Cools André

Politique, Député wallon, Ministre wallon

Flémalle 1/08/1927, Liège 18/07/1991

Député wallon : 1980-1981 ; 1981-1985 ; 1985-1987 ; 1988-1990*
3e Président du Parlement wallon : 1981-1985
Ministre wallon : 1988-1990*

Militant socialiste et wallon, secrétaire des Jeunes Gardes socialistes (1945-1950), il est engagé comme secrétaire-receveur à la Commission d’assistance publique de Flémalle-Haute en 1947. Député de l’arrondissement de Liège dès 1958, il s’affiche résolument aux côtés d’André Renard durant la Grande Grève wallonne de l’hiver ’60-’61. Responsable au sein du Mouvement populaire wallon, le « rebelle » choisit de défendre l’idée wallonne à l’intérieur du parti socialiste. Actif lors de la définition du programme des socialistes wallons, il se retrouve ministre du Budget dans le gouvernement Eyskens (juin 1968), décidé à mieux contrôler les dépenses de l’État.

Début 1969, il est propulsé malgré lui à de nouvelles responsabilités, quand il remplace J-J. Merlot décédé accidentellement (21 janvier) ; il devient vice-Premier ministre (23 janvier) à un moment-clé de l’histoire institutionnelle belge puisque la Constitution est révisée pour permettre la reconnaissance des régions et des communautés et que la décentralisation économique est introduite. Au moment du remaniement ministériel consécutif au décès inopiné de Freddy Terwagne (15 février 1971), A. Cools reste vice-premier mais abandonne le Budget pour les Affaires économiques, où il attache son nom à la loi sur le contrôle des prix.

Après le scrutin de 1971, il conserve les mêmes fonctions (1972) jusqu’à l’arrivée d’Edmond Leburton, auquel il succède à la coprésidence du PSB (1973-1979). Dans la deuxième moitié des années ’70, il devient le porte-parole du front francophone composé des partis de la majorité et contribue à la mise en application de l’article 107 quater, fait naître les régions wallonne et flamande par l’adoption des lois d’août 1980 et, entretemps, se résout à la scission du parti socialiste entre une aile flamande et une aile francophone, dont il conserve la présidence le temps de faire voter la réforme de l’Etat (1979-1981).

Membre du nouveau Conseil régional wallon (1980), l’homme politique de l’année 1980 (selon les journalistes de l’époque) passe le relais à la tête du PS à Guy Spitaels, après une élection mouvementée. Il retrouve une présidence, celle du Conseil régional wallon de 1981 à 1985 ; il devient ainsi le troisième président de l’assemblée et, depuis la tribune, invite à aller plus loin encore sur la voie du fédéralisme et de l’autonomie régionale, et réclame l’installation de l’Exécutif à Namur.

Ministre d’État (1983), premier vice-président du Conseil régional wallon (1986-1987), il refuse de devenir ministre-président wallon, mais accepte d’être ministre en charge des Pouvoirs locaux et des Travaux subsidiés (1988-1990). Installant son cabinet à Namur, le ministre dispose d’une compétence supplémentaire, l’Eau, dès le mois de mai 1988. Décidé à achever sa carrière politique à Namur, le ministre Cools fait le ménage dans les finances communales wallonnes, réforme le fonds des communes, passe au peigne fin les plans triennaux de travaux publics qui lui sont remis, donne un coup de fouet à l’installation des compétences wallonnes en décentralisation, favorise le développement des instruments économiques (aéroport, gare, etc.), et fait adopter le décret qui permet à la Région de gérer en toute autonomie une matière précieuse, à savoir l’eau et les nappes souterraines. Convaincu de l’indispensable coordination de tous les réseaux de distribution d’eau sous la houlette de la SWDE, André Cools veut offrir à la Wallonie, au moment où il annonce son retrait de la vie politique, la maîtrise de la gestion, de l’exploitation et de la protection de sa principale richesse.

Le 1er mai 1990, André Cools renonce à ses mandats parlementaires. Il est remplacé par Jean-Marie Léonard comme député et membre du Conseil régional wallon, par Alain Van der Biest au gouvernement wallon mais conserve encore la mairie de Flémalle, dont il est conseiller depuis 1952 et bourgmestre depuis 1965, moment où l’on parlait encore de Flémalle-Haute. 

Néanmoins, il ne perd pas tout pouvoir, car il se retrouve surtout à la tête d’un véritable réseau économique qu’il avait patiemment tissé. Nouveau patron de la Smap et de la nouvelle société de développement de l’aéroport de Bierset, il est à la tête de Néos et contrôle nombre d’importantes intercommunales liégeoises actives dans des secteurs très diversifiés. À la tête de ce réseau, André Cools entend continuer à œuvrer pour le développement économique de la région liégeoise et, par-delà, pour celui de la Wallonie.

Un geste criminel, relativement rare dans l’histoire de la région, met violemment un terme à la carrière et aux espoirs que nourrissait encore André Cools, abattu à bout portant à la sortie de son domicile (18 juillet 1991).

Sources

Cfr Encyclopédie du Mouvement wallon, Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009), t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 119-123

Mandats politiques

Conseiller communal de Flémalle (-Haute) (1952-1991)
Député (1958-1990)
Bourgmestre (1965-1991)
Ministre belge (1968-1972)
Vice-premier ministre (1969-1972)
Membre du CRW (1980-1990)
Président du CRW (1981-1985)
Ministre d'Etat (1983)
Ministre wallon (1988-1990)