Luperto Jean-Charles

Politique, Député wallon

Namur 17/11/1973

Député wallon : 2004-2009 ; 2009-2014 ; 2014-2019 ; 2019-2024

Licencié en Journalisme de l’Université libre de Bruxelles (1997), Jean-Charles Luperto entame une licence en Criminologie dans la même université (1998-1999), tout en réalisant un stage au sein du groupe socialiste à la Chambre. De 1999 à 2001, il devient l’un des collaborateurs parlementaires du PS, en charge de questions relatives à l’Intérieur, à la Fonction Publique et aux Affaires générales, ainsi que des relations du groupe PS avec la presse.

Originaire de Sambreville, où il a effectué sa scolarité, gymnaste, président fondateur de la Maison des Jeunes de Keumiée, il a été élu conseiller communal en octobre 1994 sur les listes du groupe IC. Il n’a alors que 21 ans. En février 1996, il décide de se séparer de son groupe, de siéger comme indépendant, puis progressivement de se rapprocher du parti socialiste local, du bourgmestre Jean Poulain en particulier. Président-fondateur de l’asbl Idamo (1998), il se consacre à l’aide à la jeunesse, sur le terrain, par des actions de prévention, mais aussi de remédiation.

Réalisant le deuxième score de l’entité lors des élections communales d’octobre 2000, J-Ch. Luperto devient Premier échevin en charge de la Jeunesse, des Nouvelles Technologies, de la Politique des Quartiers et des Relations extérieures. Président de l’Intercommunale de santé de la Basse-Sambre (juin 2001-juin 2004), il reçoit mission de réorganiser le secteur des soins de santé dans le Val de Sambre, mission qu’il doit abandonner quand il est élu, le 13 juin 2004, député wallon dans l’arrondissement de Namur. La présidence de la Commission Emploi-Formation lui est confiée (2004-2009), ainsi que celle de l’Économie-Emploi-Commerce extérieur (2006-2009).

En octobre 2006, le PS de Sambreville parvient à conserver sa majorité absolue et, à 33 ans, J-Ch. Luperto (4.565 vp) devient le bourgmestre de la deuxième ville du Namurois, avec comme compétences la Coordination générale des politiques, le Projet de ville, les Finances, le Développement économique, l’Emploi... Il se dote également d’un Cabinet politique qui fera polémique. Quant au nouveau Collège, il s’engage à respecter un contrat de bonne gouvernance et à lancer un Contrat d’Avenir communal. Député-bourgmestre, J-Ch. Luperto multiplie les initiatives pour désenclaver Sambreville et faire émerger un bassin de la Basse Sambre, cadre plus adapté, estime-t-il, pour faciliter la reconversion industrielle à l’heure où se multiplient les fermetures dans le secteur verrier, lutter contre le chômage, améliorer le cadre de vie, etc. Si son score personnel est en recul en octobre 2012 (4.137 vp), sa liste est par contre en progrès, consolidant une majorité absolue (18 s. sur 29, +2) que le PS détient depuis la fusion des communes en 1976.

Apportant de nombreuses voix à la liste PS lors du scrutin fédéral du 10 juin 2007, Jean-Charles Luperto contribue au gain d’un 2e député dans le Namurois. Sa popularité en fait un ministre wallon potentiel. Cependant, il connaît un premier frein dans son ascension politique quand Vers l’Avenir révèle que le maïeur de Sambreville s’est rendu coupable d’un coup de téléphone-canular, et que la « victime », le bourgmestre de Jemeppe-sur-Sambre, Joseph Daussogne, n’a guère apprécié. Malgré les excuses de Luperto, une procédure judiciaire est entamée ; un non-lieu est prononcé (janvier 2009), mais cette « plaisanterie » reste accolée à son image, d’autant que, dans la circonscription de Namur, J-Ch. Luperto est en concurrence avec éliane Tillieux dans l’exercice du leadership socialiste et comme prétendant à une fonction ministérielle. Cela ne l’empêche pas de réaliser le meilleur score (15.254 vp), tous partis confondus, dans l’arrondissement de Namur lors du scrutin régional du 7 juin 2009 et de conserver son mandat au Parlement wallon ; il est d’ailleurs désigné à la présidence du Parlement de la Communauté française. Il y succède à Jean-François Istasse et devient ainsi le 20e président de l’assemblée depuis Georges Dejardin, le 7 décembre 1971. 

En vue du scrutin régional du 25 mai 2014, Jean-Charles Luperto est désigné tête de liste devant éliane Tillieux, avec comme objectif de récupérer un 3e siège dans le Namurois. Au soir de l’élection, éliane Tillieux (16.236 vp) précède J-Ch. Luperto (15.996 vp) de quelques dizaines de voix et le PS (+1%) conserve ses deux sièges. Grâce à son excellent score et conformément aux dispositions du décret spécial wallon du 9 décembre 2010 limitant le cumul de mandats des députés wallons, il conserve le droit d’exercer conjointement son mandat de bourgmestre et de député wallon. Par ailleurs, quand PS et cdH concluent les accords de majorité en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles (été 2014), J-Ch. Luperto est confirmé dans sa fonction de président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Cependant, le 9 novembre 2014, des perquisitions menées au domicile du député-bourgmestre de Sambreville sont spectaculairement relayées par les médias et suscitent un tel flot de commentaires et de rumeurs autour de sa personne que Jean-Charles Luperto remet immédiatement sa démission (11 novembre) en tant que président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ; il peut ainsi assurer plus sereinement sa défense. Le 17 décembre 2014, il est officiellement inculpé et c’est en septembre 2020 que la Cour d’appel de Liège rend son jugement, en le condamnant à une peine de six mois de prison avec sursis de deux ans, et à une amende pour outrage public aux mœurs. Ses droits civiques et politiques ne sont pas concernés. Son pourvoi en cassation n’aboutit pas : il est débouté en avril 2021. Avec ses avocats, il se  tourne alors vers la Cour européenne des Droits de l’homme qui statue sur son sort dès décembre 2021, la requête étant jugée irrecevable.

Quand l’enquête démarre, J-Ch. Luperto se met quelque temps en retrait de la vie politique, avant de reprendre ses activités de bourgmestre (22 décembre 2014) et de député (15 janvier 2015). Des mesures en faveur du climat, de la mobilité verte et de la lutte contre les pollutions figurent parmi les travaux du parlementaire wallon. Dans le dossier CETA, il vote en faveur de la résolution du 14 octobre 2016 par laquelle le Parlement de Wallonie refuse l’accord entre l’UE et le Canada ; après la crise internationale qui s’en est suivi, il figure parmi les 58 députés wallons qui votent en faveur du projet de motion qui valide le compromis par lequel l’Europe s’engage à prendre en considération les doléances wallonnes de manière contraignante lors de la signature et dans l’application du CETA, ainsi que dans tous les autres traités de nouvelle génération à venir (28 octobre 2016). En mai 2017, il vote le décret interdisant tout abattage animal sans étourdissement préalable. Au lendemain du renversement du gouvernement wallon de Paul Magnette (été 2017), Jean-Charles Luperto devient membre de la Commission Pouvoirs locaux-Logement-Infrastructures sportives, jusqu’à la fin de la législature. Du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le député wallon est membre et vice-président de la Commission Relations internationales-Questions européennes-Affaires générales-Hôpitaux universitaires-Professions des soins de santé-Informatique-Contrôle des communications des membres du Gouvernement et des Dépenses électorales (2015-2019).

Avec 54,53% des voix lors des élections communales d’octobre 2018, la liste socialiste emmenée par J-C. Luperto (4.924 vp) renforce sa majorité absolue à Sambreville (20 sièges sur 29, +2). Tête de liste au scrutin régional du 26 mai 2019, J-Ch. Luperto attire davantage d’électeurs sur son nom qu’en 2014 (16.352 vp) et, bien que le PS soit en recul (-5,8%), il contribue au maintien de deux sièges socialistes dans le Namurois au Parlement de Wallonie. Grâce à un excellent taux de pénétration, à nouveau, le député wallon peut toujours siéger à Namur, tout en conservant sa fonction exécutive communale. Vice-président de la Commission des Affaires générales et des Relations internationales (2019-2024), le député wallon est aussi membre de la sous-Commission de contrôle des licences d’armes. Il intervient à diverses reprises sur des questions liées à la liberté d’expression dans le monde (Navalny en Russie, minorité yézidie en Irak et en Syrie) et sur le statut de Taïwan sur la scène internationale. En mars 2024, Sambreville obtient le titre de ville. Au sein de la section belge de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, il est chargé de mission Europe. Au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, il est membre de la Commission de Coopération (2019-2024) et vice-président de la Commission Affaires générales-Relations internationales-Règlement et Contrôle des communications des membres du Gouvernement (2019-août 2023), puis de la Commission Relations internationales-Sports-Enseignement de Promotion sociale-Affaires générales-Règlement et Contrôle des communications des membres du Gouvernement jusqu’à la fin de la législature.

Le 9 juin 2024, il occupe la deuxième place sur la liste PS emmenée par Eliane Tillieux, dans la circonscription de Namur, sollicitant des électeurs le renouvellement de son mandat de député wallon. Pour la première fois depuis le 21 mai 1995 et la première élection directe des députés wallons, le Parti socialiste ne dépasse pas la barre des 20% dans le Namurois (18,7%), étant en recul de 4,4% par rapport à 2019, et surtout de 18% par rapport à 2004, année de son meilleur scrutin avec 3 élus. En 2024, le PS namurois doit se contenter d’un seul représentant, le siège au Parlement de Wallonie revenant à éliane Tillieux, tête de liste (10.749 vp) ; quant à Jean-Charles Luperto, 3e meilleur score tous partis confondus (8.557 vp), il n’est pas élu, perdant un mandat qu’il exerçait depuis 2004.

 

Mandats politiques

Conseiller communal à Sambreville (1995-)
Échevin (2001-2006)
Député wallon (2004-2024)
Bourgmestre (2006-)
Président du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (2009-2014)

 

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 391
Centre de Recherche & Archives de Wallonie, Institut Destrée, Revue de presse (-06/2024) 
https://www.rtbf.be/article/jean-charles-luperto-a-epuise-tous-ses-recours-et-est-definitivement-condamne-depuis-decembre-2021-11089248 
Classement des députés, dans Le Vif, 07 avril 2017, p. 22-23
Cumuleo (-2023)
Parlement de Wallonie, Rapports d’activités, de 2004 à 2023, https://www.parlement-wallonie.be/rapports-brochures 

 

 

Parlementaires et ministres de Wallonie (+ 2024)