Dans les procès visant à établir les responsabilités dans l’assassinat d’André Cools en juillet 1991, Richard Taxquet (condamné à 20 ans de prison en 2004) et Domenico Castellino (condamné à la même peine en 2007) font appel de leur jugement devant la Cour européenne des droits de l’Homme et par deux fois, en 2009 et 2013, celle-ci considère que leurs procès ont été inéquitables, notamment en l’absence de motivations de la décision du jury populaire. Après les avis respectifs rendus par la Cour de Cassation (2011 et 2013), Taxquet et Castellino doivent comparaître cette fois devant la Cour d’assises de Namur en janvier 2017, pour ce qui serait le 3e procès relatif à l’assassinat du ministre d’état assassiné à Cointe le 18 juillet 1991.
Constatant notamment que beaucoup trop de témoins des faits sont décédés, la présidente de la Cour, Annick Jackers, invoque le très long délai écoulé depuis les faits, entendant aussi les arguments des avocats de la défense plaidant l’irrecevabilité des poursuites. En application de la loi Salduz, les éléments issus des auditions des accusés hors présence de leur conseil, dont ceux ayant mené à la découverte de l’arme du crime, auraient dû être écartés. En conséquence, la Cour d’Assises de Namur conclut à l’irrecevabilité des poursuites et, le 10 mai 2017, la Cour de cassation ne remet pas en question cette décision. De jure, Taxquet et Castellino sont définitivement blanchis dans l’affaire de l’assassinat d’André Cools, bien qu’ils aient, à l’époque, partiellement avoué leurs responsabilités.