Kleyer Gustave
Politique
Habay-la-Vieille 17/03/1853, Liège 4/04/1939
Docteur en Droit de l’Université de Liège, avocat au Barreau de Liège, Gustave Kleyer adhère au Parti libéral et, lors des élections de 1884, est élu conseiller communal de Liège (1884). Quatre ans plus tard, il accède au mandat d’échevin, en charge de l’État civil du contentieux et des Beaux-Arts (1888-1895), avant de s’occuper des travaux publics (1895-1900). Libéral doctrinaire, il est au centre d’une cacophonie politique au moment de la mise en place d’un nouveau collège en juillet 1900. Finalement le maïeur Léon Gérard démissionne, et Gustave Kleyer est désigné comme bourgmestre de Liège, à la tête d’une tripartite libéraux-socialistes-catholiques d’abord (1900-1901), d’une majorité des gauches ensuite (1901-1921). Il restera le chef de la Violette jusqu’en 1921.
Parmi les nombreux projets menés par ou sous le maïorat de Gustave Kleyer, on ne peut passer sous silence l’aménagement du boulevard qui étend la ville sur les hauteurs de Cointe ni l’organisation de l’Exposition universelle de 1905, à la suite de laquelle sont aménagés les quartiers de Fragnée et des Vennes. C’est aussi lui qui dut faire face à l’attaque puis à l’occupation allemande de 1914-1918. Eviter le bombardement de la cité tout en soutenant la résistance du général Leman depuis les forts, empêcher que les Allemands ne prennent des otages sous prétexte de francs-tireurs, déjouer les directives de l’occupant et notamment les amendes réclamées, telles sont quelques-unes des multiples tâches qu’accomplit Kleyer en plus des questions d’organisation, de protection, de ravitaillement, de défense des administrés et bien d’autres problèmes d’ordre économiques et sociaux.
Son dévouement et sa bravoure lui valurent le respect de tous ses contemporains. Après l’Armistice, c’est encore Gustave Kleyer qui reçoit des mains du président français Poincaré la Croix de la Légion d’honneur pour la résistance de la ville de Liège en août 1914 (24 juillet 1919). Usé par les années de guerre, G. Kleyer décide de se retirer de la vie politique en 1921.
À la tête de ce que l’on considérait à l’époque comme la capitale de la Wallonie, Gustave Kleyer n’exerce pas de mandat à un autre niveau de pouvoir. Néanmoins, à de nombreuses reprises, à la tête du Collège de Liège, il affirme son opposition à toute mesure de « bilinguisation » de la Wallonie et à toute loi de contrainte linguistique. Lors de la constitution de l’Assemblée wallonne en 1912, il apporte son soutien à ce Parlement wallon informel et à son programme. Délégué effectif de Liège de 1913 à 1920 auprès de l’Assemblée wallonne, Gustave Kleyer introduit la question wallonne dans son discours de La Joyeuse Entrée du roi Albert en 1913 et ouvre aussi son hôtel de ville aux réunions de l’Assemblée wallonne en novembre 1913 et en avril 1919.
Sources
Robert DEMOULIN, dans Biographie nationale, t. XXXI, col. 507-515
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. II, p. 895
Paul DELFORGE, L’Assemblée wallonne (1912-1923). Premier Parlement de la Wallonie ?, Namur, Institut Destrée, décembre 2012, coll. Notre Histoire n°10
Mandats politiques
Conseiller communal de Liège (1884-1921)
Échevin (1888-1900)
Bourgmestre (1900-1921)
Paul Delforge
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