Militaire
15 janvier 1654
Abandon du siège de Thuin par le prince de Condé

Après avoir tenté de faire obstacle à l’accession au trône de Louis XIV, le prince de Condé est contraint de fuir et rejoint les rangs espagnols (1652). Dès le printemps 1653, avec les soldats du duc de Lorraine, les hommes de Condé dévastent de nombreuses campagnes de la principauté de Liège. À la fin de l’année, le comte de Duras, à la tête de troupes « condéennes », entreprend le siège de Thuin, pendant une quinzaine de jours, sans parvenir à faire tomber la ville. Face à une sortie décidée, massive mais surtout téméraire des Thudiniens, les assiégeants sont contraints à la fuite. Le siège est abandonné le 15 (ou 25) janvier 1654. Dans ces conditions, la prise d’un canon à l’adversaire par les habitants de la cité symbolise l’exploit réalisé. Placé désormais sur les remparts de la ville, le Spantole, nom de la vieille bombarde (en espagnol espantoso – épouvantable), fait l’objet d’un hommage annuel particulier, le troisième dimanche de mai : avec le temps, la procession en l’honneur de saint Roch a pris l’allure d’une marche militaire. Cette marche de Saint-Roch fait partie des quinze marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse qui ont été reconnues en décembre 2012 comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco.
Pour sa résistance héroïque, la « bonne ville » de Thuin a bénéficié d’une ordonnance du prince-évêque de Liège confirmant et amplifiant les anciens privilèges remontant au 14 décembre 1373 : ainsi les droits de gabelle purent être conservés par les Thudiniens pour l’entretien de leurs remparts ; le droit de porter l’épée fut également accordé.