Certains signaux d’alarme ne passent pas inaperçus. Notamment quand ils concernent l’enseignement et lorsque les lanceurs d’alerte, une trentaine, ne sont autres que les syndicats enseignants, les syndicats interprofessionnels, des mouvements pédagogiques, la Ligue des familles, les associations de parents, le Mouvement ouvrier chrétien, la Ligue des droits de l’homme, etc.
L’appel à refonder l’école, lancé en janvier 2014, est entendu par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se met en place durant l’été. La mission est confiée à Joëlle Milquet, en charge de l’Éducation, qui mobilisent les acteurs dès janvier 2015. L’objectif est d’élaborer un Pacte d’Excellence à l’horizon 2016 et d’enregistrer les premiers résultats tangibles à partir de 2025.
Abordant tous les sujets, y compris ceux qui fâchent, le processus de réforme de l’école connaît de nombreux aléas. La rédaction du projet a été confiée aux fédérations de parents, aux pouvoirs organisateurs et aux syndicats. Après plusieurs versions, amendements et adaptation, le texte définitif du Pacte d’Excellence franchit ses derniers obstacles en février et mars 2017, quand tous les acteurs donnent leur aval. Le 20 mars, les cinq syndicats sont les derniers à valider ce qui constitue un compromis, tout en affirmant qu’ils ne donnent pas un blanc-seing.
Commanditaire de la réforme, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles reçoit ainsi une centaine de suggestions de mesures que sa ministre, Marie-Martine Schyns (cdH), est désormais chargée de transformer en décrets, arrêtés et circulaires, un travail de longue haleine qui engage tout le secteur de l’Éducation pour de nombreuses années.