de France Cécile

Culture, Cinéma

Namur 17/07/1975

C’est à Namur que Cécile de France passe son enfance et son adolescence ; ses parents y tiennent un café branché (Le Vieux Clocher), où se croisent intellectuels et artistes du Namurois. Née Defrance (son patronyme officiel à l’état civil), elle étudie aux Sœurs Sainte-Marie et, ayant choisi l’option art dramatique, elle bénéficie des cours de théâtre du metteur en scène namurois Jean-Michel Frère. Après sa rhéto, passionnée de théâtre, elle passe le concours du Conservatoire de Liège, avant de prendre la route de Paris, où elle suit les enseignements en art dramatique (1992-1995) de Jean-Paul Denizon, acteur et assistant du metteur en scène britannique Peter Brook. Ensuite, elle est reçue au concours à l’École de la rue Blanche à Paris d’abord, puis, après le déménagement de l’École nationale supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT), à Lyon, ensuite. Durant sa formation de comédienne (1995-1998), elle s’initie également au chant, à l’escrime et à la danse, quand elle n’est pas jeune fille au pair pour financer tout cela. De 1996 à 2001, elle est principalement sur scène, jouant aussi bien du Faydeau que du Shakespeare, à Lyon ou à Paris. Loin de jouer les « grenouilles de bénitier »…, elle tourne dans le saugrenu court métrage Bon Appétit (2000) de Patrice Baudinet et Jean-Luc Fonck.

Devenu son agent, Dominique Besnehard lui ouvre d’autres perspectives, et l’on retrouve l’actrice aussi bien dans des clips, des courts métrages, à la télévision, que dans des doublages (notamment dans la franchise des films d’animation américains Cars), et surtout au cinéma. Sous la conduite de Richard Berry, elle interprète son premier grand rôle au cinéma dans L’Art (délicat) de la séduction, une comédie romantique où elle incarne le personnage de Laure, aux côtés de Patrick Timsit. Mais c’est L’Auberge espagnole (2002) de Cédric Klapisch qui la propulse à l’avant-plan du cinéma français. Le rôle d’Isabelle lui vaut en effet le César 2003 et le Prix Louis Lumière 2003 du meilleur espoir féminin. Cette année 2003 est aussi le moment où elle reçoit le Grand Prix du film fantastique européen de meilleure actrice, pour un rôle interprété dans un tout autre registre : avec Maïwenn, elle est en effet à l’affiche de Haute Tension, un film d’horreur d’Alexandre Aja, tourné dans des conditions très éprouvantes. 

C’est là une caractéristique de la carrière cinématographique de Cécile de France ; elle ne reste pas confinée à un genre ou à un type de personnage, interprétant les rôles les plus divers, sous la conduite d’une variété de réalisateurs fort différents. De Sœur sourire à la maîtresse de Django Rheinardt, elle peut être une Rebelle sanglante comme une jeune veuve courtisane, une journaliste s’interrogeant sur les Superstars comme une Passagère marinière, ou encore la compagne du peintre Pierre Bonnard, voire prêter sa voix à une Porsche 911 pour Pixar.

En 2004, elle a traversé l’Atlantique pour jouer, aux côtés de Jackie Chan, dans Le Tour du monde en 80 jours. En 2011, elle est à l’affiche de Hereafter, avec Matt Damon et Thierry Neuvic, dans un film de Clint Eastwood, avant de jouer pour les frères Dardenne. En 2005, elle se retrouve naturellement dans le casting de Cédric Klapisch quand il tourne, avec Romain Duris, Judith Godrèche et Audrey Tautou, Les Poupées russes : à nouveau, le rôle d’Isabelle conduit Cécile de France aux César, où elle reçoit le prix de la meilleure actrice dans un second rôle (2006). Elle sera encore au casting de Casse-tête chinois (2013), troisième volet de la trilogie de Klapisch, et acceptera aussi de jouer le rôle d’Isabelle dans la série télévisée Salade grecque (2023).

Tourner sous la direction d’étienne Chatiliez, de Danièle Thomson, de Xavier Giannoli, d’Alain Berliner, de Claude Miller, de Stijn Coninx, de Clint Eastwood ou des frères Dardenne témoigne d’une palette très large et d’un très grand éclectisme qui ne caractérisent pas que les premières années de la comédienne. Après 2011 et son rôle de coiffeuse cherchant à socialiser Le Gamin au vélo des frères Dardenne, Palme d’or à Cannes, celle qui a reçu le Prix 2011 du cinéma européen de la meilleure actrice tourne aussi bien avec éric Rochant, Catherine Corsini, Lola Doillon, Carine Tardieu, Héloïse Pelloquet, qu’Emmanuel Mouret, Allan Mauduit ou Albert Dupontel. Optant majoritairement pour des rôles dans le cinéma français, elle apprécie que la France encourage et protège le cinéma d’auteur.

Maître de cérémonie au Festival de Cannes 2006, elle reçoit l’Étoile d’Or du Premier Rôle féminin pour son rôle dans Quand j’étais chanteur, aux côtés de Gérard Depardieu. Ce prix décerné par l’Académie de la presse du cinéma français, elle l’avait déjà reçu en 2003. Prix Romy-Schneider 2005, elle est aussi récompensée par le Bayard d’Or 2007 de la meilleure comédienne au Festival international du Film francophone de Namur, pour son rôle de championne olympique traumatisée dans Où est la main de l’homme sans tête ?, réalisé par les frères Malandrin. À cinq reprises, Cécile de France est nommée pour le César de la meilleure actrice : en 2007, pour Fauteuils d’orchestre (de Danièle Thompson) et Quand j’étais chanteur (de Xavier Giannoli) ; en 2008, pour Un secret (de Claude Miller) ; en 2016, pour La Belle Saison (de Catherine Corsini) ; en 2019, pour Mademoiselle de Joncquières (d’Emmanuel Mouret) ; en 2022, pour Illusions perdues (de Xavier Giannoli) dans un second rôle. Aux Magritte, elle est aussi nominée à quatre reprises pour le Prix de la meilleure actrice, pour son rôle dans Sœur Sourire en 2011, dans Le Gamin au vélo en 2012, dans Otez-moi d’un doute en 2018 et dans Mademoiselle de Joncquières en 2019. Pour ce film, elle reçoit le Prix Lumière 2019 de la meilleure actrice, ainsi que le Globe de Cristal 2019. En janvier 2025, dans Par amour, elle interprète une mère de famille attentive au message de son garçon qui entend des extraterrestres, dans une fable intimiste et psychologique.

 

Filmographie

L’art (délicat) de la séduction (2001)
L’Auberge espagnole (2002)
Irène (2002)
Haute Tension (2003)
La confiance règne (2003)
Le tour du monde en 80 jours (2004)
Les Poupées russes (2005)
Fauteuils d’orchestre (2006)
Quand j’étais chanteur (2006)
Un secret (2006)
Où est la main de l’homme sans tête ? (2006)
Sœur Sourire (2009)
Hereafter (2010)
Le Gamin au Vélo (2011)
Superstar (2012)
Möbius (2013)
Casse-tête chinois (2013)
En équilibre (2015)
La Belle Saison (2015)
Le Voyage de Fanny (2016)
Django (2017)
Ôtez-moi d’un doute (2017)
Mademoiselle de Joncquières (2018)
Rebelles (2019)
Un monde plus grand (2019)
Chambord (2019)
The French Dispatch (2021)
Illusions perdues (2021)
De son vivant (2021)
Les Jeunes Amants (2022)
La Passagère (2022)
Bonnard, Pierre et Marthe (2023)
Second Tour (2023)
Par amour (2025)

 

Sources

Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-12/2024)
L’Envers de l’écranhttps://auvio.rtbf.be/media/l-envers-de-l-ecran-l-envers-de-l-ecran-2855428, RTBf, 2005
RTL 10 janvier 2025, https://www.youtube.com/watch?v=fiL8igv0c0g Allociné, http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-40179/biographie/ (s.v. janvier 2025)
Site officiel de Cécile de Francehttp://www.cecile-de-france.com/#/biographie/ (s.v. novembre 2014)