Majoritaire depuis 1884, le Parti catholique est fortement influencé par ses représentants à l’écoute des revendications flamandes. Dès lors, la mino¬risation politique de la Wallonie devient de plus en plus évidente et se manifeste paradoxalement davantage depuis que le système élec¬toral a été modifié. En effet, la revendication du suffrage universel, défen¬due par les socialistes et les libéraux progressistes, et qui s’est concrétisée en partie par l’introduction en 1892 du suffrage universel tempéré par le vote plural, a eu comme conséquence d’augmenter le poids catholique au Parle-ment. Or, comme la Fédération des Cercles catholiques compte ses électeurs surtout au nord du pays, les revendications flamandes trouvent de plus en plus d’échos au Parlement.
Les difficultés internes que connaît le Parti catholique en 1911 font naître de grands espoirs de changements dans les rangs de ses adversaires. Aux élections du 2 juin 1912, sous un régime de suffrage universel plural à la proportionnelle, et où le nombre de sièges de députés a augmenté par rapport à 1910, passant de 166 à 186, le succès catholique et flamand constitue une surprise. Au niveau national, la Fédération des Cercles catholiques progresse de 86 à 101 sièges (dont 28 en Wallonie) ; les libéraux maintiennent le statu quo (45, dont 17 en Wallonie) ; les socialistes passent de 34 à 39 (dont 27 en Wallonie) et le parti de l’abbé alostois Adolphe Daens compte un élu. Après une campagne électorale très tendue, parfois violente, la défaite des libéraux et des socialistes est d’autant plus cuisante qu’ils ont largement pratiqué la formule des listes de cartel et qu’ils disposent d’une large majorité en Wallonie (44 sièges sur 72).
Références
Moyne
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)