMMENCE
A PEINDRE DANS CETTE MAISON
CONSTRUITE PAR SON PERE
1898 - 1967


Cette plaque originale est due à la créativité du peintre Léon Moisse, soutenu par l’association « Le Vieux Châtelet ». Fonctionnaire communal, attaché notamment à l’échevinat des Beaux-Arts de Châtelet, le peintre avait réussi à convaincre les autorités locales et en particulier l’échevin des Beaux-Arts, Jacques Collart, de rendre un hommage appuyé au célèbre Magritte avant les cérémonies du centenaire. Élève de Gibon et de Ransy, Moisse est un artiste particulièrement original dans la mesure où, à de rares exceptions (ses portraits du mime Marceau), il s’est affirmé comme le peintre des trognons de pomme, libérant une imagination particulièrement fertile, non dénuée de poésie et d’humour. On s’abstiendra désormais de jeter ce trognon, tant il peut être sublimé par les décors où il se retrouve, par les diverses techniques utilisées par l’artiste, voire même par une forme de parodie avec certaines œuvres célèbres. Passionné par l’œuvre de Magritte, Moisse a largement contribué (par ses recherches, ses dessins et ses initiatives) à sortir de l’oubli les liens qui unissaient l’artiste à sa cité.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Émile LEMPEREUR, dans La Vie wallonne, IV, 1969, n°328, p. 288-289
Liliane SABATINI, La jeunesse illustrée ou la mémoire de Châtelet, Charleroi, Gilly dans l’œuvre de René Magritte, dans Chantal MENGEOT, Anne SOUMOY (dir.), « Charleroi 1911-2011 ». L’industrie s’associe à la culture, Charleroi, septembre 2011
Philippe ROBERTS-JONES, Nouvelle Biographie Nationale, t. VIII, p. 251-254
Liliane SABATINI (dir.), Un double regard sur 2000 ans d’art wallon, Tournai, La Renaissance du Livre - Crédit communal, 2000
René Magritte et le surréalisme en Belgique, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 1982
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 190

 

Plaque René Magritte (Châtelet)

Rue des Gravelles 95
6200 Châtelet

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Photo Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée © Sofam

Statue Pasquier GRENIER (par Gigi Warny)

Au tournant des années 1970 et 1980, les autorités tournaisiennes procèdent à la rénovation de leur Conservatoire. Alors que le chantier se termine, six statuettes en bronze sont posées sur le toit-terrasse qui fait face au carrefour du beffroi. 

Oeuvres de Gigi Warny, elles portent le nom de six Tournaisiens ayant acquis une forte notoriété dans différentes activités : Jacques Daret pour la peinture, Pierre de la Rue pour la musique, Lefebvre-Caters pour l’orfèvrerie, Michel Lemaire pour la dinanderie, François Joseph Péterinck pour la porcelaine et Pasquier Grenier (c. 1425-1493) pour la tapisserie.

Celui-ci est certainement le plus célèbre des tapissiers tournaisiens. Au milieu du XVe siècle, ses ateliers réalisent des œuvres remarquables et sont les fournisseurs attitrés de la cour de Bourgogne. Ils livrent aussi à Londres et à Paris. Homme d’affaires, riche collectionneur et diplomate, Pasquier Grenier exerce une forte influence sur la vie locale et peut aussi représenter la cité lors de missions à l’étranger. Grâce à la famille Grenier, Tournai est devenue le principal centre de l’industrie drapière en occident. Il n’est par conséquent pas étonnant que Pasquier Grenier soit considéré comme l’une des six personnalités les plus importantes de l’histoire culturelle et artistique de Tournai.

Car tel est bien le sens à donner aux six statuettes réalisées par Geneviève Warny. Née à Bruges en 1958, cette artiste autodidacte, qui offrait les petites statues qu’elle créait à ses amis, s’est laissée convaincre par l’architecte André Wilbaux de réaliser « six attitudes grandeur nature » pour le fronton de l’ancien Conservatoire de Tournai. Relevant le défi, en travaillant le bronze pour la première fois, Gigi Warny délaisse la psychologie qu’elle étudiait à l’université catholique de Louvain (1983) pour faire de la sculpture son activité principale. Installant son atelier à Louvain-la-Neuve, elle a fourni des œuvres variées à la cité universitaire (fontaine Léon et Valérie en 1984 sur la place de l’Université, La main en diplôme en 1995 près des Halles, Rêverie d’eau en 2001 à la piscine du Blocry). Améliorant et modifiant progressivement ses techniques, elle expose essentiellement en Belgique avant de traverser l’Atlantique et d’être connue aussi au Québec.

 

Statue évoquant Pasquier Grenier



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
http://www.gigiwarny.be/Gallerie.html 
http://optimiste.skynetblogs.be/tag/conservatoire+de+musique (sv. février 2014)

Toit du conservatoire
7500 Tournai

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Monument Pierre-Joseph REDOUTE

Monument-fontaine à la mémoire de Pierre-Joseph Redouté, réalisé par le sculpteur Victor Van Hove et l’architecte Dumont, 1860.
 
Situé en face de l’Hôtel de Ville, un monument élevé par la commune de Saint-Hubert à la gloire du peintre Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) rappelle que le célèbre « Raphaël des fleurs » est natif de l’entité, comme l’ensemble de sa famille. Construit sur les plans de l’architecte bruxellois Dumont dans au tournant des années 1850-1860, il se présente sous la forme d’une large fontaine surmontée d’un buste en bronze réalisé par le sculpteur Victor Van Hove (1826-1891).

Le projet d’un tel monument avait été décidé par le conseil communal de Saint-Hubert en juillet 1845. Quelques années sont nécessaires pour achever l’ensemble qui prend place sur l’ancienne maison communale, rasée en 1854. Aménagé en plan circulaire, le large bassin est édifié en pierres de taille bleues scellées avec du plomb, le tout supporté par des consoles à volutes. Quatre volumes rectangulaires équidistants accueillent autant de sphinx. Séparant la vasque en quatre, ils semblent veiller sur la quiétude du héros local. Au cœur du bassin, en effet, une colonne massive à panneaux avec base à paliers et pans coupés est surmontée du buste en bronze représentant Redouté. Sur chaque pan coupé, une croix est taillée en relief et sur chaque face de la colonne, un mascaron à tête de lion laisse s’échapper l’eau. Quant à la partie supérieure de la colonne, entre le bronze et le socle, ont été gravés dans la pierre des références au métier du peintre : dans une série d’entrelacs, apparaissent en effet une palette de couleurs et ses pinceaux. Sur la partie avant, une plaque de fonte mentionne :

« P. J. Redouté
peintre de fleurs
à la cour de France
1759-1840 ».

Peintre et décorateur de l’abbaye de Saint-Hubert, le père de Pierre-Joseph Redouté avait envoyé son fils à Paris pour se former et y développer le talent naturel qu’il a décelé. Il y perfectionne la technique de l’aquarelle et excelle dans la reproduction des fleurs en général, des roses en particulier. De sa rencontre avec le botaniste Charles-Louis L’Héritier de Brutelle (1746-1800), Redouté apprend beaucoup de sa science et restitue ainsi la nature avec une plus grande exactitude encore. Quant à Gérard Van Spaëndonck (1746-1822), professeur de peinture de fleurs au Jardin du Roi et directeur de la Collection des Vélins, il enseigne au jeune wallon les raffinements de l’aquarelle et une nouvelle technique de gravure, l’eau-forte au pointillé, que Redouté amène à un très haut niveau de perfection. S’appuyant sur un nouveau procédé de gravures en couleurs qu’il a mis au point dès 1796, « le Raphaël des fleurs » édite des milliers de planches, estampes, gravures, lithographies, etc. Il accepte aussi d’être le professeur de dessin de plusieurs personnalités parisiennes de l’époque qui lui assurent leur protection.

C’est donc un illustre prédécesseur que Victor Van Hove reçoit mission de représenter. Formé à l’Académie de Bruxelles par Louis Jehotte (1846-1851), le jeune artiste a quitté Renaix pour se consacrer exclusivement à la sculpture, perfectionnant ses méthodes auprès d’Eugène Simonis en cours privés (1850-1851). La reconnaissance ne se fait pas attendre. Exposé aux Salons de Paris où il tente de s’installer, il revient à Bruxelles où des commandes officielles l’attendent. En 1855, un Esclave nègre après la bastonnade est particulièrement remarqué tant à Bruxelles qu’à Paris où il reçoit une médaille d’or. C’est à cette époque de bonne inspiration qu’il réalise le buste colossal en plâtre représentant P-J. Redouté. Achevé en 1857, il sera fondu avant d’être inauguré vers 1860 sur la place du Marché de Saint-Hubert. Par la suite, les œuvres d’inspiration de Van Hove continuent d’être admirées, mais, pour vivre de sa sculpture, il recherche des commandes publiques qui sont fort disputées. Par conséquent, il doit se résoudre à délaisser la sculpture pour la peinture, domaine dans lequel le succès lui assure une plus grande aisance.

Sources

Marylène LAFFINEUR-CREPIN, « Le Raphaël des fleurs : Pierre-Joseph Redouté », dans Jacques STIENNON, Jean-Patrick DUCHESNE, Yves RANDAXHE (dir.), De Roger de le Pasture à Paul Delvaux. Cinq siècles de peinture en Wallonie, Éditions Lefebvre & Gillet, Les Éditeurs d’Art Associés, Art & Fact, 1988, p. 144
Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Luc COURTOIS (dir.), Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 2011, p. 385-386
Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 593-595
 

Monument-fontaine Pierre-Joseph Redouté

 

Place du Marché 
6870 Saint-Hubert

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Ernest SOLVAY

Monument Ernest Solvay, réalisé par Marcel Wolfers, circa 1923. 

« L’égalité au point de départ de la vie.
Ensuite, chacun selon sa productivité dans tous les domaines ».


Cette formule – attribuée à Ernest Solvay sans preuve formelle – s’affiche en tout cas en lettres d’or sur la partie gauche du monument érigé en l’honneur du célèbre inventeur et industriel, à deux pas de la gare de la Hulpe, et inauguré en 1923. Sur un bloc de pierre laissé en l’état brut dans sa partie gauche, un homme musclé, légèrement de dos, s’apprête à poser un chapiteau à la décoration florale au sommet d’une colonne parfaitement droite et lisse qui s’élance sur le côté droit de la pierre, ici parfaitement travaillée. La citation de Solvay apparaît sur la partie gauche du monument, dans le dos du personnage. Une version antérieure du monument (un modèle ?) faisait courir l’inscription entre les jambes du personnage sculpté, tandis que la partie gauche de la pierre apparaissait totalement brute voire burinée. Après avoir été installé près de l’entrée de la gare de La Hulpe, le monument Solvay a été déplacé à quelques dizaines de mètres, sur la gauche, dans la partie de la pleine de jeu de l’école communale maternelle autonome, située du côté de l’avenue Ernest Solvay.
Signée par l’orfèvre bruxellois Marcel Wolfers (1886-1976), le projet remonte cependant à 1913. Commandée par les autorités de La Hulpe, une maquette en bronze (d’environ 80x80 cm) avait été réalisée et elle a été offerte le 17 septembre 1913 au couple Solvay, à l’occasion de ses noces d’or, mais aussi des 75 ans de l’industriel et des 50 ans de sa société. L’œuvre finalement réalisée en 1923 (d’environ 2 mètres sur 2) est en tout point identique à son modèle en format réduit, hormis le personnage qui est inversé. Le sculpteur n’a pas eu l’intention de représenter Solvay.

Esprit curieux, « apprenti-directeur » dans l’usine à gaz de son oncle, ce dernier a dû multiplier les expériences, dans sa jeunesse, avant de parvenir à obtenir du carbonate de soude. Conscient de l’importance de sa découverte, il a déposé un premier brevet (1861), avant de se lancer dans la mise en route du processus de la fabrication industrielle du carbonate sodique à l’ammoniaque, dans sa première usine à Couillet (1863). En 1888, le groupe Solvay atteint une production annuelle de 350.000 tonnes et en 1900, ce géant de l’industrie chimique fournit 95% de la production mondiale... Inventeur, chercheur, patron d’industrie, Solvay est aussi préoccupé par les conditions de travail de ses ouvriers et introduit très tôt des mesures sociales hardies (caisse de retraite, limitation du temps de travail,  congés payés, etc.).

La générosité de Solvay se manifeste aussi à La Hulpe où il a fait construire un château ; lors de la cérémonie organisée en 1913, le bourgmestre Bertrand présente la maquette du monument que la commune a décidé d’ériger en son honneur, manière de remercier publiquement et discrètement l’industriel d’avoir largement contribué à embellir et transformer l’entité par d’importants travaux. La mention figurant sur le bronze est explicite : « la commune de La Hulpe reconnaissante ». En raison des événements de 14-18, la réalisation du monument est reportée et ce n’est qu’en 1923 qu’il est inauguré, soit un an après la disparition d’Ernest Solvay (1838-1922).

Quant à la réplique en bronze de 1913, elle s’est retrouvée entre les mains d’un professeur d’histoire de l’Université de Gand qui l’avait achetée dans une vente publique. En 1999, l’original revient à La Hulpe qui l’expose dans la cage d’escalier de la maison communale (2e étage, près de la salle du Conseil) et rend ainsi hommage à la fois à l’industriel qui possédait son château dans la commune et à l’artiste qui finit sa vie non loin de là, à Vieusart, dans l’entité de Chaumont-Gistoux, tandis que d’autres Wolfers possédaient des terres et des cottages à La Hulpe, près de la gare. L’avenue qui porte leur nom a été échangée avec Overijse en 1963 lors de la fixation de la frontière linguistique.

Marcel Wolfers est le fils de Philippe (1858-1929) et le petit-fils de Louis (1820-1892) Wolfers, maîtres-orfèvres établis à Bruxelles depuis la fin du XIXe siècle ; ils y possèdent et gèrent les ateliers « Wolfers frères » qui emploient une centaine de personnes et qui vont se spécialiser aussi dans la joaillerie et les arts décoratifs au début du XXe siècle en s’inscrivant résolument dans le courant de l’Art nouveau. Marcel Wolfers poursuit la tradition familiale en matière d’orfèvrerie et de sculpture, dans l’ombre de l’exceptionnel talent paternel, tout en innovant et en devenant l’un des meilleurs laqueurs du monde. Sans possibilité de vérifier l’information, on affirme qu’il avait retrouvé le secret des laques bleues perdu depuis les Ming. Sculptant aussi bien la pierre que le bois, Marcel Wolfers a réalisé notamment le Chemin de croix de l’église de Marcinelle, ainsi que les monuments commémoratifs de la guerre à Louvain, Jodoigne et Woluwe-Saint-Pierre, sans oublier l’impressionnante statue du Cheval dit Wolfers, à La Hulpe. En orfèvrerie, le milieu de table Ondine, acquis en 2003 par la Fondation roi Baudouin, est une pièce exceptionnelle réalisée pour impressionner les visiteurs étrangers lors de l’Expo de 1958.

 

Sources

Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 434
Marcel Wolfers. Sculpteur-Laquer, Bruxelles, 1970
Marcel Wolfers. Ondine, pour l’Expo 58, Bruxelles, Fondation roi Baudouin, 2006
Anne-Marie WIRTZ-CORDIER, Nouvelle Biographie nationale, t. III, p. 304-312
Éric MEUWISSEN, Le Soir, 12 janvier 1999 ; Guy DUPLAT, La Libre, janvier 2007
Suzette HENRION-GIELE et Janine SCHOTSMANS-WOLFERS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 616-618
La dynastie des Wolfers, maîtres de l’argent, exposition présentée au Design Museum de Gand, janvier-avril 2007
Yves VANDER CRUYSEN, Un siècle d’histoire en Brabant wallon, Bruxelles, Racine, 2007, p. 45-46
Informations communiquées par M. Jacques Stasser, Président du Cercle d’histoire de La Hulpe (22 février 2014) 
Moissons d’Histoire, La Hulpe, Cercle d’histoire de La Hulpe,  p. 432

Avenue Ernest Solvay 
1310 La Hulpe

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Monument Arthur WAROCQUE

Monument fontaine Arthur Warocqué, réalisé par Maurice Bisschops avec un buste dû à Thomas Vinçotte, 12 octobre 1884.

Les fondateurs de la dynastie des industriels Warocqué étaient Isidore (1771-1848) et son frère Nicolas (1773-1838). Sans reconstituer ici leur arbre généalogique, il importe de retenir ici qu’Abel (1805-1864), le fils aîné de Nicolas, eut deux fils, Léon (1831-1868) et Arthur (1835-1880), ce dernier étant lui-même le père de Raoul Warocqué, le dernier de cette dynastie d’industriels ayant fait fortune grâce à l'exploitation de charbonnages dans le Centre. À la mort de son frère Léon, Arthur est seul à la tête des affaires familiales. Administrateur délégué de la société du Charbonnage de Mariemont et du Charbonnage de Bascoup, il s’inscrit dans la lignée familiale par ses politiques résolument sociale et d’innovation, tout étendant ses activités dans le secteur de la banque et de la finance. Comme ses ancêtres, il est touché par le virus de la politique : député libéral de Thuin (1864-1880), il est désigné par le roi bourgmestre de Morlanwelz, quatre ans après la disparition de son père et quelques semaines après celle de son frère Léon. Il occupe la fonction de 1868 jusqu’à son décès, en 1880. Grand voyageur, cet homme fortuné menait une vie mondaine qui ne l’empêcha pas de s’avérer un maire attentif à réformer l’enseignement, tout en puisant dans ses propres deniers pour doter la commune des écoles nécessaires.

Peu de temps après son décès soudain (il avait 45 ans), ses administrés profitèrent de l’installation de la distribution d’eau dans la commune pour consacrer une fontaine assez imposante à leur ancien maïeur. Une souscription publique fut lancée conjointement par ses amis libéraux, les autorités locales et les employés de ses sociétés. La réalisation du monument fut confiée à l’architecte Maurice Bisschops, tandis que le buste était attribué à Thomas Vinçotte (1850-1925). L’architecte bruxellois, disciple de Horta, ne négligea aucune occasion de mettre en évidence ce représentant de la dynastie Warocqué. Au cœur de la cité, sur la place des Écoles (celles financées par Warocqué), aujourd’hui rebaptisée place Roosevelt, le monument-fontaine est composé de quatre bassins à sa base cylindrique et d’une imposante partie centrale rectangulaire tout en hauteur. Équilibrant l’ensemble par rapport au dénivelé de la place, deux-trois marches conduisent aux bassins ; ceux-ci étaient alimentés par des becs verseurs sortant de la bouche de lion (ils sont aujourd’hui hors service). Sur la partie supérieure, les quatre faces sont ornées : devant par le buste d’Arthur Warocqué, sur les trois contours par des évocations particulièrement explicites de sa carrière politique d'administrateur des sociétés charbonnières et de ses divers titres officiels.
Sur la face avant, apparaît l’inscription suivante :


ARTHUR
WAROCQUÉ


Viennent ensuite, successivement, à droite :


À LEUR REPRESENTANT
LES ÉLECTEURS LIBÉRAUX DE L’ARRONDISSEMENT DE THUIN
A LEUR BOURGMESTRE
LES HABITANTS DE LA COMMUNE DE MORLANWELZ


à gauche :

A LEUR ADMINISTRATEUR DELEGUE
LES ACTIONNAIRES ET LE PERSONNEL DES SOCIÉTÉS
CHARBONNIERES
DE MARIEMONT ET DE BASCOUP


à l’arrière : 

MEMBRE DE LA CHAMBRE DES REPRESENTANTS (1864)
BOURGMESTRE DE MORLANWELZ (1868)
ADMINISTRATEUR DELEGUE DES SOCIETES CHARBONNIERES
DE MARIEMENT ET DE BASCOUP (1868)
OFFICIER DE L’ORDRE DE LÉOPOLD
COMMANDEUR DE LA LÉGION D’HONNEUR
CHEVALIER DE L’ORDRE DE FRANÇOIS-JOSEPH D’AUTRICHE
NE A MARIEMONT LE 11 JANVIER 1835
MORT À BRUXELLES LE 8 AVRIL 1880

Monument fontaine Arthur Warocqué (Morlanwelz)



Du milieu des années 1870 jusqu’aux années 1909-1910, Maurice Bisschops est un architecte fortement sollicité à Bruxelles et dans les communes avoisinantes. Disciple de l’école Horta, il alterne commandes publiques et commandes privées et réalise aussi bien des monuments funéraires, des bâtiments publics, des fabriques que des maisons particulières. En 1892, Maurice Bisschops aura l’honneur de se voir confier la construction du nouvel hôtel de ville de Morlanwelz (inauguré en 1895).

C’est un Thomas Vinçotte encore jeune qui se chargea du buste en marbre blanc. Très tôt intéressé par la sculpture, il avait déjà eu la chance de fréquenter l’atelier d’Alexandre et Guillaume Geefs quand il avait été admis à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Élève brillant auprès de Joseph Jaquet et d’Eugène Simonis, second au Prix de Rome 1872, il était parti se perfectionner dans plusieurs ateliers parisiens et les bustes (l’un de P. Orts, l’autre de Giotto) qu’il présenta au Salon de Bruxelles en 1875 lui assurèrent une notoriété définitive. Après deux années en Italie (1877-1879), il répondait à de multiples commandes publiques et du Palais royal, tout en poursuivant une œuvre personnelle. En marbre ou en bronze, avec des bustes, des statues, des monuments ou des bas-reliefs, réaliste ou introduisant de la fantaisie, Vinçotte s’imposait alors comme une valeur sûre de son temps, se spécialisant, à partir des années 1880 dans la représentation des chevaux. Originaire de Borgerhout et décédé à Schaerbeek, il a été professeur de sculpture à l’Institut supérieur national des Beaux-Arts d’Anvers de 1886 à 1921.

 

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 
Maurice VAN DEN EYNDE, Raoul Warocqué, seigneur de Mariemont (1870-1917), Mariemont, 1970
La Vie wallonne, IV, 1971, n°336, p. 410-413
Journal de la Marbrerie et de l’Art décoratif, n°119, 5 octobre 1908, supplément de la Revue générale de la Construction
Hervé HASQUIN, La Wallonie, Son histoire, Bruxelles, Luc Pire, 1999, p. 144
Jean-François POTELLE (dir.), Les Wallons à l’étranger, hier et aujourd’hui, Charleroi, Institut Destrée, 2000, p. 2001
Ginette KURGAN, Serge JAUMAIN, Valérie MONTENS, Dictionnaire des patrons en Belgique, Bruxelles, 1996, p. 656-657
Joseph TORDOIR, Des libéraux de pierre et de bronze. 60 monuments érigés à Bruxelles et en Wallonie, Bruxelles, Centre Jean Gol, 2014, p. 52-57
Jean-Jacques HEIRWEGH, Patrons pour l’éternité, dans Serge JAUMAIN et Kenneth BERTRAMS (dir.), Patrons, gens d’affaires et banquiers. Hommages à Ginette Kurgan-van Hentenryk, Bruxelles, Le Livre Timperman, 2004, p. 434, 439
Hugo LETTENS, dans Jacques VAN LENNEP (dir.), La sculpture belge au 19e siècle, catalogue, t. 2, Artistes et Œuvres, Bruxelles, CGER, 1990, p. 605-609
Anne VAN LOO (dir.), Dictionnaire de l’architecture en Belgique de 1830 à nos jours, Anvers, Fonds Mercator, 2003, p. 515-516
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. II, p. 757

Place Roosevelt
7140 Morlanwelz

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Paul Delforge

Paul Delforge – Diffusion Institut Destrée - Sofam

Buste Joseph Dejardin

Buste Joseph Dejardin, réalisé par Louis Gérardy, 1933.

Situé au bout de la rue Mattéoti, sur la place verdoyante de la cité ouvrière, un buste rend hommage à un leader syndical et homme politique socialiste, originaire du bassin sidérurgique de Liège. Comme le mentionne la plaque métallique située au bas du monument, il s’agit d’honorer ici :

JOSEPH DEJARDIN
FONDATEUR DE LA CENTRALE
SYNDICALE DES MINEURS
1873 – 1932

Il s’agit aussi, ce que ne précise pas le monument, mais que « tout le monde sait », d’honorer un enfant de la commune. C’est en effet à Grivegnée, le premier jour du printemps 1873, qu’est né Joseph Dejardin, dans une famille ouvrière déjà fort nombreuse qui comptera onze enfants. Son père comme sa mère travaillent à la mine ; à peine scolarisé, Joseph ira lui aussi à la mine, comme ses frères et sœurs. Décidé à changer sa misérable vie comme celle des autres mineurs qui partagent son sort, Joseph Dejardin va s’engager dans l’action syndicale et politique. En dépit des risques (en 1889, alors qu’il distribue le journal Le Populaire, il est arrêté et accusé de fomenter des troubles), il milite activement tant dans les organisations syndicales que politiques. 

Député socialiste de Liège (décembre 1909-1932), il figure parmi les membres-fondateurs de l’Assemblée wallonne créée à l’initiative de Jules Destrée. Échevin de Beyne-Heusay (1908), bourgmestre faisant fonction (janvier 1912), il est nommé par le gouvernement belge le 20 septembre 1914 en raison de la bravoure affichée lors de l’invasion allemande d’août 1914. Déporté en Allemagne (décembre 1916 – mars 1917), il exercera ses fonctions maïorales jusqu’à son décès. Par ailleurs et surtout, Joseph Dejardin déploie une intense activité syndicale. Président du syndicat des Mineurs avant 1914, il devient, en 1919, le leader national de la Centrale des Mineurs qu’il avait contribué à faire naître. Son expertise était appréciée et reconnue. Elle fut notamment saluée lors des Conférences internationales du Travail de 1930 et 1931 où ses interventions contribuèrent à l’élaboration des textes définitifs (durée du travail dans les mines). Vice-président de la Fédération internationale des Mineurs, il avait été désigné à la présidence lors du congrès de Londres, en septembre 1932. Ses funérailles furent quasiment nationales.

Son souvenir fut entretenu par ses camarades syndicaux. Bien que la démarche soit inhabituelle, un monument est élevé à sa mémoire et ce dès 1933. La réalisation de son buste est confiée au sculpteur Louis Gérardy (Liège 1887 – Liège 1959). Formé à l’Académie de Liège, il fréquente volontiers l’atelier d’Oscar Berchmans qui sera son maître. Proche des milieux wallons, Gérardy a été sollicité à plusieurs reprises lorsqu’il s’est agi de réaliser des médaillons destinés aux tombes des disparus (ainsi Henri Bekkers, Nicolas Defrêcheux, Louis Warroquiers au cimetière de Robermont). En 1919, il réalise le monument serbe sur la pelouse d’honneur de Robermont. Dans les années 1930, il travaille sur  le chantier de décoration du Lycée de Waha (bas-reliefs). Cependant, il s’est davantage spécialisé dans la représentation animalière (tête de chiens, d’oiseaux, etc.), signant des bas-reliefs, comme des statuettes décoratives. Lors du Salon de Liège en 1930, il présente une série consacrée aux chevaux de trait. Cela ne l’empêche pas de répondre à des commandes variées, comme celles de la statue du général Bertrand (1934) ou du buste du syndicaliste Joseph Dejardin quelques mois auparavant. Ce buste a été fondu par la société Dehin frères.

Sources

Paul DELFORGE, L’Assemblée wallonne 1912-1923. Premier Parlement de la Wallonie ?, Namur, Institut Destrée, janvier 2013, coll. Notre Histoire, p. 234
Paul VAN MOLLE, Le Parlement belge 1894-1972, Ledeberg-Gand, Erasme, 1972, p. 80
Le mouvement syndical belge, 20 novembre 1932, p. 259
À la mémoire de Joseph Dejardin, Député…, Cuesmes, imp. fédérale, s.d.
Paul PIRON, Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Lasne, 2003, t. I, p. 615

Buste Joseph Dejardin

Square de la rue Mattéoti 
4030 Liège (Grivegnée)

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Paul Delforge

Plaque Henri EVENEPOEL

Dans le cadre de la 14e « Fête annuelle des Fraises », le Syndicat d’initiative de Wépion, présidé par Gustave Maison, décide, au début des années 1980, d’ajouter une dimension plus culturelle aux festivités et de rappeler désormais les séjours d’artistes et écrivains inspirés par ce bord de Meuse, en inaugurant régulièrement des plaques commémoratives. Le premier artiste choisi est Henri Evenepoel. Comme l’évoque explicitement la mention gravée dans une pierre du pays et apposée dans le mur en moellons de la propriété située au 10 du Trieu Colin,

LE PEINTRE
HENRI EVENEPOEL 1872-1899
VECUT DANS CETTE MAISON AU
COURS DES ÉTÉS 1897 ET 1898
ET FUT INSPIRE PAR LE CALME 
CHAMPETRE DU TRIEU COLIN
DON DU S.I.T. WEPION

À la fin du XIXe siècle, la propriété appartenait à une tante de l’artiste, Sophie Devis épouse du sculpteur Ch-Aug. Fraikin. Evenepoel bénéficia de l’hospitalité familiale durant deux étés qui ne furent pas nécessairement les plus heureux de sa vie. La découverte en 1981 d’une lettre inédite d’Evenepoel (lettre datée du 13 juillet 1897) a permis de situer précisément la maison en question, le peintre en ayant dressé à la fois un descriptif précis et deux croquis. En 1899, il séjournera encore à Dave, dans une maison louée au docteur Lavisé. De ces séjours, il reste des paysages peints au Trieu-Colin, à Wépion, dans la vallée de la Meuse à Dave, ainsi que quelques scènes paysannes ou des portraits d’enfants.

Né à Nice en 1872, de parents bruxellois, orphelin de sa mère à l’âge de deux ans, le jeune Henri Evenepoel bénéficie de l’aisance bourgeoise de son père, haut-fonctionnaire de l’État, et d’une grande curiosité familiale pour la musique et les arts graphiques. Le jeune homme suit des cours de dessins auprès d’académies et de maîtres bruxellois – Ernest Blanc-Garin, Adolphe Crespin – d’abord (1882-1892), parisiens (P-Y. Galland et G. Moreau) ensuite (1892-1894). À ses vingt ans, Evenepoel vit en effet dans la capitale française, où il est sensé se former au métier de décorateur. Il loge chez une cousine qui sera son modèle  principal. Et il trouve auprès de Gustave Moreau surtout, mais aussi de Matisse notamment, des encouragements sincères. En 1894, son tableau Louise en deuil est reçu au Salon des Artistes français, premier signe de reconnaissance officielle de son talent. Il multiplie alors les portraits et, fasciné par les types populaires, il croque volontiers les scènes de la vie parisienne, l’animation des rues, les ouvriers rentrant du travail, cherchant aussi à saisir tous les mystères de la lumière. Mais son état de santé est alarmant ; il passe les deux étés 1897 et 1898 à Namur, mais durant l’hiver en 1897, il séjourne en Algérie cherchant à s’y soigner. De retour à Paris, ses compositions rencontrent un franc succès. Son tableau L’Espagnol à Paris est fortement apprécié (1899). Evenepoel s’est progressivement construit un style original que vient stopper brutalement la fièvre typhoïde qui l’emporte fin décembre 1899. Il s’apprêtait à épouser sa cousine Louise et à reconnaître le petit Charles, leur fils adultérin. Outre des portraits d’enfants de sa famille, le peintre Evenepoel est reconnu pour ses scènes parisiennes, représentant les gens endimanchés en général, ainsi que des femmes et leurs chapeaux en particulier, comme cette Dame au chapeau vert (1897) que conservait le Musée de l’Art wallon, institution aujourd’hui supprimée.

 

Sources

La Vie wallonne, 1981, n°373-374, p. 86-87
La Vie wallonne, IV, 1982, n°380, p. 273
Jacques STIENNON, Jean-Patrick DUCHESNE, Yves RANDAXHE (dir.), De Roger de le Pasture à Paul Delvaux. Cinq siècles de peinture en Wallonie, Éditions Lefebvre & Gillet, Les Éditeurs d’Art Associés, Art & Fact, 1988, p. 213
Astrid MATTARD, Henri Evenepoel, sur http://balat.kikirpa.be/peintres/Detail_notice.php?id=2232 (s.v. avril 2015)
Francis HYSLOP, Henri Evenepoel à Paris : lettres choisies 1892-1899, Bruxelles, Renaissance du Livre, 1971
Henri Evenepoel : 1872-1899. Exposition, Musées des Beaux-Arts de Belgique 17 mars – 12 juin 1994, Bruxelles, Crédit communal, 1994

 

Plaque Henri Evenepoel (Wépion)

 
 

Trieu Colin 10
5100 Wépion

carte

Paul Delforge