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Schreurs André

Militantisme wallon, Résistance

Liège 15/06/1927, Liège 03/12/2010

Fils de Fernand Schreurs, André Schreurs est né dans le Mouvement wallon et dans l’amour de la France. L’éducation familiale, la lecture de journaux français et des ouvrages d’Albert du Bois, les personnalités de Jules Destrée, de Georges Truffaut et de l’abbé Mahieu, de Charles Péguy et du général de Gaulle influencent le jeune Schreurs qui voit sa jeunesse bouleversée par la guerre. Actif dans la Résistance à la fois au sein du Front de l’Indépendance et dans des groupements wallons, fondateur et directeur des journaux Jeune Revue wallonne et Jeune Wallonie, il a été arrêté et emprisonné sous les chefs d’accusation d’espionnage, de résistance et de distribution de journaux clandestins (juillet-août 1944). Il sera reconnu comme résistant civil, armé et par la presse clandestine, ainsi que comme prisonnier politique.

Après la Libération, tout en restant un militant wallon très actif, il réussit avec brio sa licence en Sciences politiques à l’Université de Liège (1951), avec un mémoire consacré à L’autoroute de Wallonie. Aspirant du FNRS (1952-1954), prix des Amis de l’Université de Liège (1954), lauréat du concours des bourses de voyages du gouvernement (1955), boursier du CNRS à Paris, André Schreurs devient directeur du Palais des Congrès de Liège, en 1958, et le restera jusqu’en 1984. Membre du comité organisateur du cinquième congrès de sociologie (1953), cofondateur et animateur du groupe Esprit de Liège (1952-1959), secrétaire général du deuxième congrès international de l’économie collective (1955-1956), secrétaire général de l’Association internationale des Palais des Congrès (1961-1963), secrétaire général de l’Union culturelle française (1959), membre du comité organisateur de l’AUPELF (1965-1966), collaborateur régulier de la Nouvelle Revue wallonne (1955-1960), il participe à l’ensemble des manifestations organisées par l’Action wallonne dans les années soixante : congrès, marches, pétitionnement, Fourons.

Directeur de La Nouvelle Revue wallonne à la mort de son père en 1970, André Schreurs assure la parution de la revue jusqu’en 1973. Assumant diverses responsabilités à la tête de la fédération liégeoise de Wallonie libre, il est élu vice-président de Wallonie libre (1976-1984). Attiré par les questions politiques, il n’exercera jamais de mandat, ni au sein du PSB, ni du Rassemblement wallon, bien qu’il fût élu conseiller provincial en 1978 : il dut renoncer à ce mandat incompatible avec ses fonctions. Fédéraliste de la première heure, co-fondateur du Rassemblement populaire wallon (1981) dont il devient l’un des vice-présidents (1983), il tente de concilier son engagement wallon avec ses sympathies prononcées pour la France.

Administrateur du CRISP, membre du comité exécutif du Grand Liège (1960), président de la Fédération européenne des Villes de Congrès (1974-1976) et de l’Association internationale des Villes francophones de Congrès (1981-1985), administrateur (1975) puis président (1984-1990) des Fêtes et Amitiés françaises, André Schreurs s’engage résolument dans un combat en faveur du rattachement de la Wallonie (autonome) à la France. Actif au sein du Mouvement wallon pour le Retour à la France (1993-1995), puis de Wallonie-France (1995-1997), il contribue à la création de la revue Wallonie-France (juin 1994), dont il est le directeur. À travers articles, blogs et prises de parole lors de réunions, André Schreurs continua jusqu’à son dernier souffle à se faire le défenseur d’une formule visant à la reconnaissance de la Wallonie comme 23e région métropolitaine de la France.

Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse
Encyclopédie du Mouvement wallon, Charleroi, Institut Destrée, 2001, t. III, p. 1467-1468