Socio-économique
26 septembre 1986
Début d'un conflit social radical à Cuivre et Zinc

Avec ses 1.600 personnes dans les années 1970, « Cuivre et Zinc » est une filiale de la Générale de Belgique. La société connaît de nombreux mouvements sociaux, mais rien ne laisse présager la crise qui éclate en 1986. Certes, le marché s’est dégradé comme le climat social, mais l’apport en capital de la jeune Région wallonne (1983/4) laisse augurer un avenir meilleur, en dépit de pertes d’emplois acceptées dans le cadre d’une paix sociale réciproque (1985). Néanmoins, pour contester les mesures gouvernementales de Val Duchesse, les ouvriers de Cuivre & Zinc sont quasiment les seuls du secteur privé à arrêter volontairement le travail pendant 24 heures, en juin 1986.
C’est cependant la panne d’un four qui déclenche le conflit social le plus acharné et le plus funeste. Dans la mesure où les syndicats refusent le principe des heures supplémentaires, deux délégués FGTB décrètent deux jours de grève, soit l’équivalent du week-end passé par des ouvriers pour réparer le four. Le licenciement immédiat des deux délégués FGTB entraîne un conflit au finish. Lancée par la FGTB le 26 septembre 1986, la grève est soutenue dans un premier temps par la CSC ; mais on assiste surtout à un duel entre Robert Gillon – patron des métallos FGTB – et Jean de Radiguès, le directeur de Cuivre et Zinc. Tous les recours sont utilisés, l’intervention du Tribunal du Travail semant la confusion avant de conclure qu’aucune faute grave n’a été commise par les délégués syndicaux.
Entre-temps, la grève s’est poursuivie et, dépourvue de production, la société est déclarée en faillite par les liquidateurs, le 26 mars 1987. 800 personnes se retrouvent sur le carreau. Malgré quelques rebondissements, c’en est fini de Cuivre et Zinc. S’inscrivant dans les années du néo-libéralisme galopant, ce conflit social a marqué les esprits, chacun y voyant la preuve de la pertinence de ses options socio-économiques.