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Piron Jean-Baptiste

Militaires, Résistance

Couvin 10/04/1896, Uccle 04/09/1974

Le nom de Piron est indissociablement lié à la Brigade qui participa, aux côtés des armées alliées, à la Libération de la Belgique, en septembre 1944. Jean-Baptiste Piron était le commandant de la 1ère brigade belge des Forces belges libres qui s’était (re)constituée en Angleterre.

Entré à l’École militaire à 17 ans, le jeune Piron avait déjà connu une guerre mondiale : il n’avait pas vingt ans quand il est appelé à diriger un peloton au sein du 2e régiment de ligne en août 1914. Emporté dans les combats sur l’Yser, le lieutenant (1916) devient observateur à la 6e escadrille de reconnaissance (1917), où il sera blessé suite à un atterrissage forcé. Il a 22 ans quand la guerre se termine et il est nommé capitaine temporaire, la confirmation ne survenant qu’en 1933. L’armée sera sa destinée. 

Poursuivant ses études, il entre à l'état-major du 2e corps d'armée à Anvers, avant de rejoindre un régiment de grenadiers. Commandant, il intègre le régiment de cyclistes frontière à Henri-Chapelle. Major en mars 1936, il retrouve un régiment de grenadiers et, quand commence la Drôle de Guerre, J-B. Piron fait partie de l'état-major du 5e corps d'armée. À l’issue de la Campagne des 18 Jours et de la capitulation annoncée par Léopold III, l’officier refuse de se constituer prisonnier et, après plusieurs mois de pérégrination, parvient à atteindre l’Écosse en février 1942, après un passage par Gibraltar.

Notamment à l’instigation de Georges Truffaut, plusieurs initiatives ont déjà été menées en Grande-Bretagne pour former des bataillons d’une armée belge opérationnelle. C’est au moment même où Truffaut perd la vie dans un exercice de tirs, que Piron est chargé de la formation du 1er bataillon de fusiliers, d'une batterie d'artillerie et de l'escadron blindé. Il constitue son propre état-major et, en décembre, Hubert Pierlot lui confie le commandement d’un noyau de combattants capables d’aider les forces alliées. Nommé colonel à la veille du débarquement en Normandie, il touche le sol français avec ses hommes en août 1944. Tenue en réserve pour le moment de la libération du sol belge, la Brigade Piron participe à quelques combats en Normandie avant d’être propulsée vers l’avant du front : le nord de la France est dégagé plus rapidement que prévu et la Brigade Piron accompagne les troupes britanniques dans leur mouvement de libération, essentiellement du côté des provinces flamandes ; les hommes de la Brigade Piron seront encore de la Bataille des Ardennes et livreront de durs combats aux Pays-Bas (fin 1944 - début 1945).

Nommé aide de camp du prince Charles devenu régent (septembre 1945-juillet 1950), commandant de la 2e division d'infanterie, J-B. Piron est promu Général-Major en décembre 1945. Pendant un an (de décembre 1946 à décembre 1947), il est encore à la tête des troupes belges qui occupent une partie de l’Allemagne aux côtés des Alliés. Lieutenant-Général (décembre 1947), il est déchargé de ses fonctions en Allemagne et devient chef de l'état-major de la Force terrestre belge et aide de camp du roi Baudouin (janvier 1951). Ce qui apparaît comme une promotion est fort mal ressenti par Piron qui souhaitait garder ses fonctions en Allemagne. En 1954, contre son gré, il est placé à la présidence d’un Conseil supérieur des Forces armées. Sa carrière militaire s’achève en juillet 1957 et il consacre ses loisirs à écrire ses mémoires.

Sources

La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Histoire. Économies. Sociétés, t. II, p. 307
René DIDISHEIM, Au-delà de la Légende : L'histoire de la brigade Piron, Liège, Pim Services, 1946
Henri BERNARD, dans Nouvelle Biographie nationale, t. I, p. 290-291
Jean-Baptiste PIRON, Souvenirs 1913-1945, Bruxelles, 1969
G. WEBER, Des hommes oubliés, Histoire et histoires de la brigade Piron, Bruxelles, 1978