Duvivier Jean

Culture, Sculpture

Liège 07/02/1687, Paris 30/04/1761

Paris se souvenait toujours de Jean Varin (1607-1672) lorsqu’un autre graveur de médailles wallon vient s’installer dans la capitale du royaume de France et réussit à s’y faire apprécier au point d’être choisi comme le graveur des médailles du roi et d’entrer à l’Académie royale de Peinture et de sculpture (1718).

Jean Duvivier avait sans doute hérité du savoir-faire paternel ; Gendulphe Duvivier était le graveur des cachets et de la vaisselle du prince-évêque de Liège. Très tôt initié aux techniques de la gravure mais aussi de la peinture qu’il affectionnait davantage, accueilli à l’Académie des Beaux-Arts de Paris où il se distingua par la qualité de ses dessins, Jean Duvivier ne peut concourir au Prix de Rome, étant considéré comme un « étranger » dans le pays de Louis XIV. Privé du voyage en Italie, il fera carrière à Paris.

Graveur de la vaisselle du roi, il fige le portrait du doyen des avocats du conseil de Paris dans une médaille qui est remarquée. Sa voie est toute tracée. Protégé par M. De Valdor, résident du prince-évêque de Liège près de la cour de France, Duvivier devient celui qui, le burin à la main, inscrit sous forme de médaille les événements importants des règnes de Louis XIV et de Louis XV : traités, batailles, épisodes de la vie du roi et de la famille royale, etc. Son dessin est sûr, grande est son inventivité. Sa production a été considérable, chacun souhaitant lui passer commande : ministres, cardinaux, municipalités, familles royales et princières en France comme à l’étranger. Parmi ses meilleures médailles, on cite volontiers celle de Pierre le Grand, offerte au tsar de passage à Paris, sans qu’il dût poser. Digne successeur de Varin, Duvivier restera en grâce, malgré une humeur difficile, jusqu’à son dernier souffle au point qu’à la question de son remplaçant, on répondait sans hésitation qu’il ne pourrait s’agir que d’un Liégeois (« Trouverons-nous un autre Liégeois pour cet emploi ? », surintendant des bâtiments Marigny). 

Sources

Jacques STIENNON, dans La Wallonie. Le Pays et les Hommes. Lettres - arts - culture, t. II, p. 291-292
Histoire de la Wallonie (L. GENICOT dir.), Toulouse, 1973, p. 307
Félix STAPPAERTS, dans Biographie nationale, t. 6, col. 383-391
Henry NOCQ, Les Duvivier (…). Essai d’un Catalogue de leurs œuvres précédé d’une notice biographique et bibliographique (…), Paris, Société de propagande des œuvres d’art, 1911