Rome et ses voisins à la veille de la conquête de la Gaule par Jules César (60 av. J-C)

La conquête de l’Italie par Rome se déroule de 450 à 272 av. J-C. Avec la première guerre punique, Rome sort de la péninsule pour s’étendre aux îles (Sicile, Corse, Sardaigne), au nord de l’Afrique et à l’Espagne, contrôlant ainsi la Méditerranée occidentale (IIIe siècle av. J-C). À partir du IIe siècle, la République porte son regard vers l’est méditerranéen conquérant notamment la Grèce et la Syrie et recevant par héritage le royaume de Pergame. Rome s’implante ainsi peu à peu dans l’orient méditerranéen. Jusqu’alors, elle ne s’est guère aventurée vers le Nord où sont établis Celtes et Germains séparés par le Rhin.
La réalité celtique n’est pas clairement perçue par les Romains qui, à la suite de Jules César, distinguent trois parties en Gaule (Gallia est omnis divisa in partes tres) :   "… dont l’une est habitée par les Belges, l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, s’appellent les Celtes et dans la nôtre Gaulois" (Commentaire sur la Guerre des Gaules, Livre 1, I. Traduction empruntée à Dubuisson, dans Histoire de la Wallonie, 2004, p. 59-60). Conçue par les Romains, cette partition ne correspond nullement à la réalité celtique.
Considéré comme la partie nord de la Gaule, le Belgium (ce nom a été utilisé par César) est un vaste ensemble dont trois limites paraissent naturelles : le Rhin de son embouchure à Coblence, là où il reçoit la Moselle ; la côte de la mer du Nord et de la Manche, de l’embouchure du Rhin à l’embouchure de la Seine ; la Seine elle-même de son embouchure jusqu’à l’endroit où elle reçoit la Marne ; ensuite la Marne fait frontière avant de céder le relais à la Moselle qui termine ainsi la boucle. Si les limites naturelles peuvent encore nous servir de points de repère, elles ne constituaient pas des entraves majeures au déplacement des peuples de l’époque. À l’intérieur de cet espace comme à l’extérieur, différentes tribus ont organisé leur propre mode de vie à proximité de cours d’eau et de terres fertiles.

Références :
Dor20 ; Duby28 ; H29 ; www_cm0058A ; www_cm0058H1 ; www_cm0058H2


Paul Delforge