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1er avril 1878
Pornocratès, par Félicien Rops

© Musée Félicien Rops

Pornocratès par Félicien Rops

Le thème de la femme et celui du désir sont quasi omniprésents dans  l’œuvre de Félicien Rops. Cette provocation permanente est assumée par l’artiste, mais elle a évidemment un revers. Pendant de nombreuses années, la connaissance de l’œuvre de Rops pâtit du caractère érotique affirmé de nombreuses compositions. Le bien connu Pornocratès en est l’exemple-type, qui a fait couler beaucoup d’encre. Qu’une femme marche fièrement sur une frise représentant les arts académiques, la Peinture, la Musique, la Poésie, la Sculpture, morts, figés dans la pierre témoigne du triomphe de la femme moderne sur le monde, mais que, dans sa marche, cette femme dénudée soit guidée par un cochon, animal à la forte charge diabolique et érotique, voilà qui déconcerta ceux qui eurent l’occasion de voir la toile lors de sa présentation, en 1886, lors d’une exposition du Groupe des XX. Le Pornocratès date pourtant de 1878, comme d’ailleurs un autre chef-d’œuvre de Rops, La Tentation de Saint-Antoine.
Dans sa ville natale, la province de Namur a institué un Musée Félicien Rops en 1964 ; sa collection s’accroîtra progressivement tandis que l’institution sortira lentement de sa discrétion initiale, faisant sortir Rops du purgatoire.