Les élections du 24 mai 1936 constituent un véritable phénomène en Wallonie puisqu’en un coup de crayon 15% de l’électorat wallon propulse 13 candidats de Rex à la Chambre des représentants. Certes, le nombre total de députés est passé de 187 à 202, mais c’est le poids flamand dans l’assemblée qui s’en trouve renforcé (96 députés flamands, contre 76 wallons et 30 bruxellois). Débordé sur sa droite par le parti de Léon Degrelle, le parti catholique réalise son plus mauvais résultat depuis 1894 (avec 15 sièges, soit 9 en moins). Les libéraux wallons sont stables, alors que le POB perd des élus sur sa gauche : -5 pour le POB, +4 pour le PCB. Dans un climat international où s’amoncellent les nuages, l’annonce par le gouvernement belge de l’adoption d’une politique dite de neutralité en matière étrangère ajoute une lutte supplémentaire dans le panier déjà bien chargé des revendications wallonnes. Antifascistes, anti-rexistes, opposés au nationalisme flamand (14 députés nationalistes flamands siègent à la Chambre) et à la politique dite de neutralité belge, trois parlementaires socialistes wallons (G. Truffaut, Fr. Van Belle et Ch. Martel) déposent une proposition de révision de la Constitution visant à instaurer le fédéralisme en Belgique (1938). Elle est rejetée par leurs collègues parlementaires.
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)