À la différence de Charleroi qui accueille les républicains français avec faveur, le pays de Namur se montre plus circonspect. Ville neuve, Charleroi aspire à un statut que les institutions d’Ancien Régime ne lui accordent pas. Capitale du comté du même nom, Namur entend conserver ses privilèges d’antan et, surtout, ne pas se laisser séduire par le discours progressiste des « libérateurs ».
Ayant péniblement recruté des représentants des campagnes comme membres, l’Assemblée du peuple souverain est élue le 5 décembre : 40 représentants sont élus par acclamation dans la cathédrale Saint-Aubain. Les élus sont pour l’essentiel des anciens partisans des États. L’Assemblée de la Province libre de Namur est rapidement désertée par les députés ruraux (qui rejoignent Charleroi) et l’Assemblée finit par ne plus représenter que la ville de Namur. Malgré les efforts des Français, deux Assemblées subsistèrent en janvier 1793, l’une à Charleroi (Charles-sur-Sambre) se montrait ouverte aux idées nouvelles, l’autre à Namur restait fidèle à l’Ancien Régime.