Laloux Adolphe
Socio-économique, Entreprise
Liège 1834, Liège 1919
Pendant plusieurs siècles, les armuriers ont fait la prospérité de Liège et sa renommée. Le nom de famille Laloux est étroitement associé à ce secteur : au XIXe siècle, les Laloux sont armuriers, entrepreneurs, patrons de sociétés toutes vouées à la fabrication d’armes. À la fin du XIXe siècle, Adolphe Laloux va donner naissance à la Fabrique nationale d’Armes de Guerre.
Fils de Henri-Joseph Laloux, Adolphe Laloux fait des études à l’Université de Liège et obtient un diplôme de docteur en Droit. C’est lui qui hérite de l’entreprise familiale, la société en commandite par actions Dresse-Laloux-Ancion, spécialisée dans la fabrication des armes à feu. Cela n’empêche pas Adolphe Laloux de se marier, en 1881, avec Louisa Lelièvre, et d’entrer ainsi dans la famille de l’un des deux principaux fondateurs des verreries et cristalleries du Val Saint Lambert.
Face à la concurrence étrangère, Adolphe Laloux tente de former, vers 1870, avec d’autres armuriers liégeois (Auguste Francotte, Pirlot-Frésart), une association destinée à attirer vers eux de nombreuses commandes des quatre coins du monde (atelier dit du Petit-Syndicat) : ensemble, ils fabriquent les fusils modèle Comblain que le gouvernement destine aux gardes civiques. La guerre franco-prussienne est aussi profitable.
Après avoir traversé une période difficile due à la crise des années 1873-1880, une association plus solide se forme vers 1886, sous le nom de « Fabricants d’Armes Réunis ». À côté d’Adolphe Laloux qui est l’un des gérants de la Société Dresse, Laloux et Cie, on retrouve les armuriers liégeois Ancion, Dumoulin, Dresse, Jansen, Nagant, Pirlot, Frésart, Simonis et Pieper. Cette volonté de s’associer pour mieux résister à la concurrence va finalement se concrétiser en décembre 1888. Pour répondre à une importante commande du gouvernement belge (150.000 fusils à répétition système Mauser, type 1889, de la société allemande Ludwig Loewe & Cie), ces armuriers liégeois forment une nouvelle société, la Fabrique nationale d’Armes de Guerre, projet auquel s’associe Auguste Francotte.
De temporaire, l’entreprise va s’installer dans la durée quand, en 1896, Ludwig Loewe & Cie devient actionnaire majoritaire et donne naissance à l’une des plus importantes sociétés de Wallonie. Parmi les premiers actionnaires, on retrouve bien sûr Adolphe Laloux qui détient 10% de la FN via sa société et il apparaît ainsi comme l’un des 12 co-fondateurs. À partir de 1899, c’est son deuxième fils, Georges, qui va siéger, à titre individuel cette fois, au sein du Conseil d'administration de la FN.
Administrateur de sociétés, Ad. Laloux détient encore un quart du capital de l’Armurerie et clouterie mécanique liégeoise ; il est aussi intéressé au développement de la Banque liégeoise et Caisse d’épargne dont il devient le président, et il est aussi administrateur du Val Saint-Lambert et de la société de gestion de la ligne de chemin de fer Liège-Maastricht et des Tramways à vapeur piémontais. Dans le même esprit social que les fondateurs du Val Saint-Lambert, il administre la Société liégeoise pour la construction et l’achat de maisons d’ouvriers.
Sources
Pascal DELOGE, Une histoire de la Fabrique nationale de Herstal, Liège, Céfal, 2012, p. 37
Auguste FRANCOTTE, René LALOUX (préface), Fabrique nationale d'armes de guerre. 1889-1964, Liège, Desoer, 1965
Paul Delforge