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Gheude Charles

Militantisme wallon

Nivelles 8/11/1871, Uccle 26/07/1956

Docteur en Droit de l’Université libre de Bruxelles (1892), Charles Gheude devient l’ami de Jules Destrée lorsque, ensemble, les deux stagiaires font partie du Cabinet de Me Edmond Picard. Avocat à la Cour d’Appel de Bruxelles, juriste réputé, président de la Fédération internationale des Avocats, Charles Gheude est lui aussi actif en politique. Il commence à militer au sein du Parti ouvrier belge dès 1893. Il semble avoir été conseiller communal à Ixelles, puis à Saint-Gilles, avant de rejoindre l’arrondissement de Nivelles. Là, il est élu conseiller provincial socialiste à l’occasion d’un scrutin partiel (1898), et il entre au Conseil communal de Nivelles la même année. En 1907, il devient député permanent de la province de Brabant et le demeure jusqu’en 1940. Durant son long mandat, il s’emploie à développer un réseau majeur d’institutions scolaires et à encourager toutes les formes d’éducation populaire.

Délégué de Nivelles à la séance de fondation de l’Assemblée wallonne le 20 octobre 1912, Charles Gheude continue à représenter cet arrondissement pendant tout l’Entre-deux-Guerres. En 1938, il est membre du comité d’honneur du premier Congrès culturel wallon qui se tient à Charleroi, à l’initiative de l’Assemblée wallonne. Actif participant aux travaux du Parlement wallon souhaité par Jules Destrée, il est notamment chargé, en 1913, d’un rapport tendant à définir de façon exacte les limites de la Wallonie ; l’éclatement de la Première Guerre mondiale ne lui laisse pas le temps d’achever son étude. Durant cette guerre, Charles Gheude refuse de participer à la séparation administrative imposée par l’Occupant et tente de décourager une petite poignée d’activistes wallons qui veulent créer un mouvement de jeunes Wallons. Au lendemain de l’Armistice, l’avocat sera leur défenseur devant le Conseil de Guerre dénonçant, avec Jules Destrée, les détentions arbitraires et les jugements sommaires rendus par les tribunaux militaires. Il publie également un ouvrage, en trois volumes, relatant Nos Années terribles de 1914-1918, puis, plus tard celles de la période 1940-1945, puisque Charles Gheude a la malchance de subir les deux grands conflits mondiaux.

Président d’honneur de la Ligue wallonne d’Etterbeek, Charles Gheude accepte de présider, en lieu et place du ministre Lefebvre, empêché, la première réunion d’étude sur les problèmes wallons organisée par l’Assemblée wallonne qui tente de se reconstituer après la Libération (20 janvier 1946). Il en tire la conclusion en disant simplement que la Wallonie veut vivre sa vie dans la liberté et la justice. En 1946, il fait partie du comité de patronage de la Bibliothèque nationale de Wallonie.

Poète à l’esprit généreux, il a transposé lyriquement ses amours et ses passions dans Le Brabant dévasté (1920), dans Contra bellum (1946) et dans À mon Roman Pays (1947). Auteur  éclectique, celui qui réalise, en 1907, un essai consacré à La chanson populaire belge, publie en 1955 La morale du respect de la vie. Il est encore le fondateur de l’Université populaire de Nivelles et, de 1913 à 1956, année de son décès, le rédacteur en chef de l’hebdomadaire socialiste nivellois Jean Prolo.

 

Mandats politiques

Conseiller communal d’Ixelles 
Conseiller communal de Saint-Gilles
Conseiller provincial du Brabant (1898)
Conseiller communal de Nivelles (1898-1907)
Député permanent du Brabant (1907-1940)

 

Sources

Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 715
Mémoires de Wallonie, Les rues de Louvain-la-Neuve racontent…, Luc COURTOIS (dir.), Louvain-la-Neuve, Fondation Humblet, 2011, p. 200