Degrelle Léon

Bouillon 15/06/1906, Malaga 31/03/1994

Journaliste et directeur de presse, Léon Degrelle crée la maison d’édition Rex en charge de nombreuses publications catholiques belges. Tribun doué, fils d’un député permanent catholique du Luxembourg, il est attiré par les exemples mussolinien et hitlérien et s’engage en politique en fondant le mouvement rexiste, initialement proche des milieux nationalistes belges et catholiques. Dans une ambiance de dénonciations systématiques du régime, les élections législatives de mai 1936 poussent 33 rexistes au Parlement, mais pas Degrelle qui, prudent, avait préféré ne pas se porter candidat. Souhaitant participer personnellement à ce surprenant succès, Léon Degrelle provoque une élection partielle dans l’arrondissement de Bruxelles le 11 avril 1937. Face au premier ministre Van Zeeland, il sort largement vaincu (19% des voix) du duel politique qu’il avait provoqué. Aux élections d’avril 1939, il parvient à gagner un siège de député à Bruxelles, mais son parti est sur le déclin (avec 8 parlementaires contre 33). 

Aspiré par le fascisme, Degrelle s’affiche ouvertement national-socialiste durant la Seconde Guerre mondiale et tente de se faire reconnaître comme le chef des Wallons par Hitler. Ne défendant aucun projet d’émancipation politique pour la Wallonie, il affiche uniquement des postures opportunistes et se montre disposé à placer la Wallonie et ses habitants sous la tutelle de l’Allemagne nazie. Les gesticulations de Degrelle (affirmation de la germanité des Wallons, création de la division SS Wallonie, etc.) ne convaincront jamais Berlin qui considère comme un pantin le SS-Obersturmbannführer et Volksführer der Wallonen. Condamné à mort par la Justice belge pour haute trahison le jour même où le Reich le nommait président d’un gouvernement de Wallonie (27 décembre 1944), exilé en Espagne (1945), et protégé par le régime de Franco, Degrelle obtient une naturalisation qui le met à l’abri de toutes poursuites (1954). À Malaga, il entretiendra sa propre légende en confirmant sa fidélité au nazisme.

Sources

COLIGNON Alain, dans Nouvelle Biographie nationale, 2001, t. VI, p. 111-123
CONWAY Martin, Léon Degrelle. Les années de collaboration 1940-1944 : le rexisme de guerre, Ottignies, Quorum, 1994, rééd. Bruxelles, Labor, 2005

Paul Delforge