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c. 1251
Clé-reliquaire de Saint-Hubert

Avec le triptyque de la vraie Croix, la clef dite de saint Hubert est considérée comme l’une des pièces les plus importantes du trésor de la collégiale Sainte-Croix à Liège. La tradition rapporte que l’évêque Hubert – patron de la cité de Liège – aurait reçu cette clé à l’occasion de sa visite à Rome, en 722. D’une taille exceptionnelle, 37 centimètres, elle symbolise l’ouverture de la porte de la crypte de la basilique vaticane renfermant le tombeau du premier pape… et autorise Hubert à construire la première cathédrale de Liège, la collégiale saint-Pierre, dont Sainte-Croix est en quelque sorte l’héritière. Creuse en son milieu, la poignée fort usée et à la décoration très variée, renferme en son « cœur » « un fragment des chaînes de Saint-Pierre », une limaille de moins de 2 centimètres. Quand la clé est agitée, on entend le bruit du petit fragment.
La clé-reliquaire de Saint-Hubert a perdu une partie de ses mystères concernant ses origines et sa datation depuis qu’elle a fait l’objet d’une analyse minutieuse au cyclotron (1996). À ceux qui considèrent que l’authenticité de la poignée ne peut être contestée et qu’elle remonte aux VIIe et VIIIe siècles, les techniques contemporaines permettent de répliquer qu’elle date des premières années du XVIe siècle. En laiton fondu, la tige avec son panneton serait des reproductions restaurées des XIe/XIIe siècles. Quant à l’anneau, il serait du milieu du XVIIe siècle. Enfin, la mention de la clé n’apparaît dans les textes qu’à partir du milieu du XIIIe siècle, en l’occurrence dans la Gesta episcoporum Leodiensium de Gilles d’Orval achevée en 1251. Cette clé-reliquaire est classée parmi les biens exceptionnels de Wallonie par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

(NB : date présumée)