Jo Van Hove

Abbaye Notre-Dame de Leffe

En 1152, le comte de Namur Henri l’Aveugle cède une petite église dédiée à la Vierge à l’abbaye de Floreffe afin d’y établir une communauté religieuse. Constituée en prieuré, la donation est confirmée par le pape Adrien IV en 1155. Dès 1200, l’établissement est érigé en abbaye indépendante. Grâce à l’afflux de donations, le nombre de membres de la communauté augmente.

Le site est ravagé par les troupes du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1466 mais il faut attendre le début du XIIe siècle pour que l’on entame des travaux de rénovation. Ceux-ci se poursuivent jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

En 1796, la République française supprime l’abbaye, nationalise ses biens et procède à la vente des bâtiments. Entre 1816 et 1839, l’abbaye est transformée en verrerie. Elle devient ensuite une papeterie puis une fabrique de lin. À la fin du XIXe siècle, l’ensemble sert de carrière à ciel ouvert avant l’arrivée en 1903 de religieux français qui investissent les lieux.

En 1930, les bâtiments sont cédés à l’abbaye de Tongerlo et on procède enfin à une restauration d’envergure. De l’abbatiale dévastée par les Français, seul subsiste un portail baroque daté de 1715. D’autres vestiges des bâtiments modernes ont été conservés : l’église de la communauté a été aménagée dans une ancienne grange du XVIIIe siècle, la cour centrale est encore fermée par une aile de bâtiment de la même époque et quelques éléments d’architecture du XVIIe siècle sont préservés dans l’aile sud.

Leffe est aujourd’hui devenue une abbaye reconnue. Sa production brassicole est exportée aux quatre coins du monde et poursuit une tradition pluriséculaire. Les sources mentionnent en effet la fabrication de bière à cet endroit depuis 1240, activité rendue possible grâce à la présence d’une eau de source particulièrement pure.

Place de l’Abbaye
5500 Dinant

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Classée comme monument le 1er septembre 1937

www.abbaye-de-leffe.be

Institut du Patrimoine wallon

Jo Van Hove

Rocher Bayard et ses alentours

Le rocher Bayard est intimement lié à la légende des quatre fils Aymon, évoquée dès le Moyen Âge. Elle rapporte que Renaud, Richard, Alard et Guichard, traqués à travers les forêts d’Ardenne par Charlemagne, arrivèrent à Dinant. Sur le point d’être capturés, ils montèrent sur le cheval Bayard et franchirent la Meuse d’un bond prodigieux depuis le haut d’une falaise.

Bien que ce récit relève du merveilleux, la légende est encore bien présente dans la région et certains voient encore l’empreinte du cheval sur le rocher. Une trace en forme de fer à cheval est en effet visible sur la face sud. Au Moyen Âge, le rocher constituait une barrière naturelle dont le franchissement était difficile. Au 17e siècle, les habitants du sud de la ville réclamèrent qu’une trouée soit opérée. Celle-ci fut réalisée en 1662 et déjà élargie en 1698. Le rocher Bayard est composé d’un banc de calcaire de dimensions impressionnantes : environ 40 m de hauteur par rapport au fleuve et un passage large de 3,50 m. 

Plusieurs plaques commémoratives ont été installées aux alentours. L’une d’elles rappelle que le roi des Belges Albert Ier escalada le rocher en 1933. Une autre évoque un épisode de la bataille des Ardennes en 1944. Une troisième rappelle le décès à cet endroit d’un champion de moto en 1928. Le site et ses alentours, couvrant une superficie de 140 m², sont aujourd’hui protégés.

Route nationale 95
5500 Dinant

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Classé comme site le 4 avril 1939

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 Jo Van Hove

Anciennes forges Amand

À l’extrême fin du 18e siècle, sous le régime français, le maître de forges Antoine-Joseph Amand (1749-1834) s’installe à Bouvignes. Originaire d’Ermeton-sur-Biert (Mettet), il se lance dans la métallurgie et érige un haut fourneau à l’entrée du village. Il acquiert également l’ancien couvent des sépulcrines et le transforme en maison de plaisance en 1820. En 1822, le fondateur laisse la main à son fils, Alexandre Amand, qui reprend l’institution. 

Fort de son succès, l’entreprise croît rapidement et la construction d’une nouvelle usine est entamée quelques années plus tard. Doté d’une machine à vapeur, ce haut fourneau provoque le développement d’une intense activité industrielle dans le village, qui atteint son apogée à la fin du 19e siècle avec l’installation d’un atelier de filature et de tissage. 

L’usine Amand fonctionna quant à elle près d’un siècle et employa jusqu’à une centaine d’ouvriers. Le bâtiment industriel qui abritait la machine à vapeur a été érigé en 1835. De style néoclassique, il compte deux niveaux en moellons de calcaire et pierre bleue. Au rez-de-chaussée, sur la façade latérale, on peut observer deux arcades jumelées.

Rue du Fourneau 7
5500 Bouvignes

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Classées comme monument le 27 mai 1982

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 Jo Van Hove

Maison traditionnelle, rue Barbier n° 5

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. 

Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour les rues Barbier, Genard et Guiot, trois belles venelles du centre. Ces rues comptent quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt plus classique, plutôt ordonné. 

La maison d’angle située au no 3 de la rue Barbier a été élevée en pierre bleue et moellons de calcaire chaulés. Le gros œuvre remonte à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle, comme l’indiquent quelques éléments de tradition gothique (cheminée du rez-de-chaussée, traces de structure en colombages à l’intérieur). La maison a été à diverses reprises remaniée au cours des 18e et 19e siècles. 

Cette maison, située au no 5, est une extension de la première. Plus petite, elle a été construite dans le deuxième tiers du 18e siècle avec les mêmes matériaux. Toutes deux ont bénéficié d’une mesure de classement et ont ensuite été restaurées en 1992-1993 par les architectes Houdé et Verleyen, alors en charge d’un important chantier de rénovation urbaine dans le quartier.

Rue Barbier 5
5500 Bouvignes

carte

Classée comme monument le 26 février 1981

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Maison traditionnelle, rue Barbier n° 3

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. 

Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour les rues Barbier, Genard et Guiot, trois belles venelles du centre. Ces rues comptent quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt classique, plutôt ordonné. 

La maison d’angle situé au no 3 de la rue Barbier a été élevée en pierre bleue et moellons de calcaire chaulés. Le gros œuvre remonte à la fin du 16e siècle ou au début du 17e siècle, comme l’indiquent quelques éléments de tradition gothique (cheminée du rez-de-chaussée, traces de structure en colombages à l’intérieur). La maison a été à diverses reprises remaniée au cours des 18e et 19e siècles. 

La maison voisine, située au no 5, est une extension de la première. Plus petite, elle a été construite dans le deuxième tiers du 18e siècle avec les mêmes matériaux. Toutes deux ont bénéficié d’une mesure de classement et ont ensuite été restaurées en 1992-1993 par les architectes Houdé et Verleyen, alors en charge d’un important chantier de rénovation urbaine dans le quartier.

Rue Barbier 3
5500 Bouvignes

carte

Classée comme monument le 26 février 1981

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Maison traditionnelle, rue Genard n° 12

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour les rues Genard et Guiot, deux belles venelles du centre. 

Ces rues comptent quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt classique, plutôt ordonné. Cette maison relie ces deux rues, entre une cour et un jardin clos de murs. Il s’agit d’une importante demeure de style traditionnel. Elle a été construite en 1637 comme l’indique la date inscrite sur un écu situé au-dessus de la porte d’entrée. On y voit également les initiales M.A.B de Michel aux Brebis, propriétaire de la maison à l’époque.

Elle présente une façade de moellons de calcaire et briques chaulées, renforcée de chaînes d’angle et caractérisée par une imposante tourelle d’escalier. Celle-ci est coiffée d’une toiture pyramidale. Juste à côté se trouve une porte cochère aménagée au milieu du 18e siècle. Comme bien d’autres demeures du quartier, l’édifice a été restauré à la suite d’un grand plan de rénovation urbaine lancé conjointement en 1976 par la ville de Dinant et les autorités régionales. Cette bâtisse a été restaurée en 1993-1994 par les architectes Jaspard et Lambert.

Rue Genard 12
5500 Bouvignes

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Classée comme monument le 20 avril 1983

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Jo Van Hove

Maison traditionnelle, rue Guiot N° 5

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. 

Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour la rue Guiot. Celle-ci compte quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt classique, plutôt ordonné.

La maison située au no 5 est une bâtisse traditionnelle de la première moitié du 17e siècle. Elle a toutefois été modifiée à plusieurs reprises par la suite. Le seuil de la porte est formé d’une pierre de remploi datée de 1737 et les fenêtres ont été refaites au 20e siècle.

Rue Guiot 5
5500 Bouvignes

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Classée comme monument le 20 décembre 1982

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Maison traditionnelle, rue Fétis n° 74

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour la rue Fétis. Celle-ci compte quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt classique, plutôt ordonné. 

La maison située au no 74, à l’angle de la rue Guiot, est une belle bâtisse traditionnelle de la fin du 17e siècle. Érigée en moellons de calcaire peints, elle conserve un pignon qui, à l’origine, devait contenir des pans-de-bois, depuis lors refaits en brique. 

En face, les nos 71 à 81 constituent une enfilade de maisons néoclassiques de trois ou quatre niveaux. Celles-ci ont été reconstruites entre 1850 et 1855 suite à l’élargissement de la voirie mais conservent un gros œuvre du 18e siècle. Le remploi de deux portes de style classique aux nos 75 et 81 atteste de cet état de fait. 

Plus loin dans la rue, à hauteur du no 108, se trouve la chapelle Sainte-Marguerite. Située le long de la grand-route et entourée de rochers, il s’agit d’un petit édifice de style néoclassique érigé en briques peintes au 19e siècle. À gauche, dans la paroi rocheuse, est insérée une petite niche en calcaire, plus ancienne et ornée d’une coquille. Sur la base, on peut lire l’inscription suivante : « Passant, considérez les douleurs que j’ai souffert (sic) 1760 ».

Rue Fétis 74
5500 Bouvignes

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Classée comme monument le 27 mai 1982

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Jo Van Hove

Maison traditionnelle, rue Fétis n° 68

Le village de Bouvignes abrite de nombreuses maisons de caractère, dans un style très homogène. Invitant à la flânerie, les ruelles historiques de la localité sont bordées de maisons remarquables, comme cela est le cas pour la rue Fétis. Celle-ci compte quelques édifices affichant un style tantôt traditionnel, plutôt sobre, tantôt classique, plutôt ordonné. 

La maison située au no 68, à l’angle de la rue de la Meuse, est de type traditionnel. Elle est une des plus anciennes du village et a été construite aux alentours de 1600. Le rez-de-chaussée est bâti en brique et moellons calcaires, sous un étage en pans-de-bois formé de croix de Saint-André. Le terme « pan-de-bois » doit être différencié de « colombage » avec lequel il est souvent confondu. Le colombage, venant du latin colomba signifiant poteau, indique un type d’ossature bien connu en France composé d’une suite de poteaux. Le mot pan-de-bois, plus général, est avant tout technique. Il s’agit d’un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan. Le tout est rempli de briques, de torchis, de plâtre… 

À partir du 17e siècle, ce type de construction est progressivement abandonné dans nos régions. Les maisons allient alors la brique et la pierre de taille. Cette maison est ainsi le témoin de la transition de l’architecture qui s’opère à cette époque. La bâtisse a par la suite été modifiée comme en témoignent la porte et les fenêtres du rez-de-chaussée, qui furent percées au 19e siècle.

Rue Fétis 68
5500 Bouvignes

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Classéet comme monument le 20 décembre 1982

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Jo Van Hove

Tour Gossuin et vestiges des remparts de Bouvignes

Dès le 10e siècle, la ville fait partie du comté de Namur et se trouve à quelques encablures de Dinant, qui était alors une possession liégeoise. L’endroit devient une position stratégique et est fortifié à partir du 11e siècle avec l’édification d’un château. En 1213, le comte de Namur accorde des franchises et des privilèges aux habitants : Bouvignes devient la seconde ville du comté et le siège d’un puissant baillage. Ce territoire était soumis à la juridiction d’un bailli, officier comtal investi de fonctions très étendues dans les domaines administratif, judiciaire, financier et militaire. Au 13e siècle également, on entame la construction d’un rempart qui ceinture la ville du nord au sud. La place forte est sérieusement détruite par les troupes du roi de France Henri II en 1554 puis définitivement démantelée par les troupes de Louis XIV en 1672. La ville entame un long déclin mais garde son statut de chef-lieu de baillage. 

Bouvignes conserve de nombreuses traces de son prestigieux passé, parmi lesquelles la tour Gossuin. Également dégagée lors des fouilles archéologiques menées depuis 1994, cette tour semi-circulaire se situe au milieu d’un îlot d’habitation. Elle est située au centre d’une courtine qui se prolonge vers le mur latéral de la maison située au no 78 de la rue Fétis. L’ensemble a été construit en plusieurs phases du 14e au 16e siècle.

Rue Fétis
5500 Bouvignes (Dinant)

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Classée comme monument et site archéologique le 15 décembre 1999

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