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Amand

Eglises, Saint

Aquitaine (pagus d’Herbauges ?) c. 584, lieu inconnu c. 06/02/679


L’évangélisation du nord du Regnum Francorum, aux VIIe et VIIIe siècles, est un phénomène majeur de l’histoire du pays wallon. Elle s’exerce en profondeur dans les campagnes par l’action de missionnaires, les uns venant des îles britanniques, les autres du nord-ouest de la France. Ainsi en est-il d’Amand : parti d’Elnone sur la Scarpe, il suit le cours de l’Escaut et de ses affluents, notamment la Lys, en les remontant. Formé aux lettres et à l’ascèse dans le monastère de l’île d’Yeu, Amand reçoit la tonsure à Tours avant de se rendre à Bourges, où il séjourne une quinzaine d’années, et de se rendre en pèlerinage à Rome. Ordonné évêque par Achaire de Noyon avant 630, peut-être à l’initiative du roi Clothaire II, Amand fonde le monastère d’Elnone à partir duquel il explore la vallée de l’Escaut. Ses pérégrinations le mènent à Gand, où il créera deux abbayes (la future abbaye de Saint-Bavon, puis celle de Saint-Pierre-au-Mont-Blandin), et lui font rencontrer des familles nobles franques qu’il convainc de fonder les abbayes de Nivelles et d’Andenne. Dans la région mosane, son apostolat est moins étendu, car il y trouve un clergé local plus organisé et, de ce fait, plus routinier.

On retrouve certaines mentions sur la vie du missionnaire dans le prologue de la Vita Columbani, rédigée vers 642. Le « testament » du saint comporte également quelques données intéressantes. Il faut encore ajouter quelques diplômes, une lettre du pape Martin Ier adressée à l’évêque en 649, et quelques biographies. Mais c’est dans la Vita Geretrudis, écrite peu après 670, que sont décrits les rapports entre Amand d’une part, Itte et sa fille Gertrude, d’autre part. Ses disciples seront notamment Hubert, évêque de Maastricht, et Ursmer de Lobbes.

Durant les années 647 à 649 ou 650, il semblerait qu’il ait occupé le siège de l’évêché de Tongres-Maastricht (l’ancêtre de l’évêché de Liège), avant de reprendre son travail de missionnaire itinérant. Selon l’auteur de la Vita Amandi prima, il aurait poussé ses déplacements jusqu’aux rives du Danube et au sud des Pyrénées. Après son décès, le monastère d’Elnone prend le nom de Saint-Amand. Fêté le 6 février, il est considéré comme le patron des corporations de brasseurs et des marchands de vins.

 

 

 Sources


Maurice COENS, Amand, dans Biographie nationale, t. XXXI, col. 17-24
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 99
La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. I, p. 57
Alain COLIGNON, Dictionnaire des saints et des cultes de Wallonie. Histoire et folklore, Liège, éd. du Musée de la Vie wallonne, 2003