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de Sélys Longchamps Hector

Politique

Paris 03/11/1878, Ixelles 12/01/1957


Troisième fils de Walthère et petit-fils de (Michel-)Edmond, Hector de Sélys-Longchamps est né à Paris au moment où son père séjourna entre voyage au Brésil et études dans les prestigieuses institutions françaises. De père et de son grand-père, Hector hérita de leur goût pour la politique. Ayant grandi dans le domaine familial d’Halloy où se déplaçaient les précepteurs (dont le jeune Joseph Bidez), le jeune châtelain sort peu de sa campagne, mais dispose d’une multitude de livres d’histoire, de philosophie, de sociologie dans la bibliothèque paternelle. Ils vont l’aider à préparer ses cours de Droit à l’Université de Liège.

Docteur en Droit, avocat inscrit au barreau de Liège avant de rejoindre celui de Bruxelles, Hector de Sélys Longchamps a suivi son père dans son engagement wallon. Avant la Grande Guerre, il représente déjà l’arrondissement de Dinant-Philippeville à l’Assemblée wallonne (1912-1914), et il en restera membre de 1919 à 1940. Il est aussi l’un des fondateurs de la Garde wallonne qu’il préside avant la Première Guerre mondiale. En septembre 1912, il est nommé membre du comité exécutif de la Ligue wallonne de Liège, présidée par Julien Delaite. Par les conférences qu’il donne « dans les campagnes », il contribue à la diffusion de l’idée wallonne et à la création de ligues wallonnes locales. En 1914, il préside la Garde wallonne (de Liège) et il semble prendre la parole lors du congrès wallon qui se déroule à Verviers.

Sans doute réfugié en France entre 1914 et 1918, il revient au pays et se présente au premier scrutin organisé selon le principe du suffrage universel, principe que réclamait son père depuis plus de trente ans. En 1919, il devient député libéral de l’arrondissement de Dinant-Philippeville (1919-1921) ; il rate sa réélection en 1921, mais retrouve la Chambre des représentants de 1925 à 1929. En 1921, il est membre du bureau permanent de l’Assemblée wallonne et de la Commission du “ statut politique belge ”. À ce titre, il préconise une réforme administrative fondée sur l’élargissement des pouvoirs des conseils provinciaux et approuve la « proposition Remouchamps » du vote bilatéral. Il n’est guère attiré, alors, par une formule fédéraliste.

Du 14 décembre 1932 au 13 avril 1936, Hector de Sélys Longchamps siège à nouveau comme parlementaire ; il a bénéficié d’un mandat de sénateur provincial namurois. Par ailleurs, il est président d’honneur du Cercle des XV, association présidée par Lambiotte, qui a été créée pour la sauvegarde des Souvenirs historiques de l’Entre-Sambre-et-Meuse. Il n’exercera plus de mandat après 1936. Il deviendra le secrétaire général du Conseil de la coopération douanière (fonction qu’il exerce jusqu’en 1953).

Après la Seconde Guerre mondiale, au moment où le Parlement s’apprête à appliquer en pure et simple arithmétique électorale à la représentation parlementaire les conséquences du recensement de population de 1947, Hector de Sélys-Longchamps signe la pétition La Wallonie en alerte à l’instar de 52 autres académiciens et professeurs d’université soucieux d’éviter la minorisation politique permanente de la Wallonie.
 

Sources

Paul DELFORGE, Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2000, t. I, p. 476
Histoire du Sénat de Belgique de 1831 à 1995, Bruxelles, Racine, 1999, p. 400
Paul BRIEN, dans Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 1965, p. 78-93 

 

Mandats politiques

Député (1919-1921, 1925-1929)
Sénateur (1932-1936)