Mort à la croisade alors qu’il était empereur de Constantinople, Baudouin VI, par ailleurs comte de Hainaut et de Flandre, laisse deux filles, Jeanne et Marguerite. À la mort de Jeanne (1244), les deux couronnes – Flandre et Hainaut – reviennent à Marguerite. C’est à ce moment qu’éclate la querelle des d’Avesnes et des Dampierre qui se disputent la succession. En effet, après quelques années de mariage avec Bouchard d’Avesnes (un noble d’origine hennuyère), Marguerite avait décidé de rompre et de se remarier avec Guillaume de Dampierre, un noble originaire de Champagne. Convoitant le Hainaut et la Flandre, les deux familles ne sont finalement d’accord que sur un point : recourir à l’arbitrage du roi de France pour les départager. Trop heureux de se mêler du sort de ces contrées, Louis IX attribue le Hainaut (ainsi que Namur) aux d’Avesnes, et la Flandre (qui à l’époque est toujours sous la suzeraineté de la France) aux Dampierre (juillet 1246). En consacrant la séparation définitive des deux comtés, le roi de France profite des querelles familiales pour affaiblir un vassal qui pourrait s’avérer trop puissant. D’autant que les deux parties sont forcément insatisfaites de la décision de Louis IX et continuent de se quereller : en 1256, par le dit de Péronne, Saint-Louis confirme pourtant sa décision précédente. Quand Marguerite abdique en 1278, Guy de Dampierre gouverne seul la Flandre et Jean II d’Avesnes hérite seul du comté de Hainaut. Jusqu’en 1356, les comtes du Hainaut seront de la famille des Avesnes.
Politique
juillet 1246
Intervention de Saint-Louis dans la querelle des Avesnes et des Dampierre
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