La faiblesse affichée par Marie de Bourgogne, propulsée à la tête de l’ensemble bourguignon suite au décès de Charles le Téméraire au siège de Nancy (1477) est mise à profit par le roi de France. Passés dans le patrimoine des Habsbourg suite au mariage de Marie avec Maximilien, les anciens états bourguignons sont désormais défendus par l’empereur qui en est le suzerain. La lutte entre François Ier et Charles Quint se solde par le succès du second. Tournai (1521), la Flandre et l’Artois (traités de Madrid en 1526 et de Cambrai en 1529) entrent dans l’orbe impérial. Quant à la principauté de Liège, un statut de neutralité lui a été reconnu en 1492, même si un prince-évêque accepte d’y laisser construire pour l’empereur les forteresses de Mariembourg (1546), de Philippeville (1554) et de Charlemont près de Givet (1555) : il s’agit de verrouiller l’accès de la vallée de la Meuse. Le 2e traité de Cateau-Cambresis (1559) rétablit une paix fragile : après avoir annexé Cambrai (1543), Charles Quint confirme la perte de la souveraineté de la France sur l’Artois et la Flandre, tout en abandonnant la Bourgogne (Traité de Crécy-en-Laonnois, 1544). Alors que les Anglais s’emparent brièvement de Boulogne sur Mer (1544-1546), la France occupe les trois évêchés romans de Metz, Verdun et Toul situés dans les frontières de l’empire germanique (1552). Occupé par les Anglais depuis 1347, Calais revient à la France en 1558. Signé en 1559, le second traité de Cateau-Cambrésis entérine ces situations et oblige la France à libérer les places qu’elle avait occupées en Flandre. Cette paix aura des effets durables pendant près d’un siècle.
Références
Bou154 ; Duby174c ; Er53b ; FH04-235 ; RouNa-206
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)