Le comté de Luxembourg en 1281

Réfugié à Luxembourg dont il favorise le développement, Henri l’Aveugle meurt en 1196 en laissant une fille de six ans comme seule héritière (Ermesinde). Les biens de Namur et de Luxembourg réunis en 1136 sont à nouveau séparés et promis à des existences distinctes. Par son second mariage, avec le fils du comte de Limbourg, Ermesinde (1186-1247) inscrit le Luxembourg dans une nouvelle histoire car Waléran, son nouvel époux, lui apporte le comté d’Arlon et, par conséquent, le lien territorial unifiant toutes ses terres. Il lui garantit aussi des possessions de son premier mariage et lui apporte une descendance. La comtesse organise son État et accorde les premières franchises aux deux seules villes dignes de ce nom : Echternach (en 1236/8) et Luxembourg (1244), ainsi qu’à Thionville qui jouit d’un statut particulier (1239). Leur fils, Henri V (1216-1281), fonde l’importante abbaye de Clairefontaine et acquiert encore ce qui deviendra la prévôté d’Aywaille, et s’empare très brièvement du comté de Namur (1256-1264) ; luttant contre des seigneuries « autonomistes », il consolide les liens entre tous ses comtés et les institutions du pays (prévôtés). Tourné vers la France, il introduit le droit de Beaumont. S’appuyant sur les nobles et des agents administratifs dévoués, il étend les libertés et franchises à des villes moyennes (Grevenmacher, 1252, Bitbourg, 1262).

Références
DHGe14 ; TrauLxb86, 92, 119 ; WPH01-227


Institut Destrée (Paul Delforge et Marie Dewez) - Segefa (Pierre Christopanos, Gilles Condé et Martin Gilson)