Thompson César

Culture, Musique

Liège 18/03/1857, Bissone (Suisse) 22/08/1931


Parmi la pléiade de violonistes virtuoses formés dans la tradition de l’école liégeoise figure en bonne place César Thompson. Il est l’un des maillons de cette longue chaîne dont François Prume, Henri Vieuxtemps et Eugène Ysaÿe sont les figures les plus connues et qui assurent la notoriété de cette école wallonne du violon.

Originaire du plateau de Herve comme Sylvain Dupuis son contemporain, César Thomson est un enfant prodige ; avec Dupuis qui jouait du piano, il constituait un duo qui animait les salles communales et paroissiales du pays de Liège. Véritable vedette, Thomson avait scénarisé ses représentations : il terminait son concert par la Fantaisie sur Moïse de Paganini ; le violoniste faisait alors sauter d’un coup d’ongle la quatrième corde de son instrument ; malgré « l’incident » technique, le musicien poursuivait son interprétation, sans ciller. Le moment était évidemment fort attendu par le public. De ses multiples concerts devant tous les publics, Thomson retire un savoir-faire et une maîtrise qu’il perfectionne sans cesse. Car s’il sait qu’il possède un don, l’élève de Jacques Dupuis (1830-1870), mais aussi de Hubert Léonard et de Henri Vieuxtemps cultive heureusement ce que la nature lui a offert.
 
Médaille de vermeil du Conservatoire de Liège (1869), il sera plébiscité sur les scènes suisses, italiennes et allemandes, après avoir été acclamé partout où il se produisait en pays wallon. Quand César Thompson, Martin Marsick, Eugène Ysaÿe et Rodolphe Massart – génération dorée – se produisent ensemble sur une scène liégeoise, la quintessence de la musique est alors rassemblée pour le plus grand bonheur d’un public wallon composé de mélomanes avertis.

Professeur de violon au Conservatoire de Liège de 1882 à 1897, César Thomson quittera la cité ardente pour Bruxelles, où il remplace Eugène Ysaÿe comme professeur au Conservatoire, avant de gagner les États-Unis après la Première Guerre mondiale. Soliste à Berlin (1879-1881), deux ans avant que l’orchestre Bilse devienne l’orchestre philharmonique de Berlin, premier violon de son propre quatuor à cordes (1898), compositeur, Thomson s’est fait l’interprète d’œuvres alors méconnues de Paganini et a contribué à la revalorisation d’œuvres de l’école italienne. On le trouve d’ailleurs plus souvent cité dans les dictionnaires italiens comme dans la production francophone.

 

Sources
 


Musée des Beaux-Arts, Exposition Le romantisme au pays de Liège, Liège, 10 septembre-31 octobre 1955, Liège (G. Thone), s.d., p. 187
http://www.ricercamusica.ch/dizionario/503.html (s.v. octobre 2014)
http://www.wittert.ulg.ac.be/expo/19e/album/578_violonistes.html  (s.v. octobre 2014)
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. III, p. 398 ; t. IV, p. 351
Edmond GLESENER, La Vie wallonne, 15 août 1939, CCXXVII, p. 333-336
Eric CONTINI, Une ville et sa musique: les concerts du Conservatoire royal de musique de Liège de 1827 à 1914, Liège, Mardaga, 1990, p. 184