Marsick Martin-Pierre
Culture, Musique
Jupille 09/03/1847, Paris 21/10/1924
Véritable pépinière de violonistes virtuoses, Liège possède une véritable école de violon dont les représentants ont essaimé dans le monde entier. Un son particulier caractérise tous les musiciens doués que furent Lambert Massart, Hubert Léonard, Ovide Musin, Eugène Ysaÿe, César Thompson, Henri Koch, Charles Jongen et bien d’autres parmi lesquels Martin-Pierre Marsick.
Formé très tôt au Conservatoire de musique de Liège, il apprend d’abord la flûte et le solfège, avant d’être admis dans la classe de violon dirigée par M. Dupont (1857-1861), puis dans celle de Heynberg (1862-1864). A priori moins doué que son frère Louis, Martin-Pierre décroche néanmoins plusieurs prix à Liège avant d’entrer au Conservatoire de Bruxelles, où Hubert Léonard est alors son professeur (1865), avant de se rendre à Paris, chez Joseph Massart, au Conservatoire national supérieur (1868). Son Premier Prix en 1869 lui ouvre de grandes perspectives. Comme de nombreux musiciens wallons, il fait carrière à Paris, tout en cultivant ses racines liégeoises.
Entre 1875 et 1886, il fait les beaux jours de la Société nationale de musique.
Premier violon du « quatuor Marsick », il interprète les grands compositeurs de son temps, classiques comme modernes, sans oublier les compositeurs wallons Vieuxtemps et Franck. Lui-même compose une quarantaine d’œuvres, essentiellement pour violon. Nommé professeur de violon au Conservatoire national supérieur de musique de Paris (1892-1899), il transmet son savoir à des jeunes promis à un bel avenir comme Carl Flesch, Jacques Thibaut et Georges Enesco parmi ses disciples.
Au tournant des XIXe et XXe siècles, il entreprend des tournées en Angleterre, en Russie et aux Amériques. Il y trouve davantage de satisfaction qu’en Europe et, ayant remis sa démission à Paris, il tente de vivre à Chicago où s’est ouverte une école belge de violon. Revenu à Paris après quelques mois, il y finit ses jours en renouant avec l’enseignement. Mais sa rupture brutale avec Paris en 1900 a laissé des traces sur sa réputation. Son neveu, Armand Marsick, perpétuera le nom familial toujours dans le domaine de la musique.
Sources
http://www.marsick.fr/ ; http://www.marsick.fr/martin/mpmarsick.htm (s.v. décembre 2014)
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 392, 411 ; t. IV, p. 351
Paul Delforge