Hôtel Van den Steen de Jehay
Construit au début du XVIe siècle par Gérard Chevalier, chanoine tréfoncier, ce bel hôtel de maître est achevé dans la seconde moitié du même siècle par Gérard Chevalier, neveu du précédent. Il est ensuite restauré dans la seconde moitié du XVIIIe siècle sur les plans de Jacques-Barthélemy Renoz, architecte particulièrement productif en principauté à cette époque. Il tire son nom actuel de la famille Van den Steen de Jehay, occupant des lieux entre 1641 et 1866. L’hôtel est ensuite divisé en six lots lors d’une vente publique organisée en 1872 ; il s’agit des bâtiments situés entre les numéros 29 et 39 du Mont-Saint-Martin actuellement. Le nº 33 constitue l’entrée principale originelle, remaniée par Renoz et conservant une ample porte flanquée de deux grosses colonnes d’ordre toscan et surmontée d’une fenêtre munie d’un balcon de ferronnerie. Les baies du dernier étage sont couronnées d’un fronton triangulaire mordant dans la corniche de frise. Les nºs 37-39 constituent l’ancien corps d’habitation de la demeure et sont caractérisés par leur imposante toiture. Datée du XVIe siècle puis restaurée par Renoz, la riche bâtisse comprend un rez-de-chaussée entièrement élevé en calcaire et percé de deux portes. Les deux étages supérieurs, de hauteur dégressive, sont construits en brique et tuffeau et éclairés chacun par cinq baies à croisée.
Plusieurs personnalités d’importance séjournent à cet endroit sous le régime français. En 1795, le représentant de la Convention Robert s’y installe au cours de la mission d’étude de la situation de l’ancien pays de Liège que l’on venait de lui confier. Au début du siècle suivant, l’hôtel héberge le second Consul, Cambacérès, venu rendre visite aux autorités du département de l’Ourthe. Enfin, le préfet et Bonaparte y sont accueillis en 1803.
Frédéric MARCHESANI, 2014