Hillier Louis

Culture, Musique

Liège 22/07/1868, Paris 11/08/1960

Avec Théophile Bovy, le nom de Louis Hillier est définitivement associé au Chant des Wallons. Bovy est l’auteur des paroles. Hillier le compositeur de la musique.

De son vrai nom Louis Hirsche, né d’un père français d’origine sarroise et d’une mère liégeoise, Louis Hillier est répétiteur d’une classe de violon et d’harmonie au Conservatoire de Liège, à l’âge de 19 ans. Par la suite, il perfectionne ses connaissances à l’occasion de séjours en Allemagne (à la Hochschule de Berlin) et en Italie (conservatoire de Milan), où il donne ses premiers concerts. De retour à Liège, il se consacre surtout au journalisme (il collabore au quotidien L’Express, à la revue La Wallonie, à l’hebdomadaire Flamberge) avant de repartir pour Londres cette fois (1895-1918). Là, il signe quantité d’articles dans La Chronique de Londres, ainsi qu’au Sunday Referee, mais il poursuit surtout une carrière de violoniste, de chef d’orchestre, de compositeur et de chef d’un quatuor à cordes, The Hillier Belgian Quartet. 

Après 23 années de musique « légère », Louis Hillier devient directeur de la musique du Casino de Paris, mais l’incendie au Casino met fin à son contrat ; il part alors en tournée en Amérique du Sud et compose sept comédies musicales, dont C’est Nanette. Sous le pseudonyme Léo Diensis, il compose les paroles de chansons et de livrets. Auteur de nombreuses œuvres pour orchestre, de soli instrumentaux, auteur de cinq opérettes en un acte, d’œuvres de musique de chambre et de compositions pour orchestre, Louis Hillier a effectué de nombreuses tournées dans le monde tout en poursuivant ses activités journalistiques à Paris, où il se consacre à l’enseignement musical et théâtral.

Fondateur du Cercle artistique et littéraire liégeois La Wallonie, Louis Hillier œuvre aussi à faire apprécier partout la musique et les musiciens de son pays. Musicien de formation classique, il est évidemment surtout connu pour la composition de la musique du Chant des Wallons. En 1899, la Ligue wallonne de Liège avait lancé un concours visant à couronner un chant capable de servir de ralliement aux Wallons. Il s’agissait d’en écrire les paroles et la musique. Des 48 textes en compétition, celui écrit en wallon de Liège par Théophile Bovy avait été primé en 1900. L’année suivante, Louis Hillier, qui est alors à Londres, découvre le concours dans un journal et rentre sa partition musicale l’ultime jour du délai imposé. Après l’examen d’un jury de spécialistes, Hillier est proclamé lauréat du concours musical. Sa musique est associée aux paroles de Bovy et devient Li Tchant dès Wallons.

Malgré de nombreuses œuvres concurrentes, malgré la difficulté de fixer définitivement les paroles, la musique de Hillier traversera les époques et sera retenue officiellement par le Parlement wallon. 

Sources

DELFORGE Paul, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, 2011, t. II 

Forgé au cours du XIXe siècle, le mot « Wallonie » fut rapidement popularisé tant au sein de la région qu’il désigne que chez ses voisins. Point de départ de l’affirmation de l’unité wallonne, cette dynamique a conduit, voici un siècle, à l’adoption d’un drapeau et d’une fête que le Parlement wallon a consacrés officiellement en 1998. De la revue littéraire d'Albert Mockel jusqu'à la régionalisation, cette leçon met en lumière les grands repères symboliques de l'identité wallonne au travers d'une synthèse et de documents.