Expansion bourguignonne sous Charles le Téméraire (1467-1477)

Servie par d’heureux concours de circonstances, la maison de Bourgogne parvient à se substituer aux dynasties locales et à régner sur d’immenses domaines sans rencontrer de résistance, hormis en principauté de Liège et en Lorraine.
Abandonné par Louis XI, l’armée liégeoise va de défaite en défaite (Montenaken, 20 octobre 1465). Avec l’approbation du pape, le duc soumet la principauté à sa personne (décembre 1465). Placée sous l’orbite bourguignonne, la principauté voit sa capitale transférée à Huy, saccagée par les Liégeois qui considèrent les Hutois comme des traîtres (septembre 1467). Après avoir pillé de manière systématique et détruit par vengeance la ville de Dinant qui aurait offensé la famille de Bourgogne (18-31 août 1466), Liège paye à son tour sa révolte contre Huy : après la bataille de Brustem (1467), des mesures expiatoires touchent les Liégeois, pires qu’en 1408 après Othée : suppression de la Paix de Fexhe et de toutes ses lois et coutumes, indemnités annuelles, scission du pays, transfert du perron à Bruges, destruction de murailles, etc. (18 et 27 novembre 1467).
Réduite à l’état de vassal, la principauté de Liège paraît morte. Pourtant, à la fin de l’été 1468, des leaders populaires parviennent à reprendre l’ascendant et espèrent à nouveau dans l’aide du roi de France. Lui ayant imposé le traité de Péronnes (14 octobre), le duc de Bourgogne revient sur Liège décidé à éliminer définitivement toute forme de rébellion. L’ultime tentative de Gosuin de Steel conduisant un groupe de plusieurs centaines d’hommes (600 ?) provenant pour la plupart du Franchimont se solde par un échec (29 octobre 1468). Sur les hauteurs de Sainte-Walburge, à la faveur de la nuit, ils ne parviennent pas à capturer le duc de Bourgogne et le roi de France ; la répression est terrible ; pour l’exemple, et sous les yeux du roi de France, la cité est mise à feu et à sang ; elle est systématiquement pillée et détruite par le feu. Avec les églises – épargnées – un tiers de la ville seulement échappa à la dévastation.
 Poursuivant ses conquêtes, Charles le Téméraire s’empare des territoires lorrains, mais sa puissante armée est repoussée tant au nord de la Seine qu’en Lorraine. Lors du siège de Nancy (janvier 1477), il perd la vie. C’est la fin du rêve bourguignon.

Références
DCM22 ; Er43a ; Er43b ; FH04-311 ; H56 ; H65 ; Rol60


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)