Namur

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La croix de Jean-Joseph Cartiaux à Vedrin

Le long de la rue François Lorge à Vedrin se trouve une croix couverte fort élémentaire. En bois, elle comporte une petite plaque sur laquelle est simplement inscrit : « Jean-Joseph Cartiaux, prisonnier à l’île de Cabrera de 1808 à 1814 ». Ce discret monument commémoratif nous renseigne sur une des facettes moins bien connues de la période napoléonienne. En 1808, alors que l’armée française se trouve en Espagne, l’empereur doit faire face à une insurrection dans le sud du pays, dans la ville de Baylen. Face à la puissance de résistance espagnole, le général Dupont de l’Étang est contraint à la capitulation le 24 juillet 1808. Cette grande victoire espagnole constitue aussi le premier échec important des armées napoléoniennes et montre que la France n’est pas invincible. Le traité signé prévoit le rapatriement des troupes françaises à Rochefort mais déplaît aux Anglais et suscite l’indifférence de Napoléon qui n’apporte aucune aide aux prisonniers français. Tout d’abord dispersés dans les campagnes espagnoles, les soldats français sont faits prisonniers après la victoire de la Grande Armée à Madrid en décembre 1808 et enfermés dans des bateaux ancrés dans la rade de Cadix pendant quatre mois. Ces prisonniers sont ensuite transférés à Cabrera, une petite île de l’archipel des Baléares, au sud de Majorque. Ce sont 2 979 sous-officiers et soldats qui y débarquent le 2 mai 1809, suivis de 1 248 autres prisonniers le 9 mai et d’un troisième contingent le 11 mai. On estime le nombre total de prisonniers emmenés à Cabrera entre 1809 et 1814 à 11 800 hommes. L’île, un désert de cailloux, ne possédait ni maison ni eau. Les prisonniers y survivent dans des conditions miséreuses pendant de nombreuses années. À la fin du régime impérial français, un premier convoi délivre les prisonniers les plus malades le 16 mai 1814. Une semaine plus tard, le restant des 3 700 survivants est transporté à Marseille. Parmi eux, un soldat belge des armées napoléoniennes, discrètement commémoré au bord d’une route de la campagne namuroise.

 

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croix de Jean-Joseph Cartiaux
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Le mausolée de monseigneur Pisani de la Gaude

Second évêque concordataire de Namur, Joseph Pisani de la Gaude repose dans la cathédrale Saint-Aubain. Né à Aix-en-Provence en 1743, avocat dans un premier temps, il embrasse la carrière ecclésiastique sous l’influence de son oncle, l’évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, et est ordonné prêtre en 1773. Il devient rapidement vicaire du diocèse de son oncle avant d’être nommé évêque de Vence en 1783. Chassé de son siège épiscopal par les révolutionnaires en 1791, il s’exile en Italie (Nice, Rome, Venise et Pesaro). Suite à la pacification religieuse apportée par le Concordat de 1801, il peut rentrer en France mais se retrouve sans emploi : la réorganisation des diocèses voulue par Napoléon a fait disparaître le diocèse de Vence.

À Namur, un premier évêque concordataire avait été nommé par Napoléon en 1802. Il s’agit ici aussi d’un Français. Né en Moselle, Claude de Bexon ne supporte pas sa charge bien longtemps et démissionne en septembre 1803. Suite à cette démission, l’ancien évêque de Vence est nommé à ce poste le 3 février 1804 par Bonaparte et confirmé par le pape le 28 mai suivant. Le diocèse est en crise et doit gérer une sorte de schisme local mené par les Stévenistes. Pisani prend possession de son diocèse le 15 août et entame son action, caractérisée par la reconstruction et la réorganisation de la vie pastorale. Fait baron d’Empire, il poursuit son travail après la chute du régime et meurt à Namur le 23 février 1826.

Réalisé en 1826 par le sculpteur Philippe Parmentier, son monument funéraire représente le défunt dans ses habits épiscopaux, couché, le bras droit reposant sur deux coussins. Au-dessus figurent les armoiries de l’évêque représentant un arbre surmonté de deux étoiles. Elles sont accompagnées de sa devise « Gemino sub sydere tuta » (en sûreté sous les deux étoiles). Le gisant et les armoiries sont sculptés dans du marbre blanc et situés sur un haut socle de marbre noir, le tout situé dans une niche. Une longue inscription latine figure sur le socle du monument : « Æternae memoriae ill[ustrissi] mi ac R[everendissi]mi D[omi]ni D[omi]ni Caroli-Francisci-Joseph Baronis de Pisani de la Gaude Episcopi qui per XXII anni Ecclesiam Namurcen[sem] pie sapitenter feliciterq[ue] rexit et operibus bonis virtutisbus[que] in obdorm[itiona] die XXIII februari MDCCCXXVI ÆT[ATE] LCCCII R.I.P. » (« À l’éternelle mémoire […] de Charles-François-Joseph, baron de Pisani de la Gaude, évêque qui, avec sagesse et bonheur a dirigé pendant 22 années l’Église de Namur, mort le 23 février 1826 […] »).

 

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Le musée archéologique de Namur

Située en bordure de la Sambre, l’ancienne halle des bouchers de Namur a été bâtie de 1588 à 1590 sur ordre du gouvernement du roi d’Espagne Philippe II par Conrad II de Nuremberg et Bastien Sion, maîtres des ouvrages du comté de Namur. Reconnue patrimoine exceptionnel de Wallonie, la « halle al’Chair » est construite en brique et pierre bleue et constitue un des derniers témoins de l’architecture traditionnelle mosane de la fin du XVIe siècle. Élevé sur trois niveaux surmontés d’une grande toiture ardoisée ponctuée de lucarnes, le bâtiment est imposant et caractérisé par de hautes fenêtres à croisée. Boucherie à l’origine, l’édifice connaît dans les siècles suivants de nombreuses affectations : école dominicale de l’évêché de Namur, magasin, arsenal, hôpital, temple protestant, salle de théâtre, salle du Conseil communal, école primaire et, enfin, depuis 1855 et pour quelques mois encore, siège du musée archéologique de Namur.

Tout comme à Mons pour le département de Jemappes, le musée de Namur possède dans ses collections la première pierre de la colonne départementale de Sambre-et-Meuse. La cérémonie de pose de cette pierre avait elle aussi eut lieu le 14 juillet 1800, en présence du préfet Emmanuel Pérès. Contrairement à Mons, cette colonne fut bien érigée sur la place d’Armes de Namur. Simple, le monument se composait d’une colonne carrée en pierre de deux mètres de hauteur. Cette colonne fut détruite en 1814 au moment de la chute de l’Empire et de l’arrivée des troupes coalisées dans nos régions. La « première pierre » resta enfouie sous le pavement et a été retrouvée en 1865 et déposée au musée. Cette pierre carrée de 85 cm de large est polie et recouverte de l’inscription suivante : « Première pierre de la colonne à ériger à la mémoire des braves du département de Sambre et Meuse morts pour la défense de la patrie, posée par le citoyen Pérès, préfet du département de Sambre et Meuse, le 25 messidor an VIII de la République française ». La pierre se trouve toujours au musée aujourd’hui ; elle est encastrée dans un mur du grand escalier. Comme à Mons, le musée archéologique de Namur compte également dans ses collections une pierre de la Bastille.

 

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musée archéologique de Namur
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L’ancien hôtel d’Harscamp

L’actuel hospice d’Harscamp abritait sous l’Ancien Régime le couvent des Fransiscains, installés à Namur à partir de 1224 et devenus Récollets en 1637. Supprimé après la Révolution, l’établissement est vendu en 1807 à la commission des Hospices de Namur, pour y réaliser le vœu d’Isabelle d’Harscamp. Situés à côté de l’imposante église Notre-Dame, les bâtiments conventuels ont en grande partie été démolis en 1974. De nos jours subsiste une façade néoclassique du début du XIXe siècle, érigée en brique et pierre bleue sur cinq travées de deux niveaux. Au centre se trouve un petit cloître en quadrilatère construit à la demande des Récollets à la fin du XVIIIe siècle. Chacun de ses côtés est constitué de sept travées d’arcades en plein cintre. Parallèlement à la Meuse est également conservée une aile de la première moitié du XVIIIe siècle de vingt-sept travées.

En 1789, en plein troubles révolutionnaires à Paris, le couvent accueille pendant quelques jours le comte d’Artois, frère de Louis XVI et futur Charles X, alors en fuite. En août 1792, c’est également à cet endroit qu’est brièvement retenu La Fayette, arrêté peu de temps auparavant à Rochefort.

 

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ancien hôtel d’Harscamp
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Immeuble, rue des Brasseurs, 107

Rue des Brasseurs 107, 5000 Namur Belgique

Monument classé le 20 novembre 1972

Ce bel exemple d’habitation bourgeoise a été construit entre 1550 et 1565 à l’initiative de Godefroid Gaiffier, drapier et bourgmestre de Namur. La façade d’esprit gothique, érigée en calcaire appareillé et largement ouverte, est clairement divisée en registres par des cordons saillants. Le dernier de ceux-ci, identifiable à ses petites baies rectangulaires, relève peut-être d’un ajout. La porte, privée de sa triple baie d’imposte, tout comme les baies de leur croisée, témoigne d’autres évolutions. Le pignon, modifié lui aussi, conserve néanmoins ses épis et ancres en S. La façade arrière, en brique blanchie et pierre bleue, est beaucoup plus sobre.

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L’Institut Saint-Louis

Dans l’îlot actuel se trouve un bâtiment du XVIIIe siècle, vestige du couvent des Capucins. Il s’agit d’une grosse bâtisse en brique et pierre bleue sur soubassement appareillé, surmontée d’un clocheton octogonal. Supprimé et vendu comme bien national après la Révolution, le couvent est transformé en prison après l’annexion. Cette trace, pouvant à certains égards paraître minime ou anecdotique, témoigne toutefois, comme d’autres, de la généralisation du modèle carcéral sous le régime français. Cette fois, il s’agit bien d’une invention « belge » reprise par les Français. Le premier « nouveau » modèle de prison est en effet « inventé » dans les Pays-Bas autrichiens suite à l’ouverture des maisons d’arrêt de Gand en 1775 et de Vilvorde en 1779. Grandpré, responsable du bureau des prisons à partir de 1792, propose à la République de suivre l’exemple « belge » dans lequel on retrouve déjà les caractéristiques du modèle carcéral moderne : punition par le travail, séparation entre criminels et vagabonds. Les tribunaux criminels révolutionnaires vont ainsi généraliser la peine de prison et par là, provoquer les premiers effets pervers du système : les prisons sont, sous le régime français, pour la plupart installées dans des bâtiments reconvertis, souvent dans d’anciens couvents dont les locaux ne se prêtaient pas à une telle utilisation. À peine créées, les maisons d’arrêt deviennent synonymes de surpopulation et d’insalubrité.

 

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Institut Saint-Louis de Namur
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L’athénée royal François Bovesse

À gauche de l’église Saint-Loup se trouve un élégant bâtiment construit par les Jésuites avec l’aide des États du comté de Namur et des échevins de la ville dans la première moitié du XVIIe siècle. Après la suppression de la compagnie de Jésus en 1773, l’église est érigée en paroisse et les bâtiments conventuels connaissent quelques vicissitudes. Ce très bel ensemble traditionnel en brique et pierre bleue est formé par un bâtiment en L et par une aile basse côté rue, délimitant une cour intérieure rectangulaire divisée en deux par une galerie. D’autres bâtiments des XVIIIe, XIXe et XXe siècles délimitent une troisième cour.

Après la suppression des Jésuites, les bâtiments du collège sont réaffectés pour y installer un des collèges royaux créés par l’impératrice Marie-Thérèse. Le « collège royal des Humanités » est organisé par l’État et fonctionne jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Sous le régime français, comme d’autres anciens collèges des départements réunis, celui de Namur est réaffecté dans le but d’y installer l’école centrale du département de Sambre-et-Meuse. Comme dans les autres établissements du même genre, les matières sont professées le plus souvent par d’anciens religieux, Jésuites ou Augustins. D’existence relativement courte, elle fonctionne à partir de 1798 et est supprimée en 1802, sur décision du Premier Consul. La municipalité de Namur reprend les bâtiments en charge dans le but d’y créer un collège communal, en fonction dans les bâtiments du collège entre 1803 et 1816. Actuellement, l’édifice n’a pas changé de vocation et abrite l’athénée royal François Bovesse.

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athénée royal François Bovesse
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Le palais provincial

Ancienne demeure des évêques de Namur de 1732 à la Révolution et siège des institutions provinciales depuis 1830, cet imposant palais classique est un des plus beaux édifices de Wallonie tant par son architecture que par sa décoration intérieure. Construit en brique enduite et pierre bleue sur un plan en U, il comporte un haut frontispice au centre de l’aile principale. À la fin du XVIIIe siècle, comme cela fut le cas pour bien d’autres bâtiments religieux, l’ancien siège de l’évêché est nationalisé et devient la propriété de l’arrondissement de Namur qui affecte les locaux à la préfecture du département de Sambre-et-Meuse. L’ancienne église des Capucins, détruite en 1944, abrite pour sa part le tribunal criminel.

Revenant de Liège sur la route de Paris, la Premier Consul Bonaparte visite également le chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse. Il fait son entrée à Namur le 3 août 1803 au bruit de l’artillerie et sous les acclamations habituelles des citoyens sur son passage. Au cours des deux nuits qu’il passe dans l’ancienne capitale comtale, Napoléon loge à l’hôtel de la préfecture, au balcon duquel il assiste à un combat d’échassiers sur la place Saint-Aubain le soir de son arrivée. Le lendemain, il demeure toute la matinée dans son bureau à travailler avec ses ministres. Il assiste ensuite à l’audience du Conseil général, sorte de « conseil du département », créé par la loi du 22 décembre 1789 afin de doter chaque département d’une assemblée représentative. Supprimé en 1793, il est rétabli par le Premier Consul le 17 février 1800. Ses membres ne sont pas élus mais nommés par le gouvernement. Au soir de sa seconde journée, Napoléon assiste à une nouvelle démonstration d’échassiers avant de passer en revue les troupes de la garnison et de quitter Namur le 5 août à trois heures et demie du matin.

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Église Notre-Dame du Rosaire à Wierde

Rue de Jausse 168, 5100 Namur (Wierde) Belgique

Classée comme monument le 4 avril 1939

Cette  construction romane remonte aux XIe et XIIe siècles bien qu’elle ait été largement modifiée au XIXe siècle (ajout de la sacristie, de la flèche, du portail sud, suppression de deux piliers de la nef, etc.). Elle se compose d’une puissante tour à l’ouest, de trois nefs de six travées, d’un chœur à chevet plat et d’une absidiole greffée sur le collatéral nord.

Expliquant sa forme particulière, l’église tire son origine d’un donjon seigneurial du XIe siècle contre lequel s’adossait probablement une mononef. Cette masse de quatre niveaux était presque aveugle à l’origine, à l’exception d’archères, peut-être déjà percées au XIIe siècle. Ce massif est coiffé d’une flèche octogonale en 1837, date qui est également celle de la sacristie qui remplace l’absidiole du collatéral sud.

Le vaisseau et les bas-côtés jadis ornés, comme le chœur, d’arcades aveugles sur lésènes, enlevées presqu’entièrement après 1850, ont été reconstruits dans la première moitié du XIIe siècle. L’édifice a bénéficié d’une restauration dans la seconde moitié du XXe siècle par les architectes R. Bastin et M. Genot.

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Ferme, rue de Jausse à Wierde

Rue de Jausse 137-139, 158 (en face), 168 et à gauche, 178, 179, 182
Rue Fond du Village 32 et à gauche, 5100 Namur (Wierde) Belgique

Ferme et mur de clôture classés comme monument, ensemble du site et bâtiments comme ensemble architectural (avec zone de protection) le 10 mars 1995

Déjà cité à la fin du XIVe siècle, ce vaste ensemble architectural constitue l’arrière-fief de Reppeau, appartenant au comté de Namur. Il se compose principalement d’une ferme en U constituée d’une grange en long datée de 1571, d’un logis traditionnel en L de la deuxième moitié du XVIIe siècle (dont la porte est en outre millésimée de 1764), d’étables du XVIIIe siècle et d’une aile des XIXe et XXe siècles, encadrant l’ancien porche d’entrée du XIXe siècle. Un colombier complète l’ensemble.

À l’ouest de l’église se dresse un petit château en calcaire de la première moitié du XVIIIe siècle, remanié au siècle suivant, par l’ajout notamment d’une bâtisse à rue. Il dessine également un ensemble en U composé de deux courtes ailes greffées sur un volume central. Une annexe aménagée contre le pignon oriental abrite une petite chapelle.

Outre d’autres habitations et bâtiments à vocation agricole, l’ensemble protégé comprend également la chapelle Notre-Dame de Lourdes, petit édicule d’esprit classique érigé vers 1800.

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