SPW - G. Focant

Ancien palais de justice d'Arlon

Situé sur ce grand espace entièrement pavé qu’est la place Léopold, le palais de Justice d’Arlon est érigé à partir de 1864 selon les plans de l’architecte de la ville, Albert-Jean-Baptiste Jamot. De style néogothique, il offre une nouvelle variété architecturale à l’ensemble, sur lequel se trouve déjà un palais provincial néoclassique. Le palais de Justice est inauguré le 13 septembre 1866 à l’occasion de la joyeuse entrée de Léopold II à Arlon.

Cet élégant bâtiment est composé d’un corps principal fait de trois niveaux et de deux ailes plus basses. La bâtisse se trouve sur un haut soubassement. L’accès à l’édifice se fait par un imposant perron à double volée en haut duquel se trouvent trois portes en arc-brisé. Un fronton orné d’une corniche, d’une frise, d’arcatures en relief et de trois clochetons surmonte l’ensemble. Les armoiries des dix principales villes de la province1 ont été taillées dans la pierre entre les linteaux supérieurs du premier étage et les fenêtres du second.

Le bâtiment abritait principalement la cour d’assises du Luxembourg et le tribunal de première instance mais depuis avril 2003, l’entièreté des services judiciaires a intégré les bâtiments du nouveau palais de Justice d’Arlon. Aujourd’hui, l’ancien palais de Justice est devenu un pôle culturel majeur pour Arlon et la région. Les lieux accueillent concerts, représentations théâtrales, expositions, défilés, boutiques éphémères, conférences… 

1908 : le Congrès international de langue française

Tenu à Arlon du 20 au 23 septembre 1908 dans le palais de Justice, le Congrès pour la culture et l ’extension de la langue française fut un événement de grande importance pour la petite ville sud-luxembourgeoise. De nombreux congressistes participèrent aux travaux des trois principales sections, constituées dès l’ouverture le lundi 21 septembre : une section littéraire (présidée par le poète Émile Verhaeren), une section de propagande et une section pédagogique. La section de propagande ouvrit d’ailleurs ses débats sur la lecture d’un rapport de Julien Delaite, président de la Ligue wallonne, qui émit le voeu de voir la langue française  rester l ’unique lien d’échange entre « les deux races qui constituent notre nationalité ».

Les débats furent interrompus la journée du 22 septembre afin que les congressistes se rendent à Luxembourg, pour une réception. La séance de clôture du Congrès, tenue dans la salle de la cour d’assises le mardi 23 septembre à 16h, vit l’adoption de la plupart des décisions prises en section : développement de la culture française dans le monde, notamment via la presse et la littérature en général, augmentation des études phonétiques… Le Congrès d’Arlon fut donc l’occasion pour les militants wallons, réunis autour de francophones du monde entier, de faire la part belle à la langue française dans une région frontalière.

Place Léopold
6700 Arlon

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www.palaisarlon.be

Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

ASBL Archives photographiques namuroises

Ancien hôtel Sofitel à Wépion

L’ancien hôtel Sofitel de Wépion, aujourd’hui intégré dans la chaîne Léonardo après avoir fait partie de celle des Novotel, est un vaste bâtiment plat en bord de Meuse, édifié en 1973 et comptant plus d’une centaine de chambres et de nombreuses salles de réunion pour séminaires.

1980-1981 : la première session du Conseil régional

Le 14 mai 1979, une Assemblée informelle des Parlementaires de la Région wallonne avait été réunie à Namur à la demande de Jean-Maurice Dehousse, président du premier Exécutif régional, afin de procéder à la lecture de sa déclaration de politique générale. Le Conseil régional wallon, prédécesseur de l’actuel Parlement wallon, tint sa première réunion le 15 octobre 1980 au Sofitel de Wépion, tandis que les quelques fonctionnaires de cette nouvelle assemblée, « se casaient tant bien que mal dans un bâtiment de la rue Saint-Nicolas à Namur ». Léon Hurez devint le premier président du Conseil régional. 

Dans la perspective de pouvoir accueillir sans délai les travaux du nouveau Conseil régional wallon (après la suppression du Conseil consultatif provisoire qui avait existé de 1974 à 1977) dont la création, pensait-on, était imminente, la Ville de Namur avait loué dès 1978 la seule vaste salle de réunion disponible sur son territoire, celle de l’hôtel Sofitel de Wépion, inauguré cinq ans plus tôt. Elle courait moins le risque ainsi de voir la nouvelle assemblée wallonne décider de s’installer « provisoirement » dans une autre ville mieux équipée, si d’aventure Namur n’avait pu fournir les lieux nécessaires. C’est donc dans cette salle de réunion qu’eut lieu, le 15 octobre 1980, la séance officielle d’installation du CRW issu des lois d’août 1980. Léon Hurez présida le Conseil régional wallon jusqu’au 6 octobre 1981, durant toute la première session au cours de laquelle furent adoptés les deux premiers décrets wallons dans les matières alors régionales : celui du 21 août 1981 modifiant la loi sur la pêche fluviale et celui du 26 août 1981 créant un Comité de surveillance et de contrôle dans les entreprises en voie de restructuration.

Dès la législature suivante, après les élections du 8 novembre 1981, le Conseil régional put s’installer dans les locaux de l’ancienne Bourse de commerce au coeur de Namur. Il se rapprochait ainsi des services du greffe qui, alors « forts » de quatre agents, s’étaient installés dès 1980 au no 24 de la rue Saint-Nicolas, dans un bâtiment loué alors à une société bancaire qui l’avait laissé sans occupation depuis longtemps. Ces locaux sont toujours occupés actuellement par le Greffier du Parlement wallon.

 

"Le décor : un « Sofitel » en bord de Meuse, une salle basse, aveugle, très moderne d’aspect, mais présentant peu de commodités. Des chambres d’hôtel en guise de salles. À côté, un GB. Ce n’est pas un décor historique pour la Wallonie, mais il 

semble politiquement exclu de retourner à Bruxelles et de siéger au Sénat comme le Conseil communautaire. Alors, le « provisoire » peut durer". Combat, 13 novembre 1980, p. 2.

"L’intérêt des membres de l’assemblée était réel et conduisit souvent le conseil à siéger tard dans la soirée, tant le souci d’information de ses membres était grand. Les conditions de travail étaient, bien sûr, précaires et malcommodes : siéger dans un hôtel, dans lequel un va-et-vient de clients et de personnel créait une certaine confusion, n’ était ni aisé, ni compatible avec la dignité d’une assemblée législative. Qu’on me comprenne bien : je n’entends pas critiquer la décision de la Ville de Namur de mettre ces lieux à notre disposition. Le bourgmestre d’alors, Louis Namêche, avait, bien avant le vote de la loi spéciale, compris qu’il devait rapidement permettre l’accueil de l’assemblée dans une ville à qui le soudain statut d’hôte d’instances régionales posait d’évidence quelques problèmes. Sa décision permit d’installer le Conseil deux mois seulement après l’entrée en vigueur de la loi et le mit en état d’entamer immédiatement ses travaux".  Témoignage de Léon Hurez, in L’Aventure régionale, p. 62-63.

Chaussée de Dinant 1148
5100 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

SPW - G. Focant

Ancien hôtel du Baron Taye

Édifié sur un plan presque en L, cet ensemble comprend divers bâtiments des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles qui forment l’ancien hôtel du baron Taye de Wemmel, famille noble de la région dont plusieurs membres furent bourgmestres de Bruxelles aux XVIe et XVIIe siècles. 

L’édifice présente une large façade uniformisée, rythmée de fenêtres à linteau droit dont certaines pourvues de chaînages. Une porte Louis XV en pierre bleue et une tourelle carrée en briques complètent l’harmonie du bâtiment. L’hôtel abrite actuellement le siège de l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW), qui s’est installée dans l’ancienne remise à voitures, entièrement rénovée en 2000.

1949 : la Bibliothèque nationale de Wallonie

La volonté de créer une bibliothèque à caractère wallon s’est manifestée à plusieurs reprises au cours du XXe siècle. La Société liégeoise de Littérature wallonne possédait déjà une bibliothèque de ce type, mais celle-ci n’avait pas de relation avec le Mouvement wallon. À l’initiative de Luc Javaux, une bibliothèque vit le jour à Namur en 1934 : cette "bibliothèque publique de Wallonie", abritée par la bibliothèque communale, disparut avec la Seconde Guerre mondiale. Une autre bibliothèque exista entre 1933 et 1935 à la Maison wallonne de Liège.

Conçue dès 1941 par le cercle "les XIII" de Nivelles et par la Fédération des cercles littéraires et dramatiques du Brabant, une "Bibliothèque nationale de Wallonie" fut inaugurée dans les locaux de l’ancienne maison communale de Thines-lez-Nivelles (entité de Nivelles) en septembre 1949. Elle proposait alors près de sept mille ouvrages. Vingt ans plus tard, le 20 septembre 1969, elle déménagea dans les locaux de l’hôtel du baron Taye, avec ses quelque vingt mille ouvrages.

Rue de la Religion, 10
1400 Nivelles

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

Guy Focant - SPW Patrimoine

Tombe Luc JAVAUX

Né à Namur en 1911, Luc Javaux s’engage pour la Wallonie alors qu’il n’est qu’étudiant à l’Athénée de Namur. Il fonde ensuite la Fédération des Universitaires wallons dont la devise « Mieux vaut mourir de franche volonté, que du pays perdre la liberté » – que l’on retrouve sur la tombe de Georges Truffaut à Liège – préfigure son destin. 

Avocat, il devient une des figures les plus actives du Mouvement wallon. Il part en Angleterre en 1940 : aviateur, il s’engage au sein de la Royal Air Force britannique et participe à la bataille d’Angleterre avant de poursuivre le combat. Luc Javaux meurt le 18 octobre 1943 alors qu’il survolait les Indes, son avion étant broyé par un typhon. Ayant émis le souhait d’être enterré en terre wallonne, il sera inhumé dans le caveau familial du cimetière de Fleurus en présence de nombreux militants wallons le 18 octobre 1961 seulement. 

Sur le caveau, une inscription rappelle les engagements du militant : « Maître Luc Javaux. Namur 16-8-1911. Premier volontaire belge R.A.F. Capitaine aviateur tombé le 18-10-1943. Mort pour la Wallonie française ».

Cimetière de Fleurus
Route de Mellet
6220 Fleurus

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Tombe Jo WOUSSEN

Champion de Belgique de boxe (poids léger) en 1956 (à l’âge de 28 ans), devenu ouvrier métallurgiste, Joseph Woussen fut une des quatre victimes de la grande grève de l’hiver 1960. Pendant plusieurs années, des responsables du Mouvement populaire wallon organisèrent des rassemblements autour de sa tombe (en 1963, 1965, 1966) pour rendre hommage au « martyr de la classe ouvrière et de la cause wallonne ».

Jo Woussen (né à Liège en 1928) n’était pas un militant wallon, mais cet ouvrier métallurgiste fut tué d’une balle lors d’une charge de gendarmerie le 17 janvier 1961 à Chênée, pendant les manifestations de l’hiver 1960. Son destin est ainsi lié à un des grands moments fondateurs de l’identité wallonne : la « grande grève » de décembre 1960-janvier 1961 contre le projet de loi « unique » du gouvernement chrétien-libéral de Gaston Eyskens, qui annonça une série de bouleversements importants du côté des forces politiques et syndicales wallonnes, et du Mouvement wallon. Elle eut un impact considérable quant au progrès de la revendication fédéraliste.

Dès le 17 novembre 1960, une réunion des cadres wallons de la FGTB à Charleroi décidait, entre autres, la parution à partir de janvier 1961 d’un journal de lutte « spécifiquement wallon » et de la mise sur pied d’un organe de coordination syndicaliste wallon. Dès décembre 1960, l’action de grève apparaît surtout comme wallonne et socialiste. André Renard préconise une grève générale de durée illimitée, toutes les régionales wallonnes (sauf une) et les centrales professionnelles majoritaires en Wallonie l’approuvent, mais toutes les régionales flamandes (sauf Gand) et les centrales majoritaires en Flandre votent contre ! La grève dura plus d’un mois et ses objectifs évoluèrent : de l’opposition à la loi unique, l’accent se déplaça vers les problèmes spécifiquement wallons et la revendication s’étendit aux réformes de structures économiques et politiques.

Un comité de coordination des Régionales wallonnes de la FGTB avait été créé le 23 décembre à Namur. Il déclare dès le 2 janvier 1961 que « dès à présent se pose le problème de réformes de structures seules capables d’assurer l’expansion économique et la prospérité de la Wallonie dans le cadre des structures politiques du pays révisées ». Le même jour, les représentants des Fédérations wallonnes du PSB réunis à Namur décident de constituer un Comité permanent de liaison entre les Fédérations et soulignent la nécessité d’une révision des structures politiques du pays, autrement dit – car c’était déjà de cela qu’il s’agissait – du fédéralisme.

Le lendemain 3 janvier à Yvoz-Ramet, André Renard situe clairement l’enjeu : « le peuple wallon est mûr pour la bataille. Nous ne voulons pas que les cléricaux flamands nous imposent la loi. Le corps électoral socialiste représente 60 % des électeurs en Wallonie. Si demain le fédéralisme était instauré, nous pourrions avoir un gouvernement du peuple et pour le peuple ». Haranguant les grévistes le 6 janvier à Liège, le 11 à Mons, le leader syndical parle dans le même sens. Pour la première fois, la revendication d’une réforme radicale de l’État est affichée par les travailleurs wallons en lutte et elle retrouve un soutien populaire comme en juillet 1950.

L’essoufflement du mouvement commence en Wallonie quand les grévistes wallons, qui luttaient pour le retrait pur et simple de la loi, pour les réformes de structures économiques et pour le fédéralisme, s’aperçoivent que la grève ne peut plus trouver d’issue politique immédiate. Le mouvement se relâche dès le 16 janvier. Le 21, il reste 150.000 grévistes wallons seulement. Le Comité de coordination des Régionales wallonnes de la FGTB décide de « suspendre » la grève pour le 23 et de « donner de nouvelles formes à l’action », ce qui aboutira à la création du Mouvement populaire wallon, le nouveau fer de lance du combat wallon avant la création du Rassemblement wallon en 1965.

Cimetière de Chênée-Centre
Rue de Chèvremont
4032 Liège

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

G. Focant - SPW

Tombe Freddy TERWAGNE

La sépulture de Terwagne au cimetière d’Amay comporte un monument réalisé par le sculpteur liégeois Marceau Gillard (1904-1987), qui fut installé en présence de dix-huit Ministres ou anciens Ministres deux ans après l’inhumation de Terwagne. Il représente un homme assis, le bras posé sur les genoux. Le 14 février 1981, le cimetière fut le cadre d’une cérémonie d’hommage à l’occasion des dix ans de la mort de Freddy Terwagne en présence du roi Baudouin.

Freddy Terwagne. Né en 1925, il s’engage dans la Résistance dès septembre 1942. Il s’y distingue au point de devenir officier de l’Armée secrète et de recevoir la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance.

Sensibilisé à la question wallonne au sortir du conflit, il devient député du Parti ouvrier belge. Très actif lors des grèves de l’hiver 1960, il figure parmi les membres fondateurs du Mouvement Populaire Wallon conduit par André Renard. En 1962, il refuse de voter la fixation de la frontière linguistique qui annexe les Fourons à la Flandre. Il soutient, l’année suivante, le pétitionnement wallon en faveur du fédéralisme.

Ministre des Relations communautaires en 1968, il joue un rôle clef dans l’inscription des Régions, donc de la Wallonie, dans la Constitution. Il fait ainsi progresser de manière décisive le fédéralisme que les Wallons revendiquent de longue date. Freddy Terwagne décède brutalement le 15 février 1971, peu après son accession au maïorat d’Amay.

En 1991, le Ministre-Président Guy Spitaels rendra, ici-même, un vibrant hommage à son action pionnière et déterminante en faveur de l’autonomie wallonne. Freddy Terwagne fut élevé au rang de Commandeur du Mérite wallon, en 2012.

Rue Pirka
4540 Amay

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

IPW

Tombe François VAN BELLE

Né à Tilleur en 1881, Van Belle, militant et élu socialiste (il sera député de 1919 à 1958 et bourgmestre de Tilleur de 1921 à sa mort en 1966!), participe aux Congrès wallons de 1905 et 1912, préside la Concentration wallonne de 1931 à 1937, est le premier président de la Wallonie libre clandestine et, enfin, un des moteurs du Congrès national wallon de 1945. 

Sa tombe, installée dans les premières allées du nouveau cimetière de Tilleur, est un monument familial d’une grande simplicité, portant une plaque offerte par la commune. Elle fut fleurie en 1981 à l’occasion du centenaire de la naissance de Van Belle, mais aussi à l’occasion du cinquantième anniversaire du Congrès national wallon en 1995.

Nouveau cimetière de Tilleur
Rue Malgarny
4420 Saint-Nicolas

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

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Tombe Fernand MASSART

Fernand Massart (1918-1997), résistant au sein de la « Wallonne libre » clandestine, membre actif du Mouvement populaire wallon au début des années 1960, fut le seul parlementaire à démissionner du PSB en 1963 en raison de l’hostilité et des entraves mises par la direction nationale de ce dernier à l’action du MPW. Après avoir siégé comme indépendant jusqu’en 1965, il redevint en 1968 parlementaire du Rassemblement wallon (dont il sera président en 1983). C’est sur sa proposition que le Conseil culturel de la Communauté française adopta comme symboles en 1975 le drapeau wallon de Paulus et la date du 27 septembre.

La tombe de Massart au cimetière de Beez rappelle seulement qu’il fut sénateur et le dernier bourgmestre de Beez avant la fusion avec Namur, mais, en face du champ de repos, l’ancien presbytère (vaste habitation datant de 1847) a été rebaptisé « Espace Fernand Massart »199 en 2001 et la plaque apposée à cette occasion en présence du Ministre-Président wallon Jean-Claude Van Cauwenberghe salue en Massart le militant wallon uniquement, à l’initiative d’une asbl « Souvenir Fernand Massart ».

Une plaque "Mémoire de la Wallonie" fut apposée sur le mur du cimetière de Beez en 2013, à l'inititative du Ministre-Président Rudy Demotte. 

Elle porte le texte suivant : "Dans ce cimetière repose Fernand Massart, dernier bourgmestre de Beez et grand militant wallon. Né en 1918, ses convictions l’incitent à participer activement à la Résistance contre le nazisme. Dénoncé par des rexistes en 1941, il rejoint les rangs britanniques, au sein desquels il combattra durant toute la guerre. En 1945, il participe au Congrès national wallon de Liège, en uniforme anglais. En 1950, il prend une part active à la campagne contre le retour de Léopold III. Dans la foulée de la grève de l’hiver 1960-1961, avec André Renard et André Genot, il milite pour le fédéralisme au sein du Mouvement populaire wallon. Elu député du Parti socialiste belge puis du Rassemblement wallon, il refuse, en 1962, de voter la fixation de la frontière linguistique qui annexe les Fourons à la Flandre. En 1976, dans l’attente de la création de la Région wallonne, il est à l’origine du décret instituant le drapeau au coq de Paulus comme emblème de la Communauté française et fixant sa fête officielle au 27 septembre, en commémoration de la victoire sur les Hollandais. Francophile, Fernand Massart fut, toute sa vie durant, un ardent défenseur d’une Wallonie fière, solidaire et autonome. Il fut élevé au rang d’Officier du Mérite wallon en 2012".

Avenue du Château de Beez 25
5000 Namur

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

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Tombe commune Jules DESTRÉE et Paul PASTUR

Image étonnante, à l’entrée du cimetière de Marcinelle195, que celle de la sépulture commune de Jules Destrée et de son ami et collègue Paul Pastur (1866-1938), autre figure du Mouvement wallon, mais surtout fondateur de l’Université du Travail de Charleroi. Entre deux médaillons présentant les profils des deux illustres occupants du caveau, la phrase « Les familles Pastur et Destrée, unies dans la vie, réunies dans la mort » fut ajoutée à la mort de Pastur, survenue deux ans après celle de Jules Destrée, lorsque son urne funéraire fut placée à côté de celle de son ami d’enfance dans le caveau familial.

La tombe est la première de l’Allée 1, à gauche en entrant.

Cimetière de Marcinelle 
Rue du Repos 12
6001 Charleroi

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009

G. Focant - SPW

Statue Congrès de Polleur

« Ce que la France a été pour l’Europe, le Pays de Liège l’a été pour la Belgique et le Pays de Franchimont et de Stavelot pour le Pays de Liège ». C’est en ces termes que Merlin de Douai, président de la Convention nationale, saluait le 8 août 1794 les patriotes réfugiés du Franchimont qui s’apprêtaient à quitter Paris pour regagner les rives de l’Amblève, de la Hoëgne et de la Vesdre. Liège venait d’être libérée par l’armée de Sambre-et-Meuse. Cette phrase maintes fois citée situe très bien le caractère plus progressiste encore et plus radical de la révolution de 1789 dans le Franchimont. Cette tendance se traduisit notamment dans deux faits historiques importants. Ce furent d’abord, du 26 août 1789 au 23 janvier 1791, les vingt-cinq séances du Congrès de Polleur rassemblant au centre géographique de l’ancien marquisat des délégués des cinq bans de celui-ci, qui adoptèrent le 16 septembre 1789 une Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, la troisième au monde après celle de Virginie et de Paris, mais plus démocrate que cette dernière en certains de ses articles. Ce furent ensuite, le 23 décembre 1792, les voeux émis par les habitants des communes de Theux et de Spa en faveur de la réunion à la France, premiers du genre et imités un mois plus tard par Liège et par près de 380 autres localités de l’ancienne principauté.

 En 1964, deux militants wallons, responsables de la section verviétoise de « Wallonie libre » depuis sa création, le Verviétois Jules Nissenne (1907-1991) et le Disonais Joseph Gélis (1923-2006), prennent l’initiative d’organiser des cérémonies à l’occasion du 175e anniversaire du Congrès de Polleur et de sa Déclaration de 1789 pour rappeler à leurs contemporains l’importance de « lutter pour les droits sacrés de liberté des Citoyens et de respect de la Constitution »179. Huit ans plus tard, ce duo est encore à la base du comité créé pour le 180e anniversaire des voeux de rattachement à la France de 1792, qui souligne que « ces voeux procédaient d’un idéal de liberté et concrétisaient un droit essentiel, celui des peuples à disposer d’eux-mêmes, qu’il convient de célébrer en un temps où, de la périphérie bruxelloise aux Fourons, cet idéal, ce droit, cyniquement, sont bafoués ».


En 1989 enfin, pour le bicentenaire du Congrès de Polleur (et des révolutions franchimontoise, liégeoise et française), l’asbl « Congrès de Polleur » est constituée : elle est à l’initiative d’une route des Droits de l’Homme qui parcourt tout le territoire de l’ancien marquisat de Franchimont et est balisée par seize stèles qui égrènent chacun des droits proclamés par le Congrès en invitant le passant à la réflexion181. Une statue symbolisant le Congrès fut également installée en retrait de la stèle placée à Polleur.


Elle représente un personnage féminin portant dans ses bras le texte de la Déclaration franchimontoise.

Carrefour de la N640 et de la voie du Vieux Chemin
4800 Verviers

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Freddy Joris & Frédéric Marchesani, avril 2009