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Hoyos Emily

Politique, Député wallon

Etterbeek 06/01/1977

Députée wallonne : 2009-2012*
14e Présidente du Parlement wallon : 2009-2012*

Après des humanités « traditionnelles » au collège Saint-Hubert à Bruxelles (1994), Emily Hoyos entame des candidatures en Romanes à l’Institut Saint-Louis de Bruxelles au moment où un mouvement étudiant, sous la direction de Philippe Henry, se mobilise contre le décret Lebrun de réforme des hautes écoles. Fondatrice d’un comité d’action à Saint-Louis, elle est élue au comité fédéral de la FEF, avant d’être désignée au comité exécutif (avril 1995), sous la présidence de Fabrizio Bucella (1995-1996). En 1996-1997, elle représente la FEF au Conseil de l’Éducation et de la Formation. Au moment de sa première licence en Romanes à l’Université libre de Bruxelles, elle accède à la présidence de la FEF (11 mai 1997, et réélue en juillet 1998), élue à la quasi-unanimité à la succession de Grégor Chapelle, démissionnaire. La mission première de la chef de file de la liste Pages d’Or est de réduire les conflits internes de l’association et de rester un interlocuteur actif par rapport aux mesures du ministre Ancion (dossier des trisseurs, du minerval, des bourses d’études, de la réforme des universités, lutte contre l’échec, contre les tests en candidature et autres examens de langue, etc.).

Arrivée à la fin de son mandat à la FEF et de ses études à l’Université libre de Bruxelles (juin 1999), la romaniste rallie Écolo (en même temps que Philippe Henry et Jean-Michel Javaux) et figure sur la liste des Verts au Sénat, lors du scrutin de juin 1999. Malgré 17.571 vp dans le collège français, la candidate d’ouverture rate son élection de peu.

Secrétaire politique au Cabinet de Jean-Marc Nollet en charge de la Petite Enfance sous la majorité arc-en-ciel (1999-2004), elle demeure active dans le domaine de la défense d’un accès gratuit et égalitaire aux études comme directrice du service d’études (et de la formation) de la Ligue des Familles où elle réalise une recherche sur le coût réel de la scolarité (2005-2007), tout en continuant à militer dans les rangs d’Écolo. Deuxième candidate dans le Namurois au scrutin fédéral de juin 2007 (7.541 vp), la conseillère CPAS (2007-2008) puis conseillère communale de Profondeville (2008-2009) prépare de longue date la campagne régionale Écolo de juin 2009, en menant le projet DSPC (« Des solutions pour tous »), et en contribuant ainsi à la définition du programme des Verts. Tête de liste à Namur, elle gagne son ticket pour le Parlement wallon (7.637 vp.) et le résultat des Verts sur la province leur donne droit à un second mandat, à Dinant, avec Patrick Dupriez.

Le 16 juillet, la jeune députée accède à la présidence du Parlement wallon. Succédant à Monika Dethier qui avait elle-même assuré l’intérim du fait que José Happart n’était plus député, Emily Hoyos devient la quatorzième présidente de l’assemblée wallonne depuis Franz Janssens en 1974 ; elle tente d’y insuffler de nouvelles orientations et de nouveaux principes de fonctionnement, insistant sur l’autonomie et la responsabilité que doit assumer la Région wallonne dans un fédéralisme pleinement assumé. C’est sous sa présidence qu’à l’insistance des Verts est adopté un des éléments importants de la DPR, le décret spécial imposant le décumul entre un mandat parlementaire régional et une fonction de bourgmestre, d’échevin et de président du CPAS (8 décembre 2010).

En décembre 2011, quand J-M. Javaux confirme qu’il ne prolonge pas son mandat à la présidence d’Écolo, Émily Hoyos forme un ticket avec Olivier Deleuze et, en mars 2012, est élue à la co-présidence des Verts (avec 53,3 % des voix). Elle abandonne dès lors à la fois la présidence du Parlement wallon (Patrick Dupriez) et son mandat de députée wallonne (Stéphane Hazée), tout en renonçant à son indemnité de sortie parlementaire.

Après la grave crise politique qu’a connue le fédéral durant 541 jours, les défis que doit relever la nouvelle co-présidente sont nombreux. Au-delà d’assumer la comparaison avec la période faste de Jean-Michel Javaux, il faut préparer l’échéance électorale d’octobre 2012, le triple scrutin du 25 mai 2014, tout en faisant comprendre aux électeurs l’opposition constructive d’Écolo au fédéral (respect de l’accord institutionnel engageant la Belgique dans sa 6e Réforme de l’État) et la plus-value réelle des ministres Écolo dans les coalitions wallonne et communautaire.
Solidaire des gros dossiers portés par le gouvernement de Rudy Demotte (Plan Marshall 2.vert, Plan Marshall à l’horizon 2022, etc.), la présidente d’Écolo doit défendre « ses » ministres dans les délicats dossiers relatifs au financement de la recherche par le FNRS et du photovoltaïque (Nollet), de la transformation du Cwatupe en CoDT, du SDER, du plan wallon des déchets, du décret sol, de la cartographie de l’éolien (Henry), notamment.

À titre plus personnel, la co-présidente d’Écolo est tête de liste aux communales d’octobre 2012. Elle contribue assurément au succès des siens (4 sièges) et à la fin de la majorité absolue du groupe IC en place sans interruption depuis la fusion des communes, en janvier 1977. Réduite à 8 sièges (sur 21), la liste IC (MR-cdH) du bourgmestre Jean-Pierre Baily se tourne vers Écolo pour signer le nouveau pacte de majorité ; en application du décret wallon en matière communale, Émily Hoyos obtient la présidence des réunions du conseil communal.

Veillant à l’adoption stricte des dispositions de la 6e Réforme de l’État (scission de BHV, transferts de compétences vers les entités fédérées, réforme du Sénat), la direction d’Écolo organise au mieux le triple scrutin de mai 2014. Progressivement, Émily Hoyos s’impose comme la principale porte-parole de son parti, défendant le travail mené aux différents niveaux de pouvoir et les options choisies, tout en présentant les éléments du programme face à ses adversaires politiques, généralement les autres présidents de parti, généralement tous masculins. À titre personnel, elle se contente d’être présente comme 7e suppléante au scrutin régional dans la circonscription de Namur. Elle fera davantage de voix de préférence (3.772) que la tête de liste (Stéphane Hazée, 3.304), mais elle enregistrera surtout la défaite d’Écolo sur tous les terrains (régional, fédéral et européen). Au Parlement wallon, le groupe Écolo est réduit à peau de chagrin, passant de 14 à 4 sièges.

Essayant de tirer des enseignements, une analyse des causes de cet échec électoral est effectuée patiemment en interne ; à l’heure du processus de reconstruction du parti, Émily Hoyos renonce à se présenter à l’élection destinée à redéfinir le duo qui présidera Écolo. En 2015, elle annonce qu'elle quitte définitivement la politique.

 

Mandats politiques

Conseillère communale de Profondeville (2008-2009)
Députée wallonne (2009-2012)
Présidente du Parlement wallon (2009-2012)
Conseillère communale de Profondeville (2012-2015)
Présidente du conseil communal (2012-2015)

 

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014