Dubois Jacques
Académique, Culture, Littérature, Militantisme wallon
Liège 20/03/1933
Docteur en Philologie romane de l’Université de Liège (1961), professeur à l’Université de Liège de 1978 à 1998, Jacques Dubois y enseigne la littérature française des XIXe et XXe siècles, ainsi que la sociologie des institutions culturelles. Au sein de son institution, celui qui accepte de relever le défi de diriger le quotidien de gauche, La Wallonie, de 1990 à 1993, a été l’un des fondateurs du département des Arts et Sciences de la Communication en 1990, qu’il a présidé jusqu’en 1998. Professeur invité dans différentes universités aux États-Unis, en France et au Québec, il a contribué à y former quantité de chercheurs.
Avec ses amis du Groupe µ, groupe interdisciplinaire liégeois, il a suivi la vague structuraliste et publié une Rhétorique générale, internationalement reconnue. Il reprend ensuite son autonomie pour en revenir à la seule littérature et l'aborder sous un angle sociologique correspondant plus à ses convictions. Il se reconnaît dans les travaux de Pierre Bourdieu. Ses études sur les « romanciers français du réel » font autorité. Il y a rangé le romancier liégeois Georges Simenon dont il est devenu l’un des meilleures spécialistes au monde. Avec Benoît Denis il a édité trois volumes de romans dans la bibliothèque de la Pléiade, après avoir fondé et animé un Centre d'études Simenon à l'Université de Liège. Proust figure aussi parmi les auteurs qu’il a étudiés. Pratiquant lui-même une forme de critique-fiction, il se fait auteur à succès avec Pour Albertine et Figures du désir. Pour une critique amoureuse.
Intellectuel éclectique, Jacques Dubois a présidé pendant plusieurs années la Commission de Sélection de films, puis la Commission des Lettres de la Communauté française ; au sein des éditions Labor, il a également contribué au lancement et au succès de la collection Espace Nord, qui reprend les œuvres classiques, soit plus de 300 titres du « patrimoine littéraire francophone belge ». Avec son collègue Jean-Marie Klinkenberg, il a animé le Centre d'Études québécoises fondé par Maurice Piron à l’Université de Liège. Intellectuel engagé, attentif à l’aspiration du Québec vers plus d’autonomie, il ne néglige nullement la situation qui l’entoure. En 1983, il figure parmi les principaux rédacteurs et signataires du Manifeste pour la culture wallonne, qui revendique une autonomie de nature culturelle pour la Wallonie ; contributeur dans l’encyclopédie La Wallonie. Le Pays et les Hommes (1979), ainsi que dans Oser être Wallon (1998), il n’a pas renouvelé sa signature au bas de l’édition du Manifeste 20 ans après, en 2003.
Œuvres principales
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts – culture, t. III, p. 167
Avec le Groupe μ
Rhétorique générale (Paris, Larousse, “Langue et Langage”, 1970 ; Paris, Seuil, “Points”, 1982).<Rhétorique de la poésie(Bruxelles, Complexe, 1977; Paris, Seuil, “Points”, 1990).
Romanciers français de l'instantané au XIXe siècle, Bruxelles, 1963
L'Institution de la littérature, Bruxelles, 1978
Le Roman policier ou la modernité, Paris, 1991
Le Roman célibataire, Paris, 1996 (en collab. avec J.-P. Bertrand, M. Biron et J. Paque).
Les Romanciers du réel, Paris, 2000
Stendhal. Une sociologie romanesque, Paris, 2007
Édition de Simenon, Romans, Paris, Gallimard, “Bibliothèque de la Pléiade“, 2003 (en coll. avec Benoît Denis).
Édition de Simenon, Pedigree et autres romans, Paris, Gallimard, “Bibliothèque de la Pléiade“, 2009 (en coll. avec Benoît Denis).
Le Tournant des années 1970. Liège en effervescence, Bruxelles, Les Impressions Nouvelles, 2010 (en codirection avec Nancy Delhalle et Jean-Marie Klinkenberg).
Pour Albertine. Proust et le sens du social, Paris, 1997
Figures du désir. Pour une critique amoureuse, Bruxelles, 2011
© Institut Destrée, Paul Delforge