Frasnes-lez-Gosselies (Les Bons Villers) 16/10/1871, Mont-sur-Marchienne 04/02/1916
Violoncelliste, compositeur, chef d'orchestre et professeur, Adolphe Biarent est un musicien ayant acquis une grande notoriété au tournant des XIXe et XXe siècles, avant de tomber quelque peu dans l’oubli en raison de l’évolution des goûts musicaux.
Élève au conservatoire de Bruxelles où il se distingue par un second prix d’orgue, puis à celui de Gand, il est formé notamment par Émile Mathieu. Ses dons précoces ne laissent pas indifférent. Le Prix de Rome 1901 pour sa cantate Oedipe à Colone lui ouvre les portes de l’Italie, de l’Autriche-Hongrie et de l’Allemagne musicales ; s’il est attiré par Beethoven, la musique wagnérienne surtout l’influence et celle de César Franck, son compatriote, ne manque pas de l’attirer.
À Charleroi, sa ville natale où il s’installe au début du XXe siècle, il s’emploie à développer le conservatoire dont il a été nommé directeur. Il est aussi professeur à l’École normale. Sa méthode d’enseignement en matière de chant, notamment, - la méthode dite Adolphe Biarent – a fait de nombreux émules en Wallonie. Il aura notamment Fernand Quinet parmi ses élèves.
« Son œuvre, très structurée, révèle un esprit sérieux dont l'esthétique est influencée en ordre principal par César Franck. La Symphonie en ré mineur et la Sonate pour violoncelle et piano paraissent être les pages maîtresses d'un compositeur qui alliait à un idéal artistique élevé une remarquable technique d'écriture » (Vouillemin).
Apprécié par les Amis de l’Art wallon, Biarent avait composé, en 1910, une importante Rapsodie wallonne sur des thèmes populaires du pays de Liège et de l'Entre-Sambre et Meuse. Une association « Les Amis d’Adolphe Biarent » verra le jour dans les années 1950, afin de rappeler la mémoire de celui qui disparut discrètement, en 1916, en pleine Première Guerre mondiale. Elle éditera quelques-unes des compositions d’Adolphe Biarent, dont l’œuvre essentielle reste cependant inédite.
Œuvres essentielles
Trenmor, poème symphonique, 1905
Œdipe à Colonne, cantate pour soli, chœurs et orchestre, 1901
Symphonie en ré mineur, 1908
Contes d'Orient, 1909
Rhapsodie wallonne pour piano et orchestre, 1910, 1ère audition : 1911
Quintette pour piano et cordes, 1913
Sonate pour violoncelle et i, 1915
La Wallonie à l’aube du XXIe siècle, Namur, Institut Destrée, Institut pour un développement durable, 2005
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. IV, p. 375
S. VOUILLEMIN, dans Biographie nationale, t. 33, col. 106-107
Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Biarent