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DUQUESNE Antoine

Politique, Député wallon

Ixelles 3/02/1941, Marche-en-Famenne 4/11/2010

Député wallon : 1992-1995

Docteur en Droit de l’Université de Liège (1964), Antoine Duquesne partage avec Jean Gol les postes d’assistant universitaire au Centre interuniversitaire de Droit public et auprès du professeur François Perin, et de chargé de cours à l’Université de Liège (1965-1971). Ensemble, les deux hommes entament leur carrière d’avocat en s’inscrivant au Barreau de Liège (1964) et travailleront dans le même Cabinet, avant qu’Antoine Duquesne ne s’inscrive au Barreau de Marche au début des années quatre-vingt.
Alors que Jean Gol participe à la création du Parti wallon (1965) et se présente devant les électeurs dès la fin des années soixante sur la liste du Rassemblement wallon, Antoine Duquesne milite dans les rangs du Parti pour la Liberté et le Progrès. Les libéraux liégeois ont une forte tradition wallonne et il n’est pas étonnant que le jeune Duquesne soit rapporteur lors du congrès constitutif du PLP wallon en mai 1972. Favorables à un fédéralisme construit sur trois régions fortes, dotées d’un exécutif et d’un législatif propres, ainsi que de réelles compétences, les libéraux wallons acceptent de participer tant au gouvernement tripartite d’Edmond Leburton (1973-1974) qu’à la coalition de Leo Tindemans, notamment pour mettre en application l’article 107 quater (1974-1977). En janvier 1973, A. Duquesne devient chef de Cabinet auprès de Louis Olivier, Secrétaire d’État aux Réformes institutionnelles et administratives et le suit lorsque L. Olivier exerce d’autres fonctions ministérielles. Du 4 octobre 1974 au 18 avril 1977, A. Duquesne est mêlé de près au fonctionnement du Comité ministériel des Affaires wallonnes créé dans le cadre de la régionalisation préparatoire voulue par le Rassemblement wallon de… Jean Gol et François Perin.
Secrétaire général adjoint de l’Institut francophone de formation permanente des Classes moyennes, directeur à la Caisse nationale de Crédit professionnel, vice-président de la Société de restructuration des secteurs nationaux, administrateur de la Sabena et de la SNCI, etc., Antoine Duquesne redevient chef de Cabinet en 1982 lorsque Jean Gol est ministre de la Justice et des Réformes institutionnelles (1982-1987). Quand André Damseaux démissionne de son ministère de l’Éducation nationale (9 mars 1987), A. Duquesne le remplace et, bien que non-parlementaire, se retrouve ministre durant deux cent quatre-vingts jours (9 mars-13 décembre 1987).
Projeté dans la lumière, A. Duquesne se présente dans le difficile arrondissement d’Arlon-Marche-Bastogne et ne parvient pas à se faire élire directement au Sénat. Coopté au Sénat par son parti (1988-1991), président de la Commission des Classes moyennes du Sénat, il fait ses premiers pas à l’échelon communal, dans la petite commune de Manhay où il s’est établi depuis 1981. Élu conseiller communal en 1988, il décide de présenter sa candidature à la présidence du PRL lorsque celle de Daniel Ducarme est connue. De 1990 à 1992, les deux hommes vont assurer une présidence bicéphale du PRL. Élu député dans son arrondissement luxembourgeois en 1991, A. Duquesne va siéger désormais au Parlement wallon et au Conseil de la Communauté française (1992-1995). Ayant renoncé à la présidence du PRL, chef de l’intergroupe du parti, il mène bataille contre la réforme de l’État de 1992-1993.
En octobre 1994, il renverse le bourgmestre Hubin, obtient la majorité absolue et s’empare de l’écharpe maïorale de Manhay (janvier 1995). Lors des scrutins de 1995, il opte pour la Chambre fédérale où il obtient régulièrement la confiance des électeurs de l’arrondissement d’Arlon-Bastogne-Marche élargi à Virton-Neufchâteau. S’investissant totalement dans le dossier de la réforme de la Justice – président de la Commission de la Justice de la Chambre (1997-1998) – le parlementaire de l’opposition se montre particulièrement constructif et, lors de la constitution de la majorité arc-en-ciel, est désigné ministre fédéral de l’Intérieur dans le gouvernement Verhofstadt (12 juillet 1999-11 juillet 2003).
Nommé Ministre d’État (juillet 1998), ayant renoncé de se représenter aux communales de 2000, A. Duquesne quitte la Chambre pour le Sénat en mai 2003. Président ad interim du MR (mai-juin 2003), il se retrouve plongé dans la négociation pour former la nouvelle majorité fédérale en raison du départ de D. Ducarme vers la présidence de la Région de Bruxelles-Capitale. Alors que l’équipe Verhofstadt repart sans Écolo, A. Duquesne – candidat unique – est officiellement élu par les membres à la présidence du MR. Mais les tensions politiques sont vives. Premier suppléant sur la liste MR aux européennes de 2004, Duquesne a fort à faire pour tenir ses troupes et riposter à toutes les attaques portées contre le MR durant la campagne. Quand Louis Michel est désigné Commissaire européen et quitte la fonction de vice-Premier ministre dans le gouvernement Verhofstadt, A. Duquesne hérite de son mandat de député européen. Il choisit d’abandonner son siège au Sénat et de renoncer à la présidence du MR (octobre 2004).
En mars 2006, Antoine Duquesne est victime d’un grave accident vasculaire cérébral qui lui fait perdre l’usage de la parole et le laisse en partie paralysé. Son retrait de la politique active est effectif, mais son remplacement au Parlement européen n’intervient qu’avec la fin de la législature malgré les démarches entreprises par son parti et sa famille.



Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 226-229

ministre (1987)
sénateur coopté (1988-1991)
conseiller communal de Manhay (1989-2000)
député (1992-1995)
membre du Parlement wallon (1992-1995)
bourgmestre (1995-2000)
député fédéral (1995-1999, 1999)
ministre d’État (1998)
ministre fédéral (1999-2003)
sénateur (2003-2004)
député européen (2004-2009)