Deuxième guerre mondiale
Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux mouvements de résistance se constituent sur le sol wallon.
En octobre 1945, le Congrès national wallon réunit les forces vives de Wallonie pour se prononcer sur son avenir. Après un vote en faveur du rattachement à la France, les congressistes, dont beaucoup sont issus de la Résistance, se prononcent en faveur de l’instauration du fédéralisme en Belgique. Ils devront pourtant patienter encore un quart de siècle pour voir cette évolution se profiler.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, la Wallonie relance son industrie plus rapidement que les autres régions d’Europe de l’ouest. Il est vrai que, contrairement au premier conflit mondial où tout l’appareil industriel s’était arrêté, les industries ont continué à produire pendant les années 1940-1945. En termes d’infrastructures, le bilan wallon du conflit n’est pas aussi catastrophique que chez nos voisins et le potentiel économique reste relativement peu atteint. Au vu de sa situation, la Wallonie, comme toute la Belgique, bénéficiera relativement peu des mesures du plan Marshall mis en place par les Etats-Unis dès 1947.
Dès le début des années ’50, le tableau s’obscurcit et les premiers indices d’une perte de terrain de la Belgique par rapport à ses voisins apparaissent. En tête de peloton pendant plusieurs années, elle est à présent rattrapée puis dépassée par ses voisins et partenaires commerciaux. La croissance est forte et le chômage faible, mais l’on fait systématiquement mieux au-delà des frontières. La nécessité d’une modernisation de l’appareil industriel apparait indispensable.
En 1950, la Question royale cristallise l’opinion et confirme le profond clivage existant entre la Flandre et la Wallonie. Alors que la première vote massivement en faveur du retour de Léopold III sur le trône, la Wallonie et Bruxelles s’y opposent au nom de son attitude durant la guerre. La Belgique connaît un climat insurrectionnel et des manifestants wallons sont abattus par la gendarmerie. L’apaisement survient après le retrait de Léopold III. Pendant ce temps, l’économie wallonne poursuit son effondrement.
Dans ce contexte national en demi-teinte, la Wallonie rencontre de sérieuses difficultés. Son économie souffre et son déclin se confirme. La part wallonne dans l’emploi national ne cesse de se réduire et le poids de la Wallonie dans la production belge diminue. Ainsi, entre 1948 et 1959, la croissance du PIB par habitant et à prix constant sera de 2,4% pour la Belgique et seulement de 1,9% en Wallonie.
Au lendemain des grèves de 1960, la revendication fédéraliste wallonne se fait toujours plus pressante. Le Mouvement populaire wallon, fondé par l’ancien résistant et syndicaliste André Renard, constitue un puissant groupe de pression en faveur de cette évolution et les premiers partis fédéralistes naissent. Avec le Rassemblement wallon, fondé en 1968, ils iront jusqu’à constituer la deuxième force politique de Wallonie.
En 1962-63, la frontière linguistique est fixée, avec octroi de facilités administratives à certaines communes frontalières. La longue polémique des Fourons, incorporés à la Flandre contre la volonté de la majorité de leur population, commence.
En 1968, les francophones sont chassés de l'Université catholique de Louvain au cri de « Walen buiten » [Wallons dehors]. Les divergences politiques occasionnées par ces troubles provoquent la chute du gouvernement. L'Université sera finalement scindée et la partie francophone s'implantera en Brabant wallon, à Louvain-la-Neuve.