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Lutgen Benoît

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Bastogne 10/03/1970

Député wallon : 2009*
Ministre wallon : 2004-2009 ; 2009-2011

Après des humanités tumultueuses, un bref passage à l’Université libre de Bruxelles et une formation en langues en Angleterre, Benoît Lutgen entame sa vie professionnelle dans le secteur agroalimentaire, comme responsable des suivis et planifications chez Unilever, à Marche-en-Famenne. Ensuite, il s’établit comme indépendant dans le secteur de l’organisation d’événements et de conférences, puis se retrouve comme attaché de Cabinet du ministre wallon… Guy Lutgen. Président d’arrondissement des jeunes PSC (1995-1998), le fils du ministre est le coordinateur de l’asbl « Ici Londres » qui organise notamment l’opération « Bourgmestre en C(h)oeur », destinée à sensibiliser la population au don d’organes. En 2001, il est invité à siéger au bureau du PSC, comme expert en matière agricole. Il est surtout appelé par la nouvelle présidente, Joëlle Milquet, à prendre en charge l’organisation d’une série de forums du PSC destinés à redynamiser la structure et le discours du parti. De 2001 à 2003, B. Lutgen contribue à la transformation du PSC en un nouveau centre démocrate Humaniste, dont il est désigné secrétaire général en 2002.
En 2004, il est choisi comme ministre dans le gouvernement wallon à majorité PS-cdH. Il est le sixième extra-parlementaire à accéder ainsi à une fonction exécutive à Namur ; il est chargé de l’Agriculture, de la Ruralité, de l’Environnement et du Tourisme (27 juillet 2004-15 juillet 2009). À l’ombre du Plan Marshall, le jeune ministre wallon prend le temps de découvrir les dossiers laissés par son prédécesseur avant de leur donner sa touche personnelle (Code forestier, unité de répression des pollutions, plan Air-Climat, opération « Rivières propres », nouveau plan wallon pour la pêche, réglementation pour la circulation des kayaks sur les rivières wallonnes, programme Natura 2000, « coût-vérité des poubelles », Observatoire du tourisme wallon, Fider, etc.). Parmi les cinq premiers pôles de compétitivité du Plan Marshall, celui consacré à l’agro-alimentaire est largement ouvert à tout projet relevant du secteur agricole et forestier, ou lié à l’environnement.
Testant sa popularité lors du scrutin fédéral de 2007, B. Lutgen réalise le meilleur score dans la circonscription d’Arlon-Marche-Bastogne, en juin 2009, et permet surtout à son parti d’y enlever un second siège. Élu député wallon, il ne siège pas à Namur, car il est reconduit dans des fonctions ministérielles dans une majorité de l’olivier. En charge de l’Équipement, de l’Agriculture, de la Ruralité, du Patrimoine et de la Conservation de la nature dans le nouveau gouvernement de Rudy Demotte (17 juillet 2009), il se montre solidaire des gros dossiers portés par l’exécutif wallon (Plan Marshall 2.vert, décret décumul, Plan Marshall à l’horizon 2022, etc.), tout en étant lui-même porteur du dossier des travaux publics, en particulier du « Plan Routes ». D’importants investissements sont en effet réalisés sous sa direction notamment afin de rétablir la qualité du réseau routier et particulièrement autoroutier. Les moyens sont notamment trouvés pour rénover et élargir l’axe qui traverse la Wallonie de part en part, de Verviers à Tournai.
Co-président du cdH (novembre 2009), il est appelé à remplacer Joëlle Milquet au soir du scrutin fédéral de juin 2010. Finalement, c’est le 1er septembre 2011 qu’il accède à la présidence d’un parti radicalement au centre et en décembre qu’il remet son mandat ministériel à Namur, où lui succède Carlo Di Antonio. Élu en juin 2010 lors du scrutin fédéral, il occupe son siège de député fédéral. Durant la courte législature 2011-2014, il figure parmi les députés qui adoptent parmi beaucoup d’autres textes législatifs l’ensemble des dispositions de la 6e Réforme de l’État qui comprend notamment la scission de BHV, la réforme profonde du Sénat, l’accroissement important de l’autonomie fiscale des Régions et le transfert d’importantes compétences vers les entités fédérées.
Parmi les échéances qui attendent le nouveau président du cdH figurent le scrutin communal d’octobre 2012 et la triple échéance électorale du 25 mai 2014. À titre personnel, il se présente à Bastogne où sa liste réalise un véritable raz-de-marée avec 65% et 17 sièges sur 25. Avec 4.548 vp, les portes de l’hôtel de ville s’ouvrent devant lui ; il prend ainsi le relais de son père… douze ans plus tard.
En mai 2014, Benoit Lutgen se présente à la Chambre fédérale dans la circonscription de Luxembourg. Avec 36.340 vp, il domine tous ses adversaires politiques ; en progression de 2%, le cdH reste premier parti (33,4%) et garde 2 sièges. Négociateur de la formation des gouvernements de la Wallonie, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale, il associe son parti au PS, définit les programmes de gouvernement, attribue les fonctions ministérielles et n’en retient aucune pour lui, privilégiant ses fonctions de bourgmestre de Bastogne et de député fédéral… dans l’opposition. En effet, refusant catégoriquement de négocier avec la NVA, le président du cdH fait entendre ses critiques – parfois très vives – quand le MR conclut un accord de gouvernement avec l’Open VLD, le CD&V et la NVA en octobre 2014. Quelques jours après la formation de ce gouvernement, une « présidentielle » est organisée par le cdH. Les militants confirment Benoit Lutgen à la tête de leur parti.



Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse 2009-2014
Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 391-392

ministre wallon (2004-2011)
député wallon (2009)
député fédéral (2011-)
conseiller communal de Bastogne (2012-)
bourgmestre (2012-)