Dupriez Patrick

Politique, Député wallon

Yaoundé 17/02/1968

Député wallon : 2009-2014
15e président du Parlement wallon : *2012-2014

Né au Cameroun, où son père est coopérant, Patrick Dupriez passe les six premières années de son enfance en Côte d’Ivoire, avant d’achever sa scolarité dans le Brabant wallon, et d’accomplir des études d’Ingénieur agronome des eaux et forêts, complétées par une candidature en Géographie et une formation en Philosophie. Quant à son TFE, il le conduit au Chili. Sensibilisé aux problématiques de l’environnement, du développement durable et de l’interculturalité, il est très tôt attiré par la démarche de René Dumont, premier candidat écologiste à une présidentielle française. Membre d’Écolo dès la fin des années 1980, responsable actif dans les milieux étudiants à l’Université catholique de Louvain, il y croise notamment la route (en 1988) de Rafael Correa qui, en 2006, deviendra le président de l’Équateur. En 1992, Dupriez représente les Verts au « Sommet de la Terre », à Rio.

Actif au sein d’Écolo, il crée en 1994, avec Christophe Derenne, Jean-Luc Rolland et Christos Doulkeridis notamment, les Cafés politiques. Dans le même esprit, il est parmi les jeunes militants Verts qui lancent, dès l’été 1995, l’ambitieux projet des États Généraux de l’écologie politique. Lui-même candidat Écolo aux toutes premières élections provinciales du Brabant wallon (à la 23e place), dans le district de Nivelles, il ne brigue pas de mandat, mais apporte son soutien à son mouvement, comme d’ailleurs aux élections communales à Genappes, où il figure en 17e position sur la liste des Verts.

Ayant commencé sa carrière professionnelle au sein de l’ONG Diobass (valorisation du savoir-faire des organisations paysannes africaines ; 1995), il est chargé ensuite de la direction du Service Éducation à l’Environnement de la province de Namur, en particulier les Classes de Forêt de Chevetogne et les Classes de Patrimoine de Namur (1996-2002). C’est dans ce cadre qu’il organise le premier marché public en matière d’alimentation durable en Wallonie. S’étant établi à Ciney, il contribue à la réorganisation de la section locale Écolo et est candidat au scrutin d’octobre 2000. Suppléant, il accède au mandat de conseiller communal en 2002.

Responsable de la formation au centre Étopia à partir de 2002, il est notamment chargé de l’organisation des Rencontres écologiques d’Été et de la création de l’Académie verte. Candidat suppléant lors du scrutin fédéral de 2003 en province de Namur, lors du scrutin régional de 2004 dans l’arrondissement de Dinant-Philippeville (765 vp), il se distingue par des interventions fort argumentées au Conseil communal de Ciney où il se heurte régulièrement au bourgmestre MR Jean-Marie Cheffert. Au scrutin communal d’octobre 2006, le PS de Guy Milcamps et le cdH de Michel Barbeaux s’allient pour repousser le MR dans l’opposition, et invitent Écolo à les rejoindre. Réélu conseiller communal avec 359 vp, Patrick Dupriez devient échevin en charge de l’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme, du Logement, de l’Énergie, de la Mobilité, du Plan de cohésion sociale et de la Jeunesse.

Cinquième candidat aux fédérales de 2007 (3.934 vp), tête de liste aux régionales de juin 2009, il renonce à son mandat scabinal quand il est élu au Parlement wallon, en tant que représentant de l’arrondissement de Dinant-Philippeville (3.982 vp) : c’est la première fois qu’un Écolo est choisi dans cette circonscription. À Namur, auteur de nombreuses questions, il s’intéresse particulièrement aux dossiers liés à l’Agriculture, à la Biodiversité, aux Travaux publics et à l’Environnement ; le contournement de Couvin, le stockage d’explosifs sur la base Otan de Sugny, les problèmes des agriculteurs (lait, sapins, épidémie, etc.) et la situation dans les campings wallons retiennent toute son attention. Avec son groupe politique, il contribue à l’adoption par l’assemblée wallonne du décret décumul wallon. Le décret spécial de la Région wallonne, adopté le 9 décembre 2010, impose un décumul partiel des mandats de député wallon d’une part et de bourgmestre ou d’échevin d’autre part.
Au Parlement de la Communauté française, il s’occupe des dossiers liés à la petite enfance, à la promotion de la santé et aux relations internationales.

Quand Émily Hoyos est choisie pour succéder à Jean-Michel Javaux à la coprésidence d’Écolo, sa fonction à la présidence du Parlement wallon revient à Patrick Dupriez, unanimement choisi par les membres d’Écolo (4 mars 2012) et nommé par ses pairs lors de la séance plénière du 14 mars. Il devient ainsi le 15e président du Parlement wallon depuis Franz Janssens en 1974. Il manifeste son intention de renforcer le rôle de Namur capitale et d’améliorer la participation des citoyens dans la construction de leur région. Lors des Fêtes de Wallonie 2012, il relance l’idée de créer une circonscription électorale wallonne unique.

Renonçant à emmener la liste Écolo aux communales d’octobre 2012, il se contente de figurer en dernière place, mais obtient néanmoins 316 vp et le droit de siéger au Conseil communal. Respectant le principe du décumul, il ne prête pas serment ; disposant de deux élus et en progression, Écolo est renvoyé dans l’opposition, la liste Union de J-M. Cheffert ayant enlevé 13 des 25 mandats communaux. 

Président du Parlement wallon dont il organise les travaux et les Commissions, Patrick Dupriez nourrit une réflexion sur l’importance que revêt l’assemblée qu’il dirige dans la démocratie moderne. Soulignant qu’en « cinq ans, le greffe du Parlement wallon a rattrapé près de 20 années de retard en matière de gouvernance, d’archivage, d’automatisation, d’efficience et d’efficacité » (Le Soir, 17/04/2014), il réclame un rôle plus important pour les parlementaires : leurs propositions de décret ne représentent que 4% de la masse des projets de décret déposés par le gouvernement ; l’heure des panels citoyen est venue pour soutenir le travail législatif, estime celui qui est également membre d’assemblées parlementaires internationales : le Conseil parlementaire interrégional (CPI), la Conférence des Assemblées législatives régionales d’Europe (CALRE) et le Comité mixte Assemblée nationale du Québec-Parlement wallon (2012-2014). 

Son statut de président du Parlement wallon ne lui évite pas de connaître le même sort que les députés Écolo de Wallonie : le 25 mai 2014 est une journée noire de l’histoire d’Écolo. Un tsunami emporte 10 des 14 sièges qu’Écolo détenait à Namur. Patrick Dupriez (2.573 vp) est parmi eux et se retrouve sans aucun mandat, le 26 mai.

En mars 2015, il est élu co-président du parti avec Zakia Khattabi1. Il met un terme à son mandat le 19 octobre 2018 pour raisons personnelles. 

 
Sources

Centre d’archives privées de Wallonie, Institut Destrée, Revues de Presse (-01/2015)

 

Mandats politiques

Conseiller communal de Ciney (2002-2009)
Échevin (2006-2009)
Député wallon (2009-2014)
Président du Parlement wallon (2012-2014)