À la mi-janvier 2015, une semaine après les attaques terroristes contre la rédaction de Charlie Hebdo et contre un supermarché casher à Paris, la paisible cité lainière est secouée par un événement d’une portée internationale dont on ne mesure pas alors la réelle importance. Informées de projets d’attentats en Belgique, les unités spéciales de la police fédérale belge (DSU) débusquent une cellule djihadiste dans un appartement verviétois situé non loin de la gare centrale. L’intervention est musclée. La planque est prise d’assaut et deux djihadistes sont tués. L’intervention est suivie d’une série d’arrestations en Grèce, en France, aux Pays-Bas et en Italie. Les membres de la cellule démantelée sont suspectés d’être en relation avec Abdelhamid Abaaoud, un jeune Belge actif en Syrie, et de préparer des attentats, ainsi qu’en témoigne tout ce qui est saisi sur place.
Selon les propos du procureur fédéral lors du procès (mai 2016), cette cellule verviétoise est la première concrétisation de cellules terroristes commanditées par l’état islamique ; préfiguration du modus operandi des attentats de Paris puis de Bruxelles, inspiratrice de la cellule de Molenbeek, la cellule de Verviers était destinée à frapper en Europe et sur le point de faire un maximum de victimes. Lors du procès, seize personnes sont inculpées, dont treize ont séjourné en Syrie où elles ont été formées, radicalisées et préparées à accomplir des missions radicales précises.