Jusqu’à la scission des dix-sept provinces, les comtes de Hainaut conserveront Hollande, Frise et Zélande. Détenant un fort prestige au XIVe siècle, les comtes de Hainaut, désormais de Wittelbach et non plus d’Avesnes, dirigent leurs terres thioises en tenant compte des institutions et langue locales, ayant soin d’éviter de confier des responsabilités à des « intendants » venant du Hainaut. Leurs terres romanes sont également administrées en tenant compte des forces locales. À partir de la deuxième moitié du XIVe siècle, naissent d’ailleurs les États de Hainaut. Ils regroupent des représentants du clergé, de la noblesse et des villes ; ils incarnent le pays face au comte et ils donnent leur accord aux impôts demandés.
Dans le même temps, par le jeu des mariages et des alliances, les ducs de Bourgogne lorgne vers le Hainaut. Fille de Philippe le Hardi, Marguerite de Bourgogne épouse Guillaume IV. En 1433, leur fille, Jacqueline de Hainaut-Bavière, abdique et remet ainsi les clés du Hainaut, de la Hollande, de la Zélande, de la Frise et de l’Ostrevant à Philippe le Bon, son oncle. Ce dernier réalise une union personnelle des différents comtés composant les Pays-Bas. Même dans cet ensemble plus vaste, le Hainaut conserve son indépendance et ses institutions. Ses libertés sont garanties lors du serment d’intronisation des princes qui se succèdent, des Bourguignons aux Autrichiens en passant par les Espagnols.
Références
ANA ; Ar73 ; Bo ; DCM17 ; DCM20 ; DCM22 ; DCM24 ; Er35c ; Er-Cover ; HW04-184 ; WPH01-219
Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)