Le résultat des élections législatives de mai 1929 est favorable aux libéraux (+5, dont 3 en Wallonie) et aux frontistes qui sont près de doubler leurs sièges (11 au lieu de 6). La majorité catholique-libérale va engager la Belgique dans une étape importante de son histoire : c’est d’abord la flamandisation intégrale de l’Université de Gand qui est adoptée, consacrant le principe selon lequel la langue de la région fait la langue véhiculaire. Ce principe va se retrouver dans la législation relative à l’enseignement primaire et secondaire, et à l’administration (1932). Par l’adoption des lois de 1932, c’est le principe de l’homogénéité linguistique de territoires régionaux qui est consacré, le bilinguisme étant maintenu à Bruxelles et dans les communes situées le long de la frontière linguistique. On est entré dans l’ère du régionalisme linguistique, soutenu par les représentants de tous les partis. L’adoption en juin 1935 et en mai 1938 de lois instaurant le même principe en matière judiciaire et à l’armée complète le dispositif.
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)