Brancart Arthur

Conception-Invention, Socio-économique, Entreprise

Thulin 13/06/1870, Virginal-Fauquez 17/07/1934


Formé très jeune et sur le tas dans l’industrie verrière du Hainaut, Arthur Brancart parfait ses connaissances en suivant des cours du soir et en s’intéressant aux arts plastiques. Apprenti-verrier à Boussu, il est attiré par le programme du jeune Parti ouvrier belge (1885), mais son enthousiasme politique lui coûte son emploi. Graveur sur verre aux entreprises Havaux à Saint Ghislain, il se distingue par ses qualités professionnelles à un point tel qu’en 1898, il est envoyé comme chef d’atelier aux Gobeleteries et Cristalleries de l’Escaut à Anvers, avant de se voir confier la direction-gérance de l’entreprise. Chargé de mission au service de la Société Générale de Belgique, il restructure une verrerie en Pologne (circa 1900), puis reprend la direction de la toute jeune Société anonyme des Verreries de Fauquez (1902), tout en créant sa propre société (1904). Réorganisant les modes de production, il crée un département Céramique (1904) et cherche de nouveaux produits verriers, notamment dans le domaine du verre opalin. En 1907, il est seul à la tête de la Société anonyme des Verreries de Fauquez. La mise au point de la marbrite va permettre à la société de redresser la tête après la Grande Guerre. Inventé par Brancart, le nouveau produit est primé lors de l’Exposition des Arts Décoratifs de Paris en 1925.

Patron innovant et gestionnaire, adepte désormais des idées libérales, Brancart reste attentif au sort de la main d’œuvre qu’il emploie. Outre la nécessité de ne pas laisser partir à la concurrence un savoir-faire bien maîtrisé, il a une réelle préoccupation sociale, visant à encadrer les ouvriers à chaque étape de leur existence. Au final, le patron contribue grandement à l’aménagement du village. À la veille de son décès, Arthur Brancart était un patron prospère à la tête d’une entreprise produisant de la marbrite, du verre creux, des verres spéciaux, et de la céramique. Sa succession sera difficile et, après le choc de la Seconde Guerre mondiale, la structure mise en place disparaîtra progressivement.

 

Sources

GAIARDO Lucia et BILLEN Claire, Les maisons en marbrite et cimorné en Wallonie, collection Carnets du Patrimoine, n° 27, Namur, MRW, 1999
LEMESRE O., Biographie nationale, 1983-1984, t. 43, col. 139-143